Coronavirus : Les chercheurs auraient identifié une seconde souche

Publié le 9 mars 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Correctif: Cet article a été modifié suite à de nouvelles informations publiées par le journal Le Monde.

Aujourd’hui le coronavirus représente un torrent d’inquiétudes collectives, et pour cause, l’épidémie n’a épargné aucun continent, semant ainsi la panique, compte tenu de la rapidité avec laquelle ce virus se transmet. Les recherches scientifiques se multiplient et auraient donné lieu à une trouvaille récente. Selon Forbes, il y aurait deux souches différentes du coronavirus qui se propagent, une information relayée par nos confrères du Telegraph, puis reprise par l’Obs et l’Express.

Il s’agit d’une étude préliminaire menée par des chercheurs des universités de Beijing, de Shanghai ainsi que de l’Académie chinoise des Sciences. Selon les résultats de ces recherches, il n’y aurait pas seulement une, mais deux souches du coronavirus. L’ancienne correspondrait au “type S, qui après avoir muté, se serait transformée en “type L”. Cette nouvelle donne ne fait pas l’unanimité comme le révèlent nos confrères de FranceTVinfo.

Que dit l’étude? 

L’étude publiée dans la National Science Review suggère qu’il existe deux souches du coronavirus. Alors que les chercheurs avancent que 70% des cas déclarés seraient infectés par le type L, ils indiquent également que celui-ci aurait évolué à partir de la souche S. Contrairement à l’ancienne version qui provenait des souches animales, les chercheurs chinois estiment que la nouvelle souche se serait adaptée à la population humaine.

Une étude critiquée par les scientifiques

Les conclusions de l’étude seraient, selon le journal Le Monde, prématurées et critiquées par de nombreux scientifiques, les données des chercheurs chinois étant encore “très limitées” et nécessitant un “besoin fort” de recherches et d’analyses plus approfondies.

Anne Goffard, virologue au CHU de Lille, contactée par Le Monde, estime que la méthodologie et les analyses phylogénétiques de cette recherche ne sont pas assez solides. L’échantillon présenté serait trop faible et manquerait donc d’informations permettant d’affirmer sans équivoque “qu’il existe deux souches”.

Pour Marie-Paule Kieny, directrice de recherche à l’Inserm, l’étude serait “même obsolète” à l’heure actuelle, “ leur analyse est déjà vieille et datée car on a trois fois plus d’éléments à comparer aujourd’hui. » Des chercheurs de l’université de Glasgow ont quant à eux appelé au retrait de cette publication, remettant en cause l’existence de ces deux souches, en raison des “limites de leurs méthodes statistiques”.

Jérôme Salomon, directeur général de la santé rappelle également qu’il n’existe aucune preuve tangible qui affirme qu’une souche est plus virulente que l’autre. Puis d’ajouter : « Les études sont en cours. On analyse tous les virus dans les centres nationaux de référence ».

Le Figaro met également en garde contre cette annonce qui présenterait plusieurs failles, selon les scientifiques. Comme l’explique Etienne Simon-Lorière, responsable du laboratoire de génomique évolutive des virus à ARN à l’Institut Pasteur, “l’étude comporte des erreurs techniques (…) elle aboutit en plus à des conclusions qui sont largement exagérées”. Selon l’expert, les données seraient insuffisantes pour affirmer qu’une souche est plus dangereuse “ni même qu’il s’agit de deux lignées virales distinctes”.

Des résultats qu’il faut donc prendre avec des pincettes, dans l’attente de plus d’études et de recherches sur le sujet.

Quelques mesures de prévention recommandées

Nos confrères du Nouvel Obs rapportent que le nombre de cas infectés puis guéris du Covid-19 est de 53 423, un chiffre qui, toujours selon le même journal, augmente plus rapidement que le nombre de nouvelles personnes atteintes. A savoir que selon le dernier bilan de l’AFP, le coronavirus a infecté 95 371 nouvelles personnes dans le monde, dont 3284 sont décédées, rappelle l’Express.

En France, les autorités publiques sont particulièrement concernées par les mesures dites “barrière” et incitent à se protéger. Pour cela, il est conseillé de se laver toutes les heures les mains avec du savon. Il est également recommandé d’éviter de se rendre dans des zones de transit ou des aéroports, d’utiliser le coude pour tousser, et de garder ses propres mouchoirs jetables afin de lutter contre la propagation du virus. Si vous avez été en contact avec un malade, il est indispensable de porter un masque, affirme Olivier Véran. Selon les informations des autorités sanitaires françaises relayées par l’AFP, les personnes de santé « en contact étroit » avec des patients malades devraient porter un masque de type FFP2 tandis que les personnes atteintes par le Covid-19 ou en contact avec des malades ou des personnes à risque doivent utiliser « des masques anti-projections dits chirurgicaux ».