Le cannabis peut aider à régénérer le cerveau vieillissant et à prévenir la démence

Publié le 13 septembre 2018
MAJ le 26 novembre 2024

Au fil du temps le corpus des données scientifiques sur la valeur médicinale du cannabis devient de plus en plus convaincant lorsque des recherches supplémentaires sont effectuées. Cette fois-ci, les scientifiques découvrent que le cannabis aide même le cerveau à se régénérer et à prévenir la démence, comme le rapporte le Dr Mercola, dans son blog.

Le potentiel du cannabis

Le cannabis contient des substances chimiques qui s’appellent les cannabinoïdes. Ces substances sont le cannabidiol (CBD) et le tétrahydrocannabinol (THC). Ces derniers interagissent avec le corps humain par le biais de récepteurs cannabinoïdes naturellement présents dans les membranes cellulaires du corps, ce qui s’appelle le système endocannabinoïde

Les scientifiques croient maintenant que le système endocannabinoïde peut représenter le système de récepteur le plus répandu du corps. En fait, il existe des récepteurs cannabinoïdes dans le cerveau, les poumons, le foie, les reins, le système immunitaire.

Le corps fabrique en fait ses propres cannabinoïdes, semblables à ceux que l’on trouve dans le cannabis, mais en quantités bien moindres que celles obtenues de la plante. Le fait que le corps soit rempli de récepteurs aux cannabinoïdes, démontre plusieurs fonctions biologiques, et explique pourquoi le cannabis a un potentiel médical énorme.

Souvent, le cannabis médicinal est fabriqué à partir de plantes semées pour avoir une teneur élevée en CBD et en THC. Alors que le THC a une activité psychoactive, le CBD n’en a pas. Cependant, des recherches récentes montrent que le THC ne devrait pas être complètement éliminé simplement parce qu’il est psychoactif. Il possède un potentiel thérapeutique précieux en soi.

Le THC peut ralentir le processus de vieillissement du cerveau

D’après une étude de 2017 effectuée à l’université de Bonn, en Allemagne, le THC a une influence bénéfique sur le cerveau vieillissant. Plutôt que d’atténuer ou de nuire à la cognition, le THC semble inverser le processus de vieillissement et améliorer les processus mentaux, augmentant la possibilité qu’il soit utile pour le traitement de la démence chez les personnes âgées.  

Pendant l’étude, les souris ont reçu une petite dose quotidienne de THC au cours d’un mois à l’âge de 2 mois, 12 mois et à 18 mois. Il est important de comprendre que les souris vivent généralement jusqu’à 2 ans. La dose était suffisamment faible pour éviter tout effet psychoactif.

Les tests ont permis d’évaluer les compétences d’apprentissage, de mémoire, d’orientation et de reconnaissance des animaux. Fait intéressant, les souris âgées de 18 mois ayant reçu du THC ont démontré des capacités cognitives égales à celles âgées de 2 mois, tandis que le groupe placebo a subi une détérioration cognitive associée à un vieillissement normal.

Selon l’un des auteurs, le professeur de neurobiologie Andreas Zimmer, le traitement a complètement inversé la perte de performance chez les vieux animaux. Le professeur a également a affirmé que le résultat était le même malgré des expériences répétées. Encore plus remarquable, l’activité des gènes et le profil moléculaire dans le tissu cérébral étaient ceux de beaucoup plus jeunes animaux. Plus précisément, les neurones de l’hippocampe ont généré plus d’épines synaptiques qui sont des points de contact nécessaires à la communication entre les neurones.

Selon Zimmer, le THC semble avoir repoussé l’horloge moléculaire chez les animaux traités au THC. Des recherches antérieures ont également montré que le cerveau vieillit beaucoup plus rapidement chez les souris qui ne possèdent pas de récepteurs fonctionnels pour le THC, suggérant que le THC pourrait être impliqué dans la régulation du processus de vieillissement.

Les cannabinoïdes maintiennent l’homéostasie

Le système endocannabinoïde possède des propriétés homéostatiques, ce qui signifie qu’il aide à équilibrer la réponse du corps au stress. Cela aide à expliquer certaines des variations individuelles dans la réponse au cannabis.

Dans le cerveau, les cannabinoïdes modulent l’activité neuronale. Chez les jeunes, chez lesquels les cannabinoïdes endogènes sont déjà abondants, le cannabis n’aura pas le même effet que chez les personnes âgées, chez lesquelles l’activité du système cannabinoïde endogène est beaucoup plus faible. Les effets du THC en particulier semblent varier considérablement en fonction de l’âge.

Dans l’ensemble, les résultats semblent appuyer la conviction des chercheurs selon laquelle les bénéfices pour les souris plus âgées résultent de la stimulation du système endocannabinoïde du cerveau, une voie biochimique chez les souris et les humains qui devient moins active au fil du temps.

Le cannabis pour la douleur

Les sondages montrent que les Américains âgés se convertissent de plus en plus au cannabis. Entre 2006 et 2013, la consommation chez les personnes âgées de 50 à 64 ans a augmenté de 60%. Parmi les personnes âgées de plus de 65 ans, la consommation a bondi de 250%. La douleur et le sommeil figurent parmi les causes pour lesquelles le cannabis est pris à des fins médicales.

Compte tenu du risque élevé des conséquences mortelles des analgésiques opioïdes et des somnifères, l’utilisation du cannabis à des fins médicales est une aubaine.