Une nouvelle étude révèle que l’hydroxychloroquine augmente les chances de survie et subit les critiques de certains chercheurs

Publié le 20 juillet 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Depuis l’apparition du nouveau coronavirus, la chroloroquine et sa molécule cousine l’hydroxychloroquine ont été au cœur de la polémique. En France, le traitement vanté par le désormais célèbre Didier Raoult a fait l’objet d’une véritable polémique. Décrié par certains, approuvé pas d’autres, l’antipaludique continue de diviser la communauté scientifique. Alors que l’ANSM prévenait il y a quelques temps d’un risque potentiel de suicide chez les personnes traitées avec l’hydroxychloroquine, CNN rapporte qu’une nouvelle étude américaine conclue à son efficacité pour réduire la mortalité des patients covid-19 hospitalisés.

Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective comparative ayant évalué les résultats cliniques de tous les patients atteints de la covid-19 et hospitalisés au Henry Ford Health System. Relayée par CNN, c’est l’une des rares fois qu’une étude portant sur l’efficacité de la chloroquine est mise en avant par le média américain comme le rappelle France Soir.

Une réduction du rapport de risque 

Aux Etats-Unis, la FDA a retiré l’autorisation d’urgence de la chloroquine pour la covid-19. La raison ? Selon les autorités sanitaires américaines, « il n’est plus raisonnable » de considérer que la balance bénéfice-risque est en faveur de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine.

Alors que les deux médicaments font l’objet de critiques, une nouvelle étude américaine a démontré l’effet positif de la molécule. L’analyse, menée sur 2541 patients, a révélé que ceux qui étaient traités à la chloroquine avaient des chances plus importantes de survie que ceux qui ne l’étaient pas, nous informe CNN. Pour cause, 26% des personnes n’ayant pas reçu l’antipaludique seraient décédés, contre 13% de celles qui ont reçu le médicament, selon les chiffres avancés par le Dr Marcus Zervos, chef de division des maladies infectieuses au Henry Ford Health System. « Le taux de mortalité était de 18,1% dans toute la cohorte, 13,5% dans le groupe ayant reçu l’hydroxychloroquine seule, 20,1% parmi ceux ayant reçu l’hydroxychloroquine et l’azithromycine, 22,4% chez les personnes ayant été traitées uniquement avec l’azithromycine et 26,4% pour ceux n’ayant reçu aucun médicament », expliquent les chercheurs dans un rapport publié dans l’International Journal of Infectious Diseases.

Dans un article, France soir décrypte également les résultats de cette étude. L’hydroxychloroquine administrée seule aurait permis de réduire le rapport de risque de 66% et lorsqu’elle a été combinée avec l’azythromicine de 71% par rapport à aucun des deux traitements, peut-on lire dans le même journal.

francesoir

Des résultats contestés 

A en croire les chercheurs du Henry Ford Health System, l’hydroxychloroquine réduirait considérablement le risque de mortalité. Pourtant, plusieurs scientifiques en remis en cause cette conclusion. Pour eux, l’utilisation d’autres traitements, tels que la déxaméthasone stéroïde, aurait pu fausser les données et donc expliquer ces résultats.  Accusés de ne pas avoir traité les patients de façon aléatoire et de les avoir choisis selon certains critères, l’équipe d’Henry Ford s’est défendu en expliquant que l’efficacité de l’hydroxychloroquine serait due au fait que les patients ont reçu le traitement très tôt. Ils affirment que 82% de leurs patients ont reçu l’hydroxychloroquine dans les 24h après leur admission et 91% dans les 48 heures qui ont suivi.

CNN pointe également du doigt l’efficacité des études observationnelles. Le journal américain rappelle que ces dernières ne seraient pas « aussi utiles que les essais cliniques contrôlés ». Dans les cadre d’un essai contrôlé randomisé, la cohorte se divise en deux groupes : ceux qui reçoivent le traitement et ceux qui à qui l’on administre un placebo. Puis d’ajouter que deux essais cliniques américains ont conclu à l’inefficacité de la chloroquine. Un essai dirigé par la National Institute of Health et un autre mené par l’Université d’Oxford. Tout porte donc à croire que le débat pour/contre l’hydroxychloroquine a encore de longs jours devant lui.