Vous pouvez être payé pour rester dans un bain durant 5 jours

Publié le 26 février 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Une étude surprenante devrait prendre place à l’Institut de médecine et de physiologie spatiales (MEDES) de Toulouse, en France. Selon le média Mirror, l’Agence spatiale européenne (ESA), moins connue que son homologue américain NASA, propose aux participants de s’asseoir dans un bain d’immersion à sec, c’est à dire sur un drap imperméable, pendant 5 jours, afin de découvrir quels effets l’apesanteur pourrait avoir sur le corps humain.

L’étude de l’ESA est initiée par des chercheurs qui souhaitent découvrir la manière avec laquelle un corps humain réagit à la vie dans l’espace. Pour cela, ils doivent placer les participants dans un bain. L’expérimentation est décrite sur le site de l’organisation comme une véritable aventure : “Les études d’immersion à sec ont l’avantage d’exercer moins de pression sur le corps car les volontaires sont soutenus et suspendus de manière uniforme dans la baignoire, une condition qui imite celle des astronautes flottants sur la Station spatiale internationale”.

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Caractéristiques physiologiques du corps en apesanteur 

Loin de pouvoir s’adapter à la vie sur l’espace, le corps humain voit certaines de ses caractéristiques modifiées. En effet, la masse musculaire pourrait diminuer, et les fluides pourraient migrer vers le cerveau. Ces effets sur le corps supposés néfastes, doivent être appréhendés avant de mener des expériences de vol spatial, d’où la nécessité de mener des études à ce sujet.

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Ainsi, la plupart des recherches se consacrent à observer les conséquences d’un éventuel vol spatial sur la santé et le bien-être des individus vivant en orbite pour ne pas mettre en danger la vie des astronautes.

C’est la raison pour laquelle l’effectif considéré pour qu’une recherche soit significative, doit être conséquent. Et étant donné qu’il est difficile d’envoyer un grand nombre de personnes dans l’espace, une alternative serait de simuler les mêmes conditions sur Terre, ce qui faciliterait les études, aujourd’hui trop onéreuses si elles avait été conduites en situation réelle.

Une expérience d’alitement simulant la vie sur  l’espace

Afin de contrebalancer les changements du corps humain en plein vol, les centrifugeuses aujourd’hui présentes en France, en Allemagne et en Slovénie permettent de créer une gravité artificielle, à tester.

Pour cela, la simulation des conditions de vie dans l’espace doit être fidèle et il est important d’aliter les participants pendant de longues périodes en faisant en sorte que leur têtes soient en dessous de l’horizontale à un angle de 6°, et qu’une de leurs épaules touche le lit, même pendant les repas.

Angelique Van Ombergen, coordinatrice scientifique pour la recherche sur les sujets humains à l’ESA explique que le but ultime de leurs expérimentations est de tester l’efficacité des moyens mis à disposition afin de “réduire les effets indésirables de la vie en micropesanteur”. Elle déclare que c’est une étape qui vient après de nombreuses acquisitions à ce sujet : « L’ESA a une grande expérience des études d’alitement et cette nouvelle série d’études va nous permettre de mettre toutes les connaissances que nous avons acquises au service de la sélection et de l’amélioration des meilleures techniques. ».

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Des bains d’immersion sèche

Jennifer Ngo-Anh qui dirige l’équipe SciSpace à l’ESA, évoque un autre type d’expérimentation. Il s’agit de l’immersion sèche qui consiste à garder en suspension des participants dans un bain pendant 5 jours. L’organisation recrute pour cela vingt personnes de sexe féminin. Elle déclare : « Nous ne ferons pas d’expériences spécifiques lors de cette première série, mais nous allons collecter des données pour mieux comprendre le modèle d’immersion sèche et la manière dont les femmes y réagissent afin d’étudier son intérêt dans le cadre d’études approfondies à l’avenir. ».

Il y a de quoi attirer plusieurs personnes s’il s’agit de rester dans un bain pendant cinq jours. Toutefois, la directrice insiste sur le caractère sérieux des annonces faites par l’ESA : “Nous recevons beaucoup de candidatures de volontaires pour ces études mais elles n’ont rien de drôle”, expliquant qu’il ne s’agit pas d’une partie de plaisir lorsqu’il faut se soumettre à plusieurs tests et à des bilans sanguins.

Selon le Mirror, le MEDES n’aurait pas encore annoncé le montant exact de la rémunération des volontaires. L’Agence spatiale européenne n’a quant à elle, pas encore abordé le sujet d’un quelconque versement financier en échange de cette participation.