Découvrez les canadiens célébrant leur premier jour de consommation légale du cannabis

Publié le 2 novembre 2018
MAJ le 26 novembre 2024

Les mœurs et les perceptions évoluent au fil des années et il y a beaucoup de sujets qui étaient tabous deviennent désormais tout à fait discutables. C’est désormais au tour du cannabis de quitter petit à petit la zone de l’interdiction pour se normaliser progressivement. Le premier pays à légaliser la plante a été l’Uruguay et c’est désormais le Canada qui le seconde dans cette initiative.

Un jour exceptionnel dans l’histoire du Canada

Des centaines de canadiens sont sortis dans les rues de différentes villes du pays, le 17 Octobre, dans le but de célébrer la légalisation de l’usage de la Marijuana à des fins récréatives après une prohibition qui aura duré près d’un siècle. Ainsi, le Canada devient le premier pays industrialisé à légaliser la plante mercredi dernier, ceci étant le résultat d’une poussée de deux ans du gouvernement du premier ministre Justin Trudeau qui a comme objectif de faire disparaître le marché noir et d’encadrer les ventes au sein d’un système réglementé.

Les habitués au cannabis semblent du coup avoir déjà adopté cette nouvelle situation, ce qui explique les files d’attente impressionnantes qui se sont formées devant la majorité des 111 magasins légaux qui ont pu faire leur ouverture dans le pays. On pouvait du coup voir tous ces consommateurs de cannabis cracher de la fumée sur les trottoirs en se servant de produits sans doute achetés auprès de vendeurs du marché noir, en attendant de pouvoir se procurer la version légale.

Des mesures d’information et de sensibilisation devaient être prises

Mais il semble que le message ne soit pas bien reçu par tout le monde. Raison pour laquelle, la police de Toronto a lancé mercredi une campagne de sensibilisation afin de signaler aux gens qu’ils devraient arrêter de contacter les autorités pour leur demander d’intervenir parce qu’un voisin est en train de consommer du cannabis, car c’est désormais légal.

Les forces de police ont d’ailleurs également publié toute une série de tweets empreints d’humour mettant en scène des personnes appelant le 911 pour des raisons abjectes dans l’objectif de faire passer le message.

Dans l’un des tweets, on pouvait voir une femme regardant son réfrigérateur sur lequel il y a marqué ces mots : « Vouloir savoir ce que vous devez faire de votre viande congelée pendant une panne de courant n’est pas une raison pour appeler le 911. Et bien, sentir l’odeur d’herbe qui vient de chez votre voisin n’en est pas une non plus. »

Il y avait également une partie des tweets qui stipulait qu’il est légal de consommer de la marijuana partout où il est normalement permis de fumer, exception faite des véhicules motorisés. Une précision a été faite au sujet des personnes pouvant en consommer, à savoir celles âgées de minimum 19 ans.

Une mise à disposition du cannabis immédiate et organisée

En dépit de la pénurie des magasins situés dans les plus grandes villes du Canada, les consommateurs auront également la possibilité de commander de la marijuana légale en ligne, que ce soit par l’intermédiaire de sites internet gérés par les gouvernements provinciaux ou des détaillants en possession d’une licence, cependant la livraison n’a lieu que quelques jours plus tard.

Terre-Neuve-et-Labrador a été la première province à lancer les ventes légales dès minuit. Par conséquent, les amateurs de cannabis auront l’embarras du choix en termes de magasins, avec 22 points de vente ouverts entre 9h et 14h.

Plusieurs pays du monde entier, dont beaucoup n’ont fait qu’approuver l’usage de cette plante à des fins médicales, suivent de près la légalisation du domaine au Canada selon un processus où les règles fédérales sont associées aux différentes réglementations provinciales.

Des enjeux à la fois politiques et économiques

Cette décision représente une victoire politique évidente pour Justin Trudeau, qui s’était engagé à légaliser le cannabis durant sa campagne électorale de 2015 afin de transférer les profits du crime organisé vers un secteur légal, ceci implique bien évidemment la réglementation de la production, de la distribution ainsi que de la consommation de ce produit consommé par des millions de canadiens.

Les provinces et les entreprises ayant eu du mal à se préparer, la légalisation effective a été repoussée et n’allait plus avoir lieu en début Juillet afin de permettre la mise en place de réseaux de distribution et de commercialisation.

A l’approche de la légalisation, les sociétés produisant de la marijuana ont connu une baisse de valeur, car elles ont conclu par le passé des accords d’entreprise alors que désormais le produit est devenu public, ce qui a pu créer une frénésie chez les investisseurs.

En fin de compte, cette décision du gouvernement canadien n’affectera pas uniquement le pays, mais sera très probablement le début d’une remise en question mondiale de la position de la loi vis-à-vis des différents usages de cette herbe pleine de surprises.