Une ville souterraine découverte pourrait être la plus grande au monde
Certaines découvertes archéologiques peuvent nous couper le souffle. Véritables vestiges de l’histoire, il est toujours intéressant d’être témoin de la vie de civilisations anciennes qui laissent une postérité dans la pierre. Quand les envahisseurs les menaçaient, les Cappadociens ont trouvé où se cacher. Ils ont alors creusé un refuge dans une roche de cendres volcaniques pliables. Cette édification a donné lieu à son inscription au patrimoine de l’UNESCO en 1985, faisant de cette cité unique une expérience mémorable pour les amateurs de tourisme historique. Retour sur une découverte hors du temps décrite par nos confrères du média spécialisé National Geographic.
Ceux qui s’intéressent de près à l’histoire sont toujours ébahis d’assister à des paysages intemporels. Certains édifices ont survécu à l’usure du temps et témoignent de l’intelligence d’une civilisation qui a pu faire face aux menaces en période hostile. C’est le cas pour Cappadoce, une cité turque en Anatolie, qui a su demeurer pérenne depuis l’Empire byzantin. Cette construction a survécu à la fois aux envahisseurs musulmans et aux Seldjoukides avant l’âge d’or de l’Empire Ottoman. Aujourd’hui, cette cité souterraine sera restaurée pour le plus grand plaisir des curieux.
Un projet de construction de logement
Si cette cité souterraine a vu le jour il y a plus de 5000 ans, nos contemporains turcs comptent bien exploiter ce trésor architectural. Ces derniers envisagent un projet de construction d’habitations dans cette édification érigée par les Cappadociens sous la terre. Cappadoce, ville célèbre pour ses cheminées majestueuses est le lieu qui abrite des églises rupestres et plus de 250 refuges souterrains qui ont fait de leurs habitants de véritables survivants lors de centaines d’années de guerre.
Théâtre des premières heures byzantines
Ce site découvert sous un château perché à Nevsehir, la capitale de cette province, remonte aux premières heures de l’Empire byzantin. Selon les archéologues, cette cité souterraine pourrait rivaliser avec celles de Derinkuyu, qui pourrait abriter 20 000 personnes. Une construction impressionnante à l’heure où les moyens architecturaux étaient limités.
Une découverte fortuite
C’est en 2013 que des ouvriers chargés de démolir des logements à faible revenu sont tombés sur cette découverte historique. C’est alors que la ville a interrompu le projet de construction et ordonné une enquête menée par des physiciens et des archéologues. Initiés par une trace écrite datant de 3 millénaires, cette dernière indiquait qu’il y avait près de 30 grands tunnels d’eau dans la région.
Une cité autonome
A n’en pas douter, les Cappadociens pouvaient survivre en période hostile car leur cité souterraine jouissait d’impressionnantes infrastructures. En 2014, de nombreuses commodités architecturales ont été découvertes. Cuisines, espaces de vie, chapelles, escaliers, pressoirs à huile, autant d’éléments qui faisaient de ce site un lieu sûr pour ceux qui y élisaient refuge. Des outils étaient également fabriqués dans cet édifice tels que des pierres à aiguiser, des céramiques, des lampes. Autant d’éléments qui aidaient ces hommes ingénieux à survivre en période de guerre, et ce, jusqu’à la conquête des Ottomans.
Un retrait lors du danger
Ce grand complexe autonome bordé de puits et de canaux d’eau permet une autonomie de ses habitants. En période de menace, les Cappadociens se retiraient sous terre, bloquant les tunnels d’accès avec des portes en pierre. Avec eux, du bétail et des vivres pour survivre jusqu’à la fin de l’exil. Cette civilisation de confession chrétienne a compté des évêques puissants, acteurs de l’Empire byzantin. Ce site est depuis devenu un lieu sûr pendant des centaines d’années de conflits pour la région d’Anatolie. Ce n’est qu’à la fin du VIIIème siècle que les envahisseurs musulmans ont attaqué cette cité, avant d’être remplacés par les Turcs Seldjoukides, puis par l’Empire Ottoman.
Un site de tourisme massif
Ces édifices ont été l’objet d’un engouement hors du commun. Plus de 370 000 touristes ont pu visiter cette région témoin de siècles d’histoire. Parmi ses merveilles : les roches volcaniques, les Cheminées de Fées, une pléthore de richesse culturelles et géographiques. Le musée à ciel ouvert de Zelve est le lieu le plus visité dans ce repaire du tourisme turc. La ville souterraine est située à environ 80 kilomètres des non moins célèbres villes de Derinkuyu et Kaymakli faisant de cette mine culturelle un lieu de visite à ne pas manquer. Nous pouvons y observer des peintures de tous temps et de toutes époques.