L’alcool est bien plus dangereux que le cannabis d’après les scientifiques

Publié le 7 décembre 2018
MAJ le 26 novembre 2024

La consommation d'alcool et la consommation du cannabis peuvent avoir des effets néfastes sur le corps, montrant des conséquences à la fois à court et à long terme sur la santé. Bien que leurs habitudes d'utilisation, leurs aspects juridiques et leurs effets à long terme sur l'organisme soient différents, il existe bel et bien un sujet qui fait le débat, laquelle de ces substances est la plus dangereuse ?

Selon l’OMS, l’alcool est lié à environ 3 millions de décès par an alors que les décès liés au cannabis sont extrêmement difficiles à trouver, lequel des deux est la véritable passerelle vers d’autres substances ? Bien que le cannabis soit généralement considéré comme une passerelle vers d’autres substances, ce n’est pas toujours la première chose que les gens choisissent d’expérimenter.

Le cannabis ou l’alcool, qui est le pire ?

Dans les années 1930, le cannabis était considéré comme la principale porte d’entrée vers la drogue, tandis que les campagnes anti-cannabis faisaient en sorte de souligner les dangers pouvant résulter de la consommation de cette substance. Utilisant des films et de la littérature, ces campagnes cherchaient à susciter la peur dans la population, décrivant les consommateurs de cannabis comme des fainéants et des toxicomanes à vie. Et, bien que des preuves corroborent les affirmations selon lesquelles certaines drogues peuvent pousser à l’utilisation d’autres, des études récentes affirment que, par comparaison, l’alcool est potentiellement la « drogue d’entrée » la plus dangereuse.

Des chercheurs universitaires américains voulaient des réponses

L’étude visait à corriger une partie de la stigmatisation et de la propagande qui ont imprégné la culture américaine. Leurs résultats ont montré que la théorie d’une «drogue d’entrée» liée au cannabis n’était pas tout à fait vraie. La consommation d’alcool conduit beaucoup plus souvent à la consommation de substances supplémentaires, dont des drogues illégales.

Selon l’étude, au niveau individuel, l’alcool représente le risque le plus élevé de décès, suivi de la nicotine, de la cocaïne et de l’héroïne, ce qui suggère que les risques de consommation d’alcool ont probablement été sous-estimés dans le passé. Le cannabis a été jugé nettement moins meurtrier et se situait à l’autre extrémité du spectre, ce qui concorde avec les recherches antérieures qui l’avaient toujours considéré comme la drogue de loisir la plus sûre. 

L’étude représentait des données recueillies auprès de 14 577 personnes de 120 écoles secondaires publiques et privées à l’échelle nationale. Les données, collectées dans le cadre de l’enquête Monitoring the Future de l’Université du Michigan, permettent de suivre l’évolution de la consommation de drogues chez les jeunes aux États-Unis. En comparant les taux de consommation de substances chez les buveurs et les non-buveurs, ceux qui avaient consommé de l’alcool au moins une fois étaient 13 fois plus susceptibles de consommer des cigarettes, 16 fois plus susceptibles de consommer du cannabis et d’autres stupéfiants et 13 fois plus susceptibles de consommer de la cocaïne. Parmi les élèves, 72,2% ont déclaré avoir consommé de l’alcool au cours de leur vie, ce qui en faisait la substance la plus récurrente et la plus consommée.

Eduquer les adolescents à l’alcool

Les résultats de cette étude et d’autres soutiennent l’idée selon laquelle l’alcool devrait faire l’objet d’une plus grande attention dans les programmes de prévention de l’abus de substances en milieu scolaire. Comprendre que l’utilisation d’autres substances pourrait être retardée et impactée pourrait être considérable. S’il existe une prévention plus élevée découlant d’enseignements et d’une meilleure compréhension de l’alcool et des effets de sa consommation, il faudra informer les gens des véritables dangers des substances, en particulier de l’alcool.

Cela étant dit, les chercheurs s’empressent de souligner que ces résultats ne signifient en aucun cas que boire une quantité modérée d’alcool est pire que de prendre de l’héroïne. Une grande partie des dommages associés à la consommation de drogue n’est pas seulement due à la drogue elle-même, mais aussi à l’environnement dans lequel elle est prise, par exemple le partage d’aiguilles sales, et ceci n’a pas été pris en compte par l’étude.

Selon les auteurs, il serait préférable de consacrer plus de temps à la gestion des risques liés à l’alcool et au tabac plutôt qu’aux drogues illicites. En outre, ils suggèrent que pour les drogues à faible risque telles que le cannabis, une réglementation plutôt qu’une interdiction est une approche meilleure et plus justifiée.