Une maman Orque porte son bébé mort-né pendant 17 jours et refuse de l’abandonner

Publié le 17 août 2018
MAJ le 26 novembre 2024

Ce n’est plus un secret, notre biodiversité s’expose à une véritable extinction de masse. Entre destruction progressive des écosystèmes, augmentation de la concentration des gaz à effet de serre, déclin et extinction de certaines espèces animales, notre planète a manifestement affaire à un incontestable cataclysme. Et pour ainsi dire, cette tragique histoire d’une maman Orque portant son veau mort à la surface de l’Océan Pacifique pendant près de 17 jours, n’en est que le triste reflet et permet de précipiter un peu plus la prise de conscience sur la condition animale et sur l’état actuel de nos écosystèmes.

Le Center for Whale Research (CWR), centre de recherche des populations du Pacifique a émis un communiqué le 11 août dernier au sujet d’une maman Orque ayant parcouru plus de 1600 km pendant 17 jours poussant la dépouille de son bébé veau mort-né à la surface de l’eau au large de la côte ouest du Canada.

National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) avait déjà repéré quelques jours plus tôt grâce à l’alerte de pêcheurs l’Orque nommée Tahlequah et mis en place un plan de secours d’urgence du fait de l’amaigrissement flagrant du cétacé.

Le Center for Whale Research (CWR) a rassuré sur l’état de Tahlequah en informant que celle-ci semblait être en bonne forme physique et que son comportement avait retrouvé sa vigueur d’antan.

Une histoire sans précédent

Selon le Center for Whale Research (CWR), Tahlequah appelée aussi J35, a retrouvé son groupe d’Orque et une activité normale après avoir poussé pendant dix-sept jours sur plus de 1600 km le corps sans vie de son veau mort juste après sa naissance. Attitude pour le moins courante des femelles Orque mais qui relève de l’inédit pour une distance et une durée aussi longues, comme le confirme Christophe Guinet, chargé de recherche au CNRS au centre d’études biologiques de Chizé dans les Deux Sèvres qui argue que cette attitude relève bien d’un caractère « jamais vu » ; un deuil inhabituel et profond.

« C’est comme si elle ne voulait pas se résoudre à laisser partir son bébé veau ; Comme si elle se morfondait dans la douleur » déclare Ken Balcumb, responsable scientifique du Centre de recherche sur les baleines de San Juan Island.

Cette image émouvante dénote que l’instinct maternel est naturel et qu’il existe aussi bien chez l’humain que chez les mammifères ; un instinct inné afin de protéger sa descendance.

Les Orques menacées d’extinction ?

Les orques peuvent vivre très longtemps, plus d’une centaine d’années. Cependant leur période de reproduction est assez limitée. Si elles ne se reproduisent pas, leur groupe perdra peu à peu des membres, jusqu’à leur complète disparition.

Le Center for Whale Research CWR explique le déclin de ces cétacés par la diminution du nombre de saumons royaux, constituant la principale source de nourriture des orques. Cette espèce de saumons est elle-même concernée par ce déclin et assignée au rang d’espèce « en danger » par l’Union internationale.

On compte à l’heure actuelle environ 75% des nouveau-nés veaux au cours des deux dernières décennies comme étant en danger mais qui n’ont pas survécu et 100% des grossesses des trois dernières années n’ont pas produit de progéniture viable.

Extinction des espèces

Ce phénomène nous laisse encore entrevoir l’état actuel de nos ressources terrestres et de l’état de nos écosystèmes altérés en majeure partie par le comportement humain ayant eu des effets nocifs considérables sur ceux-ci.

On ne compte plus les travaux de scientifiques, validés par les plus grandes revues scientifiques démontrant l’imminence d’une extinction de masse et on recense tous les ans, plus de 26 000 espèces issues de la flore et de la faune sauvages disparaissant de la surface de notre planète. Conséquence directe du réchauffement climatique et d’autres facteurs environnementaux causés par l’activité humaine.

Si le mode de vie humain ne s’aligne pas à une notion de développement durable et si nous n’assistons pas à une transformation de fond de notre fonctionnement sociétal sans délais, la biodiversité continuera à dépérir aux quatre confins du monde, altérant de manière significative et irréversible la capacité de la nature à concourir au bien-être de l’être humain et des êtres vivants.