Une infirmière perd la garde de son fils de 5 ans, après que le tribunal ait statué que son travail présente un risque de coronavirus

Publié le 7 décembre 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Depuis plusieurs mois déjà, le coronavirus est devenu une menace pour la planète toute entière et a provoqué à ses débuts une panique à l’échelle internationale. Aujourd'hui, la plupart des pays du monde ont repris un semblant de vie normale, tout en encourageant les citoyens à faire preuve de prudence. Toutefois, une infirmière résidant en Turquie s’est vue retirer la garde de son fils en raison des risques encourus durant l’exercice de sa profession. Ce témoignage révoltant a été rapporté par le média britannique Mirror. 

Durant cette crise sanitaire qui a chamboulé le monde, les professionnels de la santé se sont placés au premier plan dans la lutte contre le coronavirus. Médecins, infirmiers, ambulanciers ou encore paramédicaux sont allés au front, jour après jour, pour soutenir et aider les malades du Covid-19 à s’en sortir. C’est dans ce sens que de nombreux citoyens ont tenu à rendre hommage à ces professionnels qui se sacrifient pour sauver des vies. Seulement, en Turquie, un tribunal a retiré à une infirmière la garde de son fils de 5 ans en raison des risques que présentait son métier, comme l’indique le média britannique Mirror.

On lui retire la garde de son fils

Cemile Deniz, une infirmière de 31 ans qui s’est engagée à aider les malades du Covid-19, a fait face à une sentence inattendue. Alors qu’elle était en pleine procédure de divorce avec Mehmet, le père de son fils de 5 ans, le tribunal a jugé que la garde ne pouvait lui être accordée.

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Cemile Deniz accompagnée de son petit garçon de 5 ans. Source : Mirror

Et pour cause, Cemile était infirmière, ce qui faisait d’elle une personne exposée au coronavirus. Ainsi, pour protéger l’enfant des risques encourus par le travail de sa mère, le tribunal a décidé de confier sa garde au père qui était agent de police.

En réalité, Cemile avait demandé le divorce après sept ans de mariage avec Mehmet. Et depuis que ce dernier a déménagé de la maison familiale, la mère avait la garde provisoire de l’enfant.

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Cemile Deniz semblait heureuse avec son fils. Source : Mirror

Mais pour se venger de son ex-femme de la plus douloureuse des manières, Mehmet a voulu la priver de son fils. Ainsi, il a dit à son avocat que l’enfant risquait de contracter le coronavirus en vivant chez sa mère. C’est ainsi que devant le tribunal, l’avocat a déclaré “la mère de l’enfant est une infirmière ambulancière et entre et sort constamment de maison en maison, l’enfant est gravement menacé en raison de la pandémie de coronavirus”. Contre toute attente, le tribunal a considéré cet argument comme suffisant pour confier la garde au père.

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Cemile a divorcé après 7 ans de mariage. Source : Mirror

“Compte tenu de la forte contagiosité du nouveau coronavirus, il a été conclu qu’il serait dans l’intérêt supérieur de l’enfant de confier la garde temporaire au père à ce stade”, a indiqué le juge. Ainsi, Cemile est autorisée à voir son fils un week-end sur deux, en attendant la décision finale du tribunal.

Choquée, l’infirmière a assuré prendre les dispositions nécessaires pour se protéger du virus durant l’exercice de sa fonction. En sus, elle a précisé que le travail de policier était encore plus risqué que le sien, puisque Mehmet ne sait pas forcément quand il a affaire à des individus contaminés par le virus. Par ailleurs, le Dr Aysa Akbulut Cubukcu, chef de la branche Samsun de l’Union des femmes turques, a pointé du doigt cette injustice. “C’est très mauvais de séparer l’enfant de la mère en profitant des difficultés auxquelles les professionnels de la santé sont actuellement confrontés”, annonce-t-elle. “Ça donne un mauvais exemple et chaque travailleur de la santé qui souhaite divorcer devra y faire face. C’est aussi un préjugé contre les femmes”, conclut-elle.

Les enfants sont moins susceptibles d’avoir une forme grave du coronavirus

Même si le coronavirus n’épargne personne, il semblerait que peu d’enfants soient confrontés à des formes graves de la maladie, selon Santé publique France. En effet, les enfants infectés par le Sars-CoV-2 ont peu de risque d’être hospitalisés ou que la maladie engage leur pronostic vital. Ne faisant pas partie des personnes à risque de développer des complications dues à l’infection, ils présentent souvent peu, voire pas de symptômes lorsqu’ils sont atteints du Covid-19. Toutefois, ils restent contagieux et peuvent transmettre le virus à d’autres personnes de leur entourage. De ce fait, la distanciation physique et les mesures d’hygiène sont nécessaires, tant à la maison qu’en milieu scolaire, pour éviter de propager le virus.