Les corps des humains ne seront ni enterrés ni incinérés à l’avenir

Publié le 13 février 2019
MAJ le 26 novembre 2024

Les cadavres ont été traités différemment au cours de l'histoire. Dans les temps anciens, un corps décédé était momifié, sa peau et ses organes préservés. Puis, lorsque les sociétés ont commencé à devenir plus conservatrices, la crémation et l'inhumation ont été pratiquées. Mais aujourd’hui, une nouvelle méthode écologique voit le jour, il s’agit de la résomation ou bio-incinération. Explications.

Il existe d’étranges façons dont les gens ont décidé d’être préservés une fois morts. Certaines personnes ont opté pour une sépulture dans un arbre, une cérémonie cryogénique, une sépulture spatiale ou encore transformer leurs cendres en diamant. Mais aujourd’hui, il y a un mouvement croissant qui préconise une alternative sans fumée pour honorer les morts tout en préservant l’environnement. 

Et si on mourrait écolo !

Le secteur des pompes funèbres pourrait bientôt être révolutionné par un nouveau dispositif ingénieux de crémation qui ressemble à un sèche-linge géant. La résomation appelée également bio-incinération est une initiative verte qui offre une alternative sans fumée à la crémation à l’aide de produits chimiques pour accélérer le processus de décomposition. Chaque appareil coûte 300 000 euros et voit l’unité de forme irrégulière être remplie d’un mélange d’eau et d’hydroxyde de potassium qui dissout rapidement les tissus et organes mous.

Un cercueil en bois réutilisable et orné est utilisé pour transporter le défunt au Resomator. Le corps de la personne est ensuite placé sur une étagère en acier inoxydable à l’intérieur du cylindre en métal, puis la chambre est chauffée à 180 degrés sous une pression extrême décomposant le corps en moins de trois heures. Tout résidu inoffensif est ensuite évacué, laissant le squelette broyé en poussière prêt à reposer au sol.   

Une invention britannique 

L’inventeur britannique du Resomator Sandy Sullivan a basé sa technologie sur la chimie de la décomposition naturelle. La machine dissout les corps grâce à un processus appelé hydrolyse alcaline. C’est très similaire à la crémation, mais c’est une méthode plus éthique et plus propre, car elle produit moins de polluants et de dioxyde de carbone. Le système utilise une méthode à base d’eau et d’alcalis à température et pression élevées pour réduire chimiquement le corps en cendres blanches. Après séchage et traitement des os blancs, les cendres stériles blanches sont renvoyées aux membres de la famille.

La société a déjà vendu trois des machines en Amérique et au Canada et estime que non seulement cette méthode est écologique mais coûtera encore moins cher à la famille du défunt.

L’impact de la mort sur l’environnement

Selon un article du magazine Libération, 63% des français ont une préférence pour la crémation contre 37% pour l’inhumation. Malheureusement, ces deux méthodes sont toutes les deux  une source de préoccupation car elles ont des impacts considérables sur l’environnement.

Selon le Center for Natural Burial, un cimetière contient près de 1 000 tonnes de cercueils en acier, 20 000 tonnes de béton pour les voûtes et suffisamment de bois provenant de cercueils enfouis pour construire plus de 40 maisons. En conséquence, la plupart des cimetières ont maintenant peu d’espace pour la vie végétale ou animale.

Pour ceux qui souhaitent encore être enterrés, une approche plus écologique peut consister à remplacer les fluides d’embaumement standard constitués d’une combinaison de formaldéhyde et d’alcool à friction avec des huiles essentielles. Et au lieu d’une lourde boîte en bois et en métal qui prendra des années à se dégrader et à laisser des résidus toxiques, il existe maintenant des cercueils en cèdre biodégradable.

Quant à l’incinération, elle a toujours été considérée comme une alternative relativement écologique à l’inhumation traditionnelle. Mais de plus en plus de recherches ont cependant montré que la crémation standard dans la plupart des cornues de crématorium nécessite la combustion de gaz naturel, et donc la libération de gaz à effet de serre. 

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