Une petite fille meurt après que son violeur soit libéré de prison

Publié le 29 octobre 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Dans la sphère criminelle, le viol fait assurément partie des actes les plus dévastateurs pour un enfant. Cette réalité affligeante a été relayée par 7 News Australia, qui rapporte le cas d’une fillette qui s’est donnée la mort après avoir appris que son violeur avait été libéré de prison. Un récit bouleversant.

Le drame s’est déroulé en Australie. Annaliesse Ugle, une fille de 11 ans s’est suicidée quelque semaine après la libération de son violeur. Une tragédie qui rappelle que ce fléau est une réalité à l’impact émotionnel conséquent pour les victimes et leur entourage.

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Annaliesse Ugle – Source : 7NEWS

La libération d’un violeur qui a conduit au suicide de la victime

C’est à l’hôpital pour enfant de la ville de Perth que Annaliesse est décédée, entourée de ses proches. Des centaines de personnes ont dormi dans leur véhicule à l’extérieur de l’établissement pour apporter leur soutien à la famille, indique 7 News.

L’agresseur, un homme de 66 ans, a été accusé d’avoir violé la petite fille pendant 6 ans. Une série d’agressions qui auraient débuté lorsque la victime avait à peine 5 ans. Pourtant, l’homme a été libéré sous caution malgré les accusations auxquelles il a fait face. Joseph Meili est un autre homme libéré de prison après avoir violé une fille de 11 ans.

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La maman de la victime – Source : Twitter

La fillette avait peur qu’il revienne la chercher

Annaliesse a été décrite par sa mère comme une jeune fille « pétillante » qui voulait « à tout prix s’éloigner de la communauté de sa région » après ce drame, peut-on lire sur un article du Mirror. Après ce qui lui est arrivé, la maman appelle à un changement urgent des lois australiennes occidentales. Ces mêmes lois qui ont permis à l’agresseur de sa fille d’être libéré malgré son crime.

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Portrait d’Annaliesse Ugle – Source : Twitter

« Ma fille avait peur d’un présumé prédateur, elle n’est plus ici avec moi, alors je dois parler pour elle » a déclaré la maman en deuil.

En outre, l’agresseur vivait près du domicile de Annaliesse juste après sa mise en liberté sous caution. À ce propos, Mme Wescott, la mère de la victime, a déclaré : « Ma fille pensait qu’il allait la blesser et elle avait peur. Elle ne voulait pas vivre dans cette ville, elle ne voulait pas y être. Elle avait peur, j’avais peur, je ne laisserais même pas mes bébés sortir et jouer sans que je ne sois dehors ».

Il n’aurait pas dû être libéré

Le commissaire adjoint de la police de la région, Jo McCabe, a admis que l’accusé n’aurait jamais dû être libéré sous caution. « Pour quelqu’un d’aussi jeune, se suicider est inacceptable et tragique et de nombreuses questions doivent être résolues » a déclaré ce dernier.

Le crime est accablant et prend parfois des proportions encore plus horrifiantes, notamment lorsque l’agresseur est connu des proches. En Inde,  une fille de 8 ans est morte après avoir été violée par 16 individus de la même famille.

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Les proches de la victime rassemblés en son honneur – Source : Twitter

De ce fait, une enquête a été ouverte sur le déroulement de la tragédie. Par ailleurs, le directeur du projet national de prévention du suicide et de rétablissement des traumatismes, Gerry Georgatos, a présenté son soutien à la famille. Il a également mis en lumière l’échec du système judiciaire en déclarant que « de nombreuses erreurs » se sont produites pour que l’on aboutisse à la perte d’un enfant.

Sur cette nouvelle accablante, il a déclaré : « Je n’ai jamais vu une chose pareille auparavant, [ses proches] venaient de partout. Le chagrin et le nombre de personnes effondrées étaient accablants. Les enfants, les jeunes, les adultes – c’était tragique, même le personnel de l’hôpital et la police étaient bouleversés ».

Suicides et tentatives de suicide chez les victimes de viol

Selon une étude Ipsos relayée par France Bleu en 2019, la moitié des victimes de viol font des tentatives de suicides. D’autre part, d’autres victimes (39% d’entre elles) subissent une amnésie pendant une durée de plus de 20 ans. Ce dernier phénomène survient chez un tiers des cas.

L’association Mémoire traumatique et victimologie a d’ailleurs noté que pour plus de deux tiers des victimes, « le fait d’avoir parlé n’a entraîné aucune conséquence. Seuls 8% des victimes ont été protégées et l’agresseur n’est éloigné de la victime que dans 6% des cas ».

En effet, les personnes qui portent plaintes après avoir subi des violences sexuelles sont peu nombreuses. En chiffres, elles ne sont que 14% à s’exprimer contre 24% pour les victimes de viol. En outre, de nombreux cas concernent des enfants en bas âge, ce qui rend l’estimation des chiffres très difficile, rappelle France Info.

Certaines plaintes sont enregistrées sans suite et représentent 32% des cas. Toujours selon l’enquête Ipsos, seules 55% des plaintes ont mené à une condamnation suite à un viol