Le jardinage est un antidépresseur naturel : des chercheurs ont découvert que les microbes présents dans le sol pouvaient rendre heureux

Publié le 21 juillet 2020
MAJ le 26 novembre 2024

La dépression est une maladie de plus en plus répandue dans la société des temps modernes. Selon l’Inserm, ce trouble concernerait jusqu’à 20% de la population générale. Se caractérisant par une humeur maussade, un manque de motivation et une tristesse profonde, la dépression peut avoir des répercussions majeures sur la vie d’une personne. Son entourage peut également subir ce flot de négativité et peiner à gérer cette situation. Toutefois, il existe certaines activités ludiques qui peuvent s’avérer bénéfiques en cas de trouble dépressif. D’après des chercheurs cités par Ouest France, le jardinage pourrait rendre plus heureux. 

Dans une société industrialisée où nos rapports à la nature sont souvent minimes, nombreux sont ceux qui cherchent à accumuler de la richesse pour satisfaire leur quête effrénée du bonheur. Pourtant, ce n’est pas un mythe : l’argent ne fait pas le bonheur. Pire encore, la recherche du profit peut altérer notre capacité à jouir des plaisirs simples de la vie et nous pousser à développer une anxiété exacerbée qui nuit à notre bien-être.

Actuellement, certains aspirent à vivre loin des industries polluantes et à se rapprocher de la nature. Ces derniers se rendent rapidement compte de la sensation d’apaisement dont ils bénéficient en respirant de l’air frais et en contemplant des paysages naturels. Dans ce sens, des experts ont affirmé que le jardinage était un antidépresseur naturel. On vous explique tout.

Les microbes améliorent l’humeur

Les amateurs de jardinage savent combien ce rapport à la nature leur fait du bien. Le sol est peuplé de micro-organismes qui peuvent avoir un impact sur notre humeur. Abritant des bactéries, des champignons, des protozoaires, des nématodes, la biomasse du sol est loin d’être une matière inerte.

Le Mycobacterium vaccae est une bactérie que l’on retrouve communément dans la terre. Il semblerait que ce micro-organisme ait des propriétés intéressantes, considère le Dr O’Brien, un oncologue qui soignait des patients atteints de cancer du poumon. Dans un essai clinique, le médecin a réalisé que l’administration de cette bactérie combinée avec un traitement en chimiothérapie pouvait améliorer considérablement la qualité de vie des malades.

Selon lui, les bactéries boostent le système immunitaire et apportent un apaisement psychologique significatif. Selon Médical News Today, un déséquilibre du système immunitaire pourrait accentuer le trouble de l’humeur comme la dépression. Le Dr Chris Lowry, chercheur de l’Université de Bristol émet l’hypothèse que les bactéries permettraient d’activer les cellules cérébrales pour libérer plus de sérotonines.

Pour mettre l’accent sur l’impact de cette bactérie du sol, les neuroscientifiques Dorothy Matthews et Susan Jenks ont mené une étude sur le sujet. Les chercheurs ont administré du Mycobacterium vaccae à des souris pour élucider les changements comportementaux qui pouvaient opérer.

Les résultats étaient impressionnants : les souris semblaient moins anxieuses et étaient plus performantes. “Il est intéressant de supposer que la création d’environnements d’apprentissage dans les écoles qui incluent de passer du temps à l’extérieur où la M. vaccae est présente peut diminuer l’anxiété et améliorer la capacité d’apprendre de nouvelles tâches”, a déclaré Dorothy Matthews.

Les bienfaits du jardinage sur le mental

Activité à la fois ludique et stimulante, le jardinage favorise le rapport de l’Homme à la nature. Face à cette évidence, le psychiatre américain Benjamin Rush a inventé une discipline particulière connue sous le nom de “hortithérapie”.

Cette dernière est une pratique qui vise à prévenir divers troubles tels que l’autisme, les migraines, la dépression ou encore l’épilepsie. Le jardinage serait alors “susceptible de prévenir l’émergence de certains troubles, d’une dépendance, d’infléchir le cours de certaines pathologies, d’améliorer les conditions de vie”, explique David Richard, chef de service à l’hôpital Henri Laborit à Poitiers.

En réalité, le lien qu’établit une personne avec la faune et la flore peut accroître sa sensation de bien-être et d’apaisement. En sus, l’intérêt porté aux plantes et aux insectes peut stimuler la curiosité et favoriser les fonctions cognitives. “Il faut savoir se repérer dans le temps et dans l’espace, mémoriser le nom des végétaux”, rappelle Anne Chahine, présidente de l’associations Jardins et santé.

Par ailleurs, le jardinage offre plus de confiance en soi puisque la personne acquiert de nouvelles compétences et un savoir-faire spécifique. Et enfin, cela permet de profiter de la culture de ses propres fruits et légumes, dénués de produits chimiques. Autant d’avantages qui doivent pousser à expérimenter cette activité !