Voici pourquoi un mariage toxique est plus douloureux pour un enfant qu’un divorce

Publié le 8 février 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Souvent, l’institution familiale est tellement considérée comme sacrée qu’elle en devient un véritable carcan. Pourtant, cette cellule peut se briser et devenir un enfer quotidien pour ses membres. Pour un enfant en plein apprentissage, une famille qui se déchire peut devenir une réelle entrave à son épanouissement. Un couple accablé par la rancœur est le seul modèle de sa progéniture et peut à terme imprégner cette dernière de ce schéma amoureux malsain. C’est à ce point de non-retour qu’il faut se poser les bonnes questions. Ce mariage peut-il être sauvé ? Comment préserver mon enfant ? Autant de pistes qu’il faut explorer avant de considérer de mettre fin à une union toxique.

« Il faut savoir quitter la table lorsque l’amour est desservi » Ces paroles de Charles Aznavour traduisent l’idée selon laquelle une union doit être rompue lorsque les sentiments ne sont plus de la partie. Et pour cause, ce fait est d’autant plus véridique que lorsque des enfants sont impliqués. Les conséquences peuvent être délétères sur leur façon d’appréhender le couple lorsqu’ils sont témoins de scènes de ménage quotidiennes. Selon Sean Grover, psychothérapeute et auteur à succès, un mariage en échec peut profondément altérer l’enfant.

Une mauvaise image du couple

Si le divorce est souvent perçu comme un événement porteur de souffrance pour un enfant, il est souvent une solution envisageable quand tout a été tenté pour l’éviter. Violences conjugales, disputes fréquentes, adultère, autant de raisons qui peuvent pousser des partenaires à interrompre leur vie commune. Et si ces motifs ne constituent pas une raison de séparation, ce climat peut constituer une véritable entrave au développement psychologique de l’enfant et s’aggraver une fois à l’âge adulte. Être témoin de l’émoussement d’une relation altère la vision que l’on nourrit envers le couple mais remet également en question la vision que l’on a de la confiance en les autres.

Se sentir prisonnier

Les parents sont les modèles représentatifs des adultes que nous tendons souvent à devenir. Quand nous voyons ses derniers rester ensemble sans amour, cela peut insuffler en nous l’idée que nous devons rester à tout prix dans une relation toxique. Selon Marie-Geneviève Thomas, psychologue et spécialiste en psychogénéalogie, “ il existe une influence parentale indéniable (…) Le schéma des parents vient colorer la façon dont on répond à des séductions amoureuses”.

À ce moment-là, nous pouvons être persuadés du fait de faire des sacrifices pour le bien-être de nos enfants. Or, ces derniers risquent d’être plus malheureux d’assister à un mépris mutuel et constant dans un mariage éteint. C’est alors des doubles séquelles à la fois pour les parents qui, s’efforcent de sauver les meubles et pour leurs enfants, qui souffrent d’une relation subie.

Une communication rompue

Souvent, une relation bancale se manifeste par une difficulté à communiquer. Cette cohabitation choisie peut conduire à une sorte de manipulation inconsciente des deux parents puisque ces derniers rejetteront la faute sur l’autre. Les enfants peuvent alors prendre parti et cela conduit à des guerres intestines au sein de la famille, où la fratrie est impactée. En voulant préserver un mariage, la rupture se fait également mais de manière plus pernicieuse. C’est pour cela qu’au moment où tous les efforts ont été déployés, il faut se rendre à l’évidence afin de pouvoir se quitter comme deux adultes.

Un divorce réussi

Si certains peinent à réussir leur mariage, il est possible d’avoir un divorce épanoui. Si les parents réussissent à se quitter sous les meilleurs auspices, ils auront du succès là où ils ont échoué. Coordonner ses emplois du temps, gérer la logistique, communiquer avec l’enfant, autant de comportements nécessaires pour que cet évènement ne soit pas vécu comme une épreuve pour la famille mais plutôt comme un nouveau départ. Cette page se tourne ainsi sans accrocs et laisse place au bonheur des parents, gage de l’épanouissement de leurs enfants.