C’est officiel : Le sucre est une drogue nocive pour le cerveau

Publié le 15 novembre 2018
MAJ le 26 novembre 2024

Dextrose, fructose, lactose, maltose et glucose sont tous des noms de sucre. En effet, il existe plus de 50 noms différents pour définir le sucre. Mais le sucre est-il vraiment mauvais pour la santé ? A vrai dire, il existe essentiellement deux types de sucre, un «bon» sucre naturellement présent dans les fruits et légumes et un «mauvais» sucre ajouté pour adoucir les aliments. Plus de détails dans cet article !

Le «bon» sucre est nécessaire pour le corps, en particulier pour le cerveau. Après les repas, le glycogène, les glucides, les protéines, les lipides et les triglycérides sont décomposés en glucose. Le glucose est tellement crucial pour la fonction cellulaire que sa privation peut entraîner une perte de conscience et même la mort cellulaire. Par ailleurs, l’aspect nocif du sucre se matérialise par la quantité excessive ingérée par les individus. 

Saviez-vous que le cerveau utilise environ 20% de l’apport énergétique quotidien d’un individu ? 

Le glucose est essentiel au fonctionnement et à la survie des cellules et stimule la voie de la récompense dans le cerveau, qui donne l’impression que la vie est belle. Sauf que l’excès est toujours nocif !

Mais combien de grammes de sucre devriez-vous ingérer par jour?

L’American Heart Association suggère que les individus doivent ingérer un apport quotidien maximum de 6 cuillères à café de sucre pour les femmes et de 9 cuillères à café pour les hommes. Mais les études ont révélé qu’en moyenne  22 cuillères à thé de sucre sont ingérées par jour, en plus du sucre naturellement présent dans notre alimentation.  

Ainsi, au fur et à mesure que notre circuit de récompense continue à être stimulé, les récepteurs de la dopamine deviennent insensibilisés et nécessitent davantage de dopamine pour obtenir le même sentiment agréable.

Par conséquent, il faut consommer la boisson ou l’aliment sucré, pour obtenir la même réponse. Il a été démontré que cette augmentation de la consommation entraînait l’obésité notamment chez les enfants. Une alimentation plus riche en graisses saturées et en sucre (également appelée alimentation hypercalorique) peut entraîner des changements fondamentaux dans le cerveau qui, associés à une augmentation de la libération de neurotransmetteurs (dopamine), peuvent avoir des effets néfastes. Ces effets incluent :

Apprentissage et mémoire

Des études démontrent qu’un régime alimentaire riche en sucre et en graisses saturées peut favoriser le stress oxydatif, entraînant des lésions cellulaires. En 2010, Scott Kanoski, professeur agrégé de sciences biologiques à l’Université de Purdue, a démontré qu’un régime de trois jours, contenant davantage de sucre et de graisses saturées, altérait la fonction de l’hippocampe (apprentissage et mémoire), empêchant les rats de trouver de la nourriture dans un labyrinthe. 

Dépendance

Les recherches ont prouvé que la dépendance au sucre est réelle. La voie activée pour la dépendance est la même que la voie de la récompense. L’augmentation persistante de la libération du neurotransmetteur, la dopamine, conduit à une désensibilisation et nécessite une consommation accrue pour la récompense. 

Dépression et anxiété

Essayer de briser le cycle de dépendance peut entraîner des sautes d’humeur et de l’irritabilité. L’élimination de tout sucre ajouté dans votre alimentation peut entraîner certains des mêmes symptômes de sevrage. Les symptômes de sevrage du sucre comprennent les maux de tête, l’anxiété, les fringales et même les frissons.

Des déficits cognitifs

Les régimes prolongés riches en sucre peuvent entraîner des modifications de l’expression des gènes. Cela affecte tout, des neurotransmetteurs aux récepteurs et à la fonction fondamentale de la cellule. Des études suggèrent notamment que le facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF) est affecté. Actif dans l’hippocampe, le cortex et le cerveau antérieur, il est essentiel à l’apprentissage et à la mémoire, tout en soutenant les neurones existants et en favorisant la formation de nouvelles synapses (c’est -à-dire de nouvelles zones de contact et de transmission entre deux cellules nerveuses). Ceci est réduit dans les régimes riches en sucre. 

Les recherches récentes et en cours dans le domaine des neurosciences continuent de fournir des informations précieuses sur les effets de l’excès de sucre sur le cerveau. Des informations supplémentaires obtenues grâce à de telles recherches pourraient également entraîner des changements dans la manière dont des troubles cognitifs spécifiques sont traités.