Pour être heureux, arrêtez de partager votre vie personnelle avec toutes les personnes que vous connaissez

Publié le 12 mars 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Fondamentalement, le but de tout homme est d’accéder au bonheur, qu’importe la forme qu’il peut prendre. Mais personne n’échappe aux aléas dynamiques et irréguliers de la vie. C’est alors qu’émerge le besoin de partager et d’être écouté, voire compris. Déceptions, peines, frustrations ou colères sont alors exprimées à un confident ou un inconnu. L’envie de se confier est d’autant plus étrange, qu’elle peut prendre des proportions démesurées. Et de ce fait, surenchérir le « bien » et dramatiser « le mal » qui jalonnent l’existence de ceux qui « parlent trop ».

Le besoin de se confier est légitime, encore faut-il avoir une vision claire et nette de la limite à ne pas franchir : Ne pas sombrer dans le mutisme et ne pas se laisser aller à des élans de logorrhée. Comment pourrait-on trouver un juste milieu qui tendrait petit à petit vers une conception personnelle du « bonheur » ?

Parler de soi ou se confier est bénéfique, mais à quel point ?

Toute vie sociale présuppose que l’on ne soit pas très secrets et énigmatiques pour son entourage familial et amical. Et il est vrai que dans une certaine mesure, il vaudrait mieux se censurer que se révéler au monde. A cet égard, combien de personnes se targuent de reconnaître frontière limpide se trouvant entre ce qui pourrait être dit et ce qui ne le devrait pas ?

Un petit rappel s’impose : L’individu est un être social par essence, et son mutisme serait tout de même une « fausse bonne idée » quant à la préservation de son bien-être. Il vaut mieux un minimum d’échanges constructifs avec ses proches qu’un farouche repli sur soi-même. Se confier à un proche est important et même bénéfique pour le moral, pourvu qu’il soit doué d’écoute.

Cela étant dit, et comme le précise le Gestalt thérapeute Gonzague Masquier, parler plus qu’il ne faut, se “déshabiller verbalement” ou mettre régulièrement les pieds dans le plat, est une perturbation du contact avec soi-même, avec les autres et avec son environnement.

Il en découle qu’il est facile pour certains « esprits » d’en profiter et saisir l’occasion de développer une relation saine d’apparence mais toxique en réalité.

Tout est une question d’équilibre

Nous ne nous voyons jamais véritablement tel que nous sommes et l’échange verbal est un moyen pour nous de nous connaître. Typiquement, l’équilibre vacille puis vole en éclat comme dans le cas d’une personne qui se voit telle qu’elle aurait voulu être (le cas du fanfaron) ou telle l’image qu’elle redoute (le cas de celui ou celle qui s’auto-déprécie).

C’est le regard de l’autre et ses jugements, qui rectifient l’image que nous avons de nous-mêmes. Cela dit, de là à se dénuder, en racontant tout de soi-même, entre nos déboires et nos manquements, il y a certainement un pas à ne pas franchir.

Dans ce cas, on risquerait de devenir envahissants et ennuyeux pour soi et pour autrui. Autant de choses qui exerceront un effet pervers sur notre quiétude.

Un recadrage du bonheur et du désir de se confier

Penser à adopter un mode de vie qui permet d’établir une juste mesure du dévoilement de soi à ceux qui voudraient bien nous écouter. Se confier à celui ou à celle que nous aimons mais ne pas être dans une complainte absolue vis-à-vis de tous les autres.

Le fait de se délester de son mal en le partageant avec une personne participe au bonheur, sans forcément le créer. Ce partage suffirait alors à alléger nos peines et nos désarrois. Cela nous rappelle que nous ne sommes pas seuls et que chaque individu mène un combat bien à lui.

Paradoxalement, c’est cette réalisation qui devrait remettre en perspective notre potentielle appétence à « trop en dire ».

Pour finir, peut-être que le « bonheur » se trouve simplement dans l’absence de la douleur. A la pensée de cette philosophie épicurienne, nous serions alors presque tentés de tout garder pour nous-mêmes.

Alternatives pour ceux qui se confient « trop »

Voici quelques conseils soulevés par nos confrères de Psychologie.com

  • Reconstruisez petit à petit les frontières qui vous séparent des autres par un travail de relaxation en s’imaginant une ligne symbolique se former entre vous etvotre entourage.
  • Permettez-vous des moments de répit en explorant votre intériorité. Cela peut se manifester par une prise de conscience du flux de pensées et de sentiments qui vous animent. Une fois observées, faîtes en sorte qu’elles fassent partie d’un univers qui n’est destiné qu’à vous.
  • Préservez votre individualité tout en acceptant et respectant celle de l’autre. Ce peut être votre conjoint/conjointe ou votre famille.