C’est prouvé ! La salive de chien et de chat peut causer des infections mortelles chez l’homme

Publié le 11 octobre 2018
MAJ le 26 novembre 2024

Malgré que les chiens et les chats soient nos animaux de compagnie et ont toute leur importance dans nos vies, ceux-ci peuvent causer certaines maladies, notamment infectieuses, telles que la transmission de bactéries, susceptibles d’être dangereuses pour l’homme. Comme c’est le cas avec la bactérie Capnocytophaga canimorsus qui a déjà provoqué des morts.

Une étude révèle la dangerosité de la bactérie Capnocytophaga canimorsus

En effet, comme le révèle une étude, la bactérie Capnocytophaga canimorsus, transmissible par la salive des chiens et des chats, peut être à l’origine d’infections graves et/ou mortelles chez l’homme.

Cette étude, menée par l’Université de Brest et publiée dans la revue The Lancet Infectious Disease, révèle que les coups de langue des chiens et des chats même si ceux-ci sont en bonne santé, peuvent être très dangereux pour l’homme en raison d’une bactérie nommée Capnocytophaga canimorsus présente dans leur salive.

Le germe Capnocytophaga canimorsus est hébergé par la flore buccale normale du chien. Il est parfois responsable d’infections humaines gravissimes en particulier lorsque le système immunitaire est défaillant. En Septembre 2017, un homme de 48 ans est décédé à l’hôpital universitaire de Caen suite à une infection généralisée due à la bactérie, deux jours après avoir été mordu par son chien. En février 2018, un autre homme de 47 ans est décédé de la  même infection généralisée à Saint-Raphaël. La même année, la bactérie a également tué un homme de 54 ans à l’hôpital de Royan (Charente-Maritime). Il vivait avec un chien, mais ne présentait aucun signe de morsure ou de signe de léchage sur une lésion cutanée comme le relate un article publiée dans La Revue de Médecine Interne. D’ailleurs, des bactériologistes et urgentistes du groupement de coopération sanitaire de Saintonge et le laboratoire inter-hospitalier de biologie médicale en Charente-Maritime ont rapporté ce cas.

En effet, la bactérie Capnocytophaga canimorsus est parfois responsable d’infections humaines sérieuses, voire mortelles quand le système immunitaire est défaillant ; c’est le cas de personnes affaiblies par le VIH, le diabète ou encore l’alcoolémie. Les femmes enceintes, les enfants en bas âge ainsi que les personnes âgées présentent également un risque de contracter cette bactérie.

Une infection à Capnocytophaga canimorsus est affiliée à une morsure de chien dans 60 % des cas, à un léchage sur une lésion cutanée préexistante dans environ 30 % des cas.

En d’autres termes, ce cas met en exergue l’extrême gravité potentielle des rares septicémies provoquées par Capnocytophaga canimorsus et appuie le fait que ceci est possible sans contexte d’immunodépression et sans notion d’inoculation.

Un autre cas du même type recensé aux Etats-Unis

Un autre cas similaire relaté par le Washington Post, fait état de l’hospitalisation d’un Américain de 48 ans après de la fièvre, des nausées et des hallucinations. Les médecins diagnostiquent la présence de la bactérie Capnocytophaga canimorsus possiblement colportée par le chien de la victime et malgré un traitement antibiotique, l’état de santé du patient s’est brusquement aggravé. Des caillots sanguins se sont formées dans ses veines et ont bloqué l’afflux sanguin vers les extrémités de son corps, entraînant peu à peu la mort de ses cellules, puis de ses tissus et l’amputation de ses bras et jambes. 

Selon le Center for Disease Control and Prevention, la bactérie Capnocytophaga canimorsus est présente à 75% dans la salive de chien et à 57% chez le chat ; de quoi inquiéter les nombreux foyers possédant un de ces deux animaux de compagnie.

Symptômes et traitement infection Capnocytophaga canimorsus

Les chercheurs de l’Université de Brest ayant recensé les cas d’infection à la bactérie Capnocytophaga canimorsus, conseillent vivement en cas d’apparition de symptômes d’une infection après une morsure (fièvre, diarrhée, vomissement, rougeur ou enflure autour de la plaie) qui apparaissant entre 1 à 8 jours après l’exposition à Capnocytophaga canimorsus et généralement présents au deuxième jour, de se rendre aux urgences afin d’établir un diagnostic précis et envisager une antibiothérapie dans les meilleurs délais.

Ceci n’est pas une raison d’abandonner vos animaux mais des mesures de précaution sont à prendre ; il suffit de ne pas laisser vos animaux lécher vos plaies ou vos visages.