Une femme met au monde des jumeaux 26 jours après la naissance de son premier enfant

Publié le 30 mars 2019
MAJ le 26 novembre 2024

Certaines conditions physiologiques sont tellement rares qu’elles passent souvent inaperçues, même aux yeux experts des médecins. En effet, l’absence de symptômes mène parfois à des surprises pour le moins incroyables. Pour cette femme bangladaise, c’est avec l’ahurissement le plus complet qu’elle donnera naissance à des jumeaux un mois à peine après son premier accouchement. Voici son histoire relayée par nos confrères du journal The Guardian.

Souffrant d’une condition que l’on appelle utérus didelphe, Arifa Sultana Iti ne manquera pas d’attirer la curiosité de nombreux médias. Relayé par BFMTVThe Independentou encoreBBC, le dénouement heureux de son histoire fascine et pousse au partage d’une histoire aussi miraculeuse.  Pour cette femme qui allait devenir mère pour la première fois, son bonheur n’arrivera pas seul puisqu’au lieu d’un enfant, elle en aura trois !

Des jumeaux miraculés

A l’instar de la majorité des femmes enceintes, Arifa va traverser un accouchement pas comme les autres. Issue d’un village rural au Bangladesh, cette jeune femme âgée de 20 ans à peine, donnera naissance à un bébé et des jumeaux en l’espace de quelques semaines seulement.

Loin de se douter de ce qui l’attend, Arifa se rend au Khulna Medical College Hospital pour accoucher comme prévu de son premier enfant. Suite à une mise au monde ordinaire et sans complications, la nouvelle maman rentre chez elle accompagnée de son fils et de son mari. Seulement voilà, 26 jours plus tard, elle subit des douleurs à l’estomac et se retrouve donc au Ad-din Hospital. Prise en charge par le Dr Sheila Poddar, Arifa va découvrir à sa grande stupéfaction qu’elle serait enceinte de jumeaux s’étant développés dans un second utérus. Grâce à une césarienne d’urgence, elle mettra au monde deux bébés, une fille et un garçon.

Selon le médecin, les conditions de vie du jeune couple seraient assez précaires et la jeune mère n’aurait jamais subi d’échographie lors de sa première grossesse, un constat que confirme le Dr Christopher Ng de The GynaeMD Clinic. En effet, pour les couples vivant dans des régions aussi défavorisées, il serait difficile d’accéder à du matériel médical, raison pour laquelle, cette bangladaise ignorait avoir un utérus double ou utérusdidelphe dont elle souffrait.

Relayé par The Guardian, son entretien avec l’AFP illustre ses sentiments mitigés. Elle explique à l’agence de presse que son mari touche un salaire de 6000 taka, soit 63 euros par mois, ce qui agrandit ses responsabilités et son inquiétude par la même occasion. Suite à ces déclarations, il est clair que le cœur de la jeune maman balance entre l’appréhension de subvenir aux besoins de plus d’enfants et le bonheur de voir sa famille s’agrandir. Heureusement, Arifa est soutenue par son mari qui se montre positif et qui voit en cette situation inhabituelle un miracle de Dieu.

Utérus didelphe : ce qu’il faut savoir

Egalement connu sous le nom d’utérus double, l’utérus didelphe se caractérise par une division de cet organe en deux parties séparées. Initialement composé par deux petits tubes lors de la phase embryonnaire, il atteint sa forme finale lorsque ces derniers se rejoignent à la naissance. Dans certains cas où les tubes restent séparés, la femme naît avec deux utérus.

Selon Marc Gozlan, médecin et journaliste pour le Monde, cette malformation de l’appareil reproductif présenterait de nombreux risques lors de la grossesse et de l’accouchement. Voici quelques informations importantes à retenir :

·        Les risques de prématurité seraient 3,5 fois plus importants que chez les femmes non-atteintes

·        Les risques sont 3,7 fois supérieurs concernant la position du fœtus dans le ventre de la mère.

·        La probabilité d’avoir recours à une césarienne est 20% plus élevée que pour les femmes non-atteintes de cette malformation.

·        Le taux de survie des bébés se situe entre 40 et 81.5% dans les cas d’utérus didelphe