Avoir trop de pensées négatives peut provoquer la maladie d’Alzheimer

Publié le 11 juillet 2020
MAJ le 26 novembre 2024

La maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative qui se traduit par une perte graduelle de la mémoire et des troubles des fonctions exécutives et de l’orientation spatio-temporelle. En France, ce sont près de 900 000 personnes qui en sont atteintes et qui subissent ses conséquences au quotidien. Parmi les facteurs de risque, on identifie généralement l’âge, des facteurs environnementaux et le terrain génétique. Mais il existe aussi ce que l’on appelle des facteurs de risque modifiables. Selon une étude, la récurrence des pensées négatives en fait partie. Les explications de l’auteure principale, Natalie L Marchant, chercheuse à la Société Alzheimer britannique ont été relayées par le magazine The Conversation.  

Certaines personnes ont tendance à ruminer et à sombrer dans des idées toxiques et pessimistes. Généralement, ce processus mental inconscient engendre un stress intense qui peut se manifester de plusieurs manières différentes au quotidien. Ces pensées négatives peuvent revenir un boucle, telles un disque rayé, et ancrer dans notre esprit de fausses croyances qui façonneront notre présent.

Mais outre le fait d’altérer notre bien-être, une étude révèle que ces pensées parasites peuvent également augmenter le risque de souffrir de la maladie d’Alzheimer.

Les pensées négatives et le risque d’Alzheimer

Selon une étude publiée dans la revue Alzheimer’s and Dementia, des pensées négatives récurrentes peuvent engendrer des troubles mentaux susceptibles de provoquer la maladie d’Alzheimer. De nos jours, la corrélation entre les émotions et certaines douleurs et maladies physiques est désormais connue de tous. Les médecins évoquent alors le terme de “maladies psychosomatiques” pour désigner un ensemble des troubles qui n’ont aucune cause physiologique et qui ont pour origine le psyché de l’individu.

Mais dans cette nouvelle étude, les scientifiques ont tenté de valider une théorie appelée “dette cognitive”. Cette dernière correspond à l’impact des pensées négatives et des états mentaux sur les risques de démence et de déficience cognitive. Pour aboutir aux résultats, les chercheurs ont analysé pendant deux ans la psychologie de 360 personnes de plus de 55 ans.

Pendant toute la durée de l’étude, les participants devaient répondre à des questions relatives à leur façon de gérer leurs expériences négatives, de ruminer le passé ou encore de s’inquiéter pour l’avenir. Ils devaient également effectuer des tests pour que les chercheurs décèlent d’éventuels symptômes liés à la dépression et à l’anxiété. Ensuite, leur mémoire, leur attention, leur orientation dans le temps et dans l’espace ainsi que leur langage devaient être évalués.

À la fin de la période de l’étude, les résultats ont indiqué que les personnes qui avaient des pensées négatives récurrentes étaient sujettes à un déclin cognitif dans certains fonctions telles que la mémoire épisodique et la cognition globale. “Parallèlement à d’autres études qui relient la dépression et l’anxiété au risque de démence, nous nous attendons à ce que les schémas de pensée négatifs chroniques sur une longue période puisse augmenter le risque de démence”, indique Natalie Marchant.

Elle souligne néanmoins que bien que l’hypothèse se penche sur l’impact des pensées négatives sur les risques de démence, notamment alzheimer, l’inverse pourrait également s’avérer possible. Cela signifie que les personnes dont l’état de santé s’aggrave pourraient également être plus susceptibles de succomber aux pensées négatives. “A ce stade, nous sommes incapable de savoir lequel vient en premier”, conclut la chercheuse.

Les pensées négatives sont source de maladies

Les pensées toxiques peuvent chambouler nos états émotionnels et engendrer un stress chronique. Les personnes qui passent leur temps à ruminer le passé et à craindre le futur peuvent souffrir d’une anxiété au quotidien. Ces schémas de pensée sont susceptibles de provoquer divers troubles. Parmi eux:

Des troubles digestifs

L’intestin est considéré comme notre deuxième cerveau et pour cause, cet organe se compose de centaines de millions de neurones. De ce fait, les émotions et les pensées peuvent avoir un impact sur la digestion.

Une fatigue chronique

Les pensées négatives peuvent épuiser une personne sur le long terme. Selon les scientifiques, la libération récurrente des hormones liées au stress peut affaiblir le corps et engendrer une fatigue chronique.

Une insomnie

Les troubles du sommeil sont souvent la conséquence de ruminations et de pensées parasites. En effet, une étude montre que l’insomnie et le stress sont étroitement liés.

Un système immunitaire affaibli

Les personnes qui sombrent dans des pensées négatives sont souvent soumises à des douleurs et à des maladies inexpliquées. Malheureusement, le stress et la négativité peuvent également se répercuter sur les défenses immunitaires et rendre le corps plus vulnérable.

Des maux de tête

Si vous avez souvent des maux de tête, cela pourrait être dû à une surcharge mentale épuisante. En effet, les céphalées peuvent être déclenchées par un stress prolongé, indique une expérience scientifique.

Ainsi, pour prendre soin de son corps et de son esprit, il est nécessaire de repérer ces pensées toxiques et d’apprendre à la gérer. La méditation et les exercices de pleine conscience permettent d’appréhender ces schémas mentaux pour réussir à s’en défaire.