Fumer de l’herbe vieillit votre cerveau de près de 3 ans (et 5 autres méfaits)

Publié le 28 novembre 2020
MAJ le 26 novembre 2024

De plus en plus de français s’adonnent à la consommation de cannabis. Que ce soit à usage récréatif ou pour son effet anxiolytique, ce sont généralement les adolescents et les jeunes adultes qui fument cette substance illicite. Mais même si certains considèrent que le cannabis peut avoir des vertus thérapeutiques, les autorités sanitaires restent unanimes : cette substance n’est pas sans risque pour la santé. Selon une étude citée par le New York Post, le cannabis peut provoquer un vieillissement cérébral d’environ 3 ans. 

En France, le cannabis représente à lui seul près de 80% des drogues illicites consommées. En effet, ce sont près de 3,9 millions de français qui consommeraient du cannabis, dont 1,2 millions régulièrement. Si certaines études suggèrent que le cannabis est moins dangereux que l’alcool et le tabac, il n’en demeure pas moins susceptible d’engendrer des problèmes de santé. D’après une étude relayée par le New York Post, fumer de l’herbe peut faire vieillir le cerveau de 3 ans.

Une étude montre que consommer du cannabis fait vieillir le cerveau de 3 ans

Publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease, l’étude met en avant la façon dont la marijuana accélère le vieillissement cérébral. Selon les auteurs, le cannabis peut vieillir le cerveau de 2,8 années, ce qui aurait un impact encore plus important que le trouble bipolaire, qui vieillit le cerveau de 1,6 ans ou encore le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), qui vieillit le cerveau de 1,4 ans. Il a été révélé que la schizophrénie – qui est une maladie génétique caractérisée par des délires et des hallucinations – engendre un vieillissement cérébral de près de 4 ans. La consommation d’alcool a également un impact sur le corps puisqu’elle accélère le vieillissement cérébral de 0,6 ans. D’après le Dr Daniel Amen, auteur principal de l’étude, de nombreuses personnes considèrent que le cannabis est une substance inoffensive et en consomment régulièrement. “Cette étude devrait nous faire réfléchir », insiste-t-il. Les auteurs expliquent que le vieillissement du cerveau se définit comme une réduction du flux sanguin dans cet organe. Lorsque le débit sanguin cérébral diminue, les risques d’accident vasculaire cérébral et de démence augmentent considérablement. Pour parvenir à ses conclusions, les chercheurs ont analysé 62454 scintigraphies cérébrales de 31227 individus. Leurs scans ont été examinés au repos et durant un effort de concentration. Ainsi, les chercheurs ont pu mesurer le taux de vieillissement cérébral de chaque personne et ont défini les facteurs responsables de ce phénomène. “Sur la base de l’une des plus grandes études d’imagerie cérébrale jamais réalisées, nous pouvons désormais suivre les troubles et les comportements courants qui vieillissent prématurément le cerveau”, affirme le Dr Daniel Amen.

Les autres dangers du cannabis

Même si le cannabis fait parfois l’objet de remède thérapeutique, il n’en demeure pas moins dangereux pour les consommateurs. Outre le vieillissement accéléré du cerveau, la consommation de cannabis a de nombreux méfaits pour la santé physique et psychique :

  • Maladies mentales

Pris en grande quantité, le cannabis peut entraîner un état de dépersonnalisation et des délires. En sus, il favorise l’apparition de maladies psychiatriques chez ceux qui en sont prédisposés. Par ailleurs, les personnes qui souffrent de pathologies psychiatriques et qui consomment du cannabis peuvent connaître des troubles psychotiques et s’imaginer qu’ils sont persécutés. Les schizophrènes et les personnes atteintes de troubles de l’humeur peuvent connaitre des épisodes violents ou même des hallucinations dans certains cas.

  • Difficultés psychosociales

Parfois, la consommation de cannabis entraîne un repli sur soi et des problèmes relationnels. Entraînant ce que l’on appelle un syndrome amotivationnel, il peut causer un isolement et mener à une incapacité à exprimer ses émotions et à nouer des relations sociales. En sus, les consommateurs réguliers peuvent se montrer passifs face aux aléas de la vie, ce qui les contraindra à rencontrer des difficultés socioprofessionnelles.

  • Troubles cognitifs

La consommation de cannabis peut causer des troubles de la coordination motrice. Selon une étude scientifique, cette substance altère les performances cognitives, et notamment la concentration, le traitement des informations, la mémoire et l’apprentissage. Une expérience publiée dans The American Journal of Psychiatry révèle que les effets du cannabis sur la cognition sont plus importants que ceux de l’alcool.

  • Maladies respiratoires

La consommation de cannabis présente également un risque cancérigène supérieur à celui du tabac. La fumée de cannabis dilate les bronches et encombre les voies aériennes. Ce mécanisme peut se traduire par un enrouement, ou encore des bronchites à répétition.

  • La dépendance

Les fumeurs quotidiens de cannabis peuvent avoir du mal à se défaire de cette habitude. Lorsqu’ils décident d’arrêter de fumer, ils peuvent se montrer irritables et manifester des troubles du sommeil. L’aide d’un professionnel peut être requise pour traverser ce sevrage dans de meilleurs conditions et retrouver un sommeil réparateur.