Bonne nouvelle pour les femmes atteintes du cancer du sein, beaucoup n’ont pas besoin de chimiothérapie

Publié le 10 septembre 2018
MAJ le 26 novembre 2024

Beaucoup de femmes à travers le monde vivent une épreuve quotidienne en luttant contre le cancer. Mais parmi les cancers ciblant particulièrement les femmes on peut facilement citer celui du sein qui reste le cas le plus fréquent en France et concerne à lui seul 31% des françaises atteintes de cancer.

Une étude capable de changer notre vision du traitement de ce cancer

Une étude récente réalisée à l’échelle internationale et rapporté par le New York Times serait capable de changer le traitement réservé au cancer du sein puisqu’elle prouve que beaucoup de femmes aujourd’hui atteintes du cancer du sein et suivant des séances de chimiothérapie selon les règles en vigueur n’en ont pas vraiment besoin.

Dr. Ingrid Mayer de l’université Vanderbilt et qui est aussi l’auteure de l’étude dit : « Nous pouvons tout à fait épargner à des milliers et des milliers de femmes des traitements toxiques qui ne leur sont vraiment pas bénéfiques et cela peut changer énormément de choses. »

L’étude a en effet révélé que des tests génétiques sur des échantillons de tumeurs permettaient de déterminer si une patiente peut être dispensée, en toute sécurité, de la chimiothérapie et si elle ne devrait donc prendre qu’un médicament qui bloque l’activité de l’hormone œstrogène ou qui empêche sa production dans le corps. Le Tamoxifène, un inhibiteur des hormones ainsi que d’autres médicaments semblables connus sous le nom d’endocrinothérapie représentent désormais une partie essentielle du traitement pour beaucoup de femmes puisqu’ils réduisent drastiquement les risques de récidive de la maladie ainsi que les risques de décès.

Des progrès très encourageants

Dr. Larry Norton du Memorial Sloan Kettering Cancer Center à New York a, bien que n’étant pas lui-même l’auteur de l’étude, participé à celle-ci. Il dit d’ailleurs à ce sujet : « Je pourrai enfin regarder les gens dans les yeux et leur dire « Nous avons analysé votre tumeur, vous avez un très bon pronostic et vous n’avez en fait pas besoin de chimiothérapie ! » C’est tellement une bonne chose de pouvoir dire pareille chose à quelqu’un ! »

De tels résultats concernent visiblement environ 60 000 femmes par an aux Etats-Unis selon le Dr. Joseph Sparano du centre médical Montefiore à New York et dirigeant de l’étude : « Les résultats indiquent que nous pouvons dorénavant épargner la chimiothérapie à environ 70% des patientes qui sont des candidats potentiels en fonction des caractéristiques cliniques qu’elles présentent. »

L’étude appelée « TAILORx » a été publiée dans le New England Journal of Medicine et a débuté en 2006. Son financement a été pris en charge conjointement par les gouvernements américain et canadien ainsi que par des groupes philanthropiques. Sachant que Genomic Health, la société responsable des tests génétiques a contribué au financement à partir de 2016.

Une très bonne alternative mais pas sans risques

La chimiothérapie peut certes sauver des vies, mais comporte beaucoup trop de risques qui rendent le fait de l’éviter bien souvent préférable surtout s’il n’est pas nécessaire. Car en plus de la perte de cheveux et des nausées qu’elle peut provoquer chez les patients, la chimiothérapie peut causer des lésions cardiaques et nerveuses et rendre les patients vulnérables à différentes infections et accroître le risque de leucémie plus tard. « TAILORx » a donc pour objectif de rendre le traitement le plus sûr possible en évitant les effets secondaires dès que cela est faisable.

La thérapie endocrinienne quant à elle n’est pas exempte d’effets secondaires désagréables pouvant inclure des bouffées de chaleur et d’autres symptômes semblables à ceux de la ménopause, ainsi que des douleurs articulaires et musculaires et une prise de poids. Il est d’ailleurs important de souligner que le Tamoxifène peut augmenter les risques d’apparition d’un cancer de l’utérus.

Le test génétique, appelé test de cancer du sein Oncotype DX, coûte environ 3000 dollars et est au centre de l’étude. Bien que d’autres tests similaires existent, celui-ci demeure le plus utilisé aux Etats-Unis. Il s’effectue sur des échantillons de tumeurs après la chirurgie afin de permettre de savoir si la chimiothérapie est capable d’aider la patiente. Le test est également effectué pour les personnes aux stades précoces de la maladie mais pas pour les tumeurs à un stade de développement plus avancé car elles se sont déjà propagées et touchent les ganglions lymphatiques voire plus.