Un médecin partage sa théorie sur l’augmentation du cancer chez les jeunes

Publié le 28 mars 2025
Un médecin partage sa théorie sur l'augmentation du cancer chez les jeunes

Imaginez deux sœurs jumelles, inséparables depuis l’enfance, partageant les mêmes habitudes, la même maison, les mêmes repas. Pourtant, à 21 ans, l’une d’elles est frappée par un cancer du côlon de stade avancé, tandis que l’autre reste en parfaite santé. Comment expliquer une telle injustice ? Un médecin oncologue a peut-être une piste… et elle concerne potentiellement chacun d’entre nous.

Pourquoi de plus en plus de jeunes sont touchés par le cancer du côlon ?

Autrefois considéré comme une maladie liée à l’âge, le cancer du côlon frappe aujourd’hui un nombre croissant de personnes de moins de 50 ans. En France comme ailleurs, cette tendance inquiète les spécialistes. Le docteur Mark Lewis, oncologue et lui-même survivant d’un cancer, observe que dans son cabinet, environ un patient sur sept atteint de ce type de cancer a moins de 45 ans. Un constat préoccupant.

Alors, comment expliquer cette évolution ? Le Dr Lewis avance plusieurs pistes : génétique, environnement, alimentation… Mais l’une d’elles retient particulièrement l’attention : l’usage d’antibiotiques pendant l’enfance.

Les antibiotiques : alliés d’hier, remis en question aujourd’hui

Utilisés à grande échelle depuis les années 1950, les antibiotiques ont sauvé des millions de vies. Pourtant, leur usage répété et parfois excessif pourrait avoir des conséquences méconnues à long terme. Le Dr Lewis explique que ces médicaments, en modifiant la flore intestinale dès le plus jeune âge, pourraient affaiblir les défenses naturelles du côlon.

Imaginez votre intestin comme un jardin. Un antibiotique, c’est un désherbant ultra-puissant : il élimine les mauvaises herbes (les bactéries pathogènes), mais aussi les bonnes plantes qui protègent naturellement le sol. Résultat ? Des années plus tard, ce « terrain » appauvri pourrait devenir plus vulnérable à certaines maladies, dont le cancer.

Une histoire vraie qui donne à réfléchir

C’est exactement ce qui s’est peut-être passé dans le cas de Brinlee Luster, une jeune femme de l’Utah. À 21 ans, elle commence à ressentir de fortes crampes abdominales et une fatigue persistante. Comme beaucoup de jeunes, elle met d’abord ça sur le compte du stress, des études, et de la préparation de son mariage.

Mais ses douleurs empirent. Après plusieurs examens, elle finit par passer une coloscopie. Le verdict tombe : cancer du côlon, stade 4. Un choc. Elle entame alors un traitement intensif, avec près de 30 séances de chimiothérapie. Aujourd’hui, elle est en rémission.

Et sa sœur jumelle ? Par solidarité, Mariela passe elle aussi une coloscopie. Elle découvre qu’elle a des polypes — des excroissances bénignes qui peuvent évoluer en cancer. Ils sont retirés à temps. Elle affirme aujourd’hui que sa sœur lui a sauvé la vie.

Ce que vous pouvez faire dès maintenant

Cette histoire, bien qu’américaine, pourrait concerner n’importe qui. En France aussi, les jeunes sont de plus en plus touchés par le cancer colorectal. Alors que faire ?

Parlez à votre médecin si vous avez des douleurs abdominales persistantes, un transit perturbé ou une fatigue inhabituelle.

Demandez une coloscopie si vous avez des antécédents familiaux ou des doutes : mieux vaut prévenir que guérir.

Soyez attentif à votre microbiote, ce « deuxième cerveau » qui influence votre santé globale. Une alimentation variée, riche en fibres (légumes, fruits, céréales complètes), est votre meilleure alliée.

Évitez l’automédication, surtout avec des antibiotiques. En France, ils sont déjà délivrés sur ordonnance, mais le respect de la prescription est essentiel.

Une prévention qui peut changer une vie

Le cancer n’est pas toujours une fatalité. En comprenant mieux ses causes, notamment celles qui se cachent dans notre mode de vie, nous avons le pouvoir d’agir. Ce que montre l’histoire de Brinlee, c’est qu’un simple examen peut sauver une vie — ou même deux.