Le jardinage est un antidépresseur naturel d’après les chercheurs

Publié le 16 août 2018
MAJ le 26 novembre 2024

Dans une société de plus en plus industrialisée, automatisée et des villes toujours plus grandes et plus peuplées, notre mode de vie au quotidien s’éloigne petit à petit de la nature. Parallèlement, nous assistons à une montée de l’individualisme, de la solitude et de la dépression. Face à ce constat, de nombreux français aspirent à vivre autrement. Certains se tournent vers des pratiques naturelles et des modes de vie alternatifs, et d’autres vont jusqu’à tout quitter pour partir vivre à la campagne. Quoi qu’il en soit, c’est avant tout la proximité avec la nature qui est recherchée.

Pour ceux qui désirent se rapprocher de la nature, quoi de mieux que d’être au contact des animaux et des plantes ?

Les bénéfices pour le bien-être de telles activités ne sont plus à prouver. S’occuper des chevaux, nager et entretenir un jardin sont si favorables à notre moral que ces activités sont désormais utilisées comme des thérapies pour lutter contre certaines maladies !

L’hortithérapie

C’est au XVIIIème siècle que le jardinage a commencé à être utilisé pour soigner des patients atteints de troubles psychiatriques. C’est en outre dans les années 80 que cette pratique a été remise au goût du jour, lorsque l’on s’est rendu compte de tous ses bienfaits.

Aujourd’hui, l’hortithérapie est utilisée en tant que pratique thérapeutique à part entière pour aider les personnes autistes, les personnes âgées ou celles souffrant de dépression.

Les bénéfices du jardinage sont en effet bien nombreux, et prendre soin des plantes permet autant d’améliorer l’humeur et de réduire le stress, que de respirer de l’air frais, de s’exposer aux rayons du soleil et d’être en contact avec la terre et ses micro-organismes. Car, oui ! Même les microbes des sols naturels sont bons pour nous !

Un antidépresseur naturel dans la terre

La terre n’est pas qu’un amas de particules inertes ; elle est bien plus que cela ! Elle est peuplée de milliers d’êtres vivants dont les bactéries, les algues, les actinomycètes ou les champignons. Ces micro-organismes font partie de ce que l’on appelle la flore du sol.

Parmi eux, le mycobactérium vaccae est une bactérie qui, lorsque nous entrons en contact avec elle à travers la terre, sa poussière, ou que nous en inhalons l’air, pénètre dans notre organisme et active dans le cerveau la libération de certains neurotransmetteurs, comme la sérotonine et la dopamine.

La sérotonine a un effet régulateur sur notre humeur et la dopamine affecte notre état émotionnel en provoquant une sensation de plaisir et en atténuant les sensations de douleur. Or, on constate généralement une baisse des niveaux de sérotonine dans le cerveau chez les personnes dépressives.

C’est ainsi que le fait de jardiner en étant au contact de la terre permettrait de soulager les personnes dépressives en améliorant leur humeur par un phénomène quantifiable et mesurable : stimulant la production de sérotonine.

Une découverte tout à fait fortuite

A l’origine de cette découverte, le Dr O’Brien, oncologue, avait administré ces bactéries à des patients atteins de cancer, avec l’intention de mesurer l’effet qu’elles auraient sur le système immunitaire de ces-derniers.

Et les résultats furent impressionnants, car non seulement le mycobactérium vaccae avait induit une meilleure immunité chez les patients, mais leur bien-être général avait aussi été grandement affecté. Ils se sentaient plus heureux, en meilleure forme et souffraient moins de la douleur.

Ces résultats du Dr O’Brien sont corroborés par une étude publiée dans le Behavioral Processes Journal, dont les auteurs déclarent : «manger, toucher et respirer un micro-organisme du sol pourraient être liés au développement de notre système immunitaire et de notre système nerveux ».

Effectuée sur des souris, cette recherche a montré que, lorsqu’on leur administrait un micro-organisme du sol, les souris présentaient une incroyable amélioration de leurs fonctions cognitives, étant capables de traverser un labyrinthe presque deux fois plus rapidement que leurs congénères qui n’avaient reçu qu’un placebo.

Désormais vous n’aurez plus peur de vous salir !

Les bénéfices immenses des activités au contact de la nature sur notre bien-être, et parmi elles le fait de jardiner et de s’occuper des plantes, sont bel et bien fondés et se basent comme nous venons de le voir sur des faits bien réels et qui plus est, mesurables.

Le temps que nous passons au contact de la nature est important, il en va non seulement de notre moral et de celui de nos enfants, mais aussi de notre santé et du développement de nos capacités cognitives.

La randonnée, la pêche ou le fait d’aller à la ferme à la rencontre des animaux, ou pour cueillir des fruits et jardiner sont autant d’activités à faire qui vous rapprocheront de la nature et vous feront vous sentir bien.