Une antenne relais retirée de la cour d’une école après que plusieurs enfants aient été atteints de cancer
L’évolution rapide que connait la technologie émerveille certains mais en effraie d’autres. En effet, bien que les nouvelles technologies nous permettent d’accomplir des choses incroyables, le revers de la médaille est parfois trop lourd, notamment sur le plan santé. Cette histoire de prolifération de cancers chez des enfants après qu’une antenne relais ait été installée dans la cour de leur école en est la preuve. L’histoire nous est relayée par nos confrères de CBS.
L’histoire se passe dans une école primaire de Ripon, en Californie, où des parents d’élèves se sont révoltés contre l’installation d’une antenne relais dans la cour de l’école après que huit élèves de ladite école aient développé différents cancers : cerveau, foie, rein, etc. Les parents suspectent que la tour de transmission cellulaire soit la cause derrière cette prolifération de cancers au sein de l’école. Sprint, la société qui avait installé la tour l’a depuis déplacée même si les responsables ont assuré aux parents que les niveaux de fréquences étaient tout à fait corrects, voire même au-dessous du seuil imposé aux États-Unis.
Plusieurs cas de cancers
En 2016, un cancer du rein a été découvert chez Kyle Prime, un élève de la Weston Elementary School, alors qu’il n’avait que dix ans. Six mois plus tard, son camarade de classe, Mason Ferrulli a également développé un cancer du cerveau. Les cas de cancers se sont ensuite répandus comme une trainée de poudre au sein de l’école primaire et dans son périmètre : plusieurs autres élèves de 10 ans et moins ainsi que trois enseignants et deux enfants en bas âge vivant à proximité de l’école ont développé des cancers entre 2016 et 2019.
Les parents d’élèves sont convaincus que la tour de transmission cellulaire située dans la cour de l’école est responsable de ces cancers bien que les tests aient révélé que la tour fonctionnait normalement et que les radiations qu’elle émettait étaient inférieures aux normes établies aux États-Unis. Monica Ferrulli, la maman de Mason Ferrulli, a déclaré à CBS News : « Les tours de transmissions sont classées comme potentiellement cancérigènes. Cela révèle qu’il existe des preuves. Nous ne sommes pas naïfs, nous comprenons qu’il pourrait y avoir d’autres éléments – d’autres facteurs environnementaux… mais au final nous pensons tout de même que cette tour de transmission n’a rien à faire ici s’il y a le moindre doute sur sa sûreté ».
Sprint a démenti tout risque et assure que les niveaux de radiation sont corrects, voire même exemplaires, mais les mères des élèves soutiennent que leurs détectives privés ont découvert des niveaux bien plus hauts que ceux révélés par l’entreprise, même s’ils étaient tout de même inférieurs à la limite. Monica Ferrulli et Kelly Prime se sont d’ailleurs battues pendant deux ans pour que l’antenne soit retirée et éloignée de la cour de l’école, et elles ont fini par avoir gain de cause avec l’aide de leurs avocats.
Cette histoire nous rappelle le cas de cette école primaire des Pyrénées-Orientales qui avait connu en 2011 le même problème comme l’avait signalé nos confrères de L’Express
Les rayonnements radioélectriques : faut-il s’en inquiéter ?
Près de 180 scientifiques ont alerté quant à une exposition élevée ou prolongée à des rayonnements radioélectriques émanant des antennes relais et autres appareils cellulaires. Celle-ci serait associée à différents risques pour la santé.
En réalité, et selon nos confrères du Figaro, bien que ces ondes ne soient pas inoffensives, leurs effets dépendraient de leur niveau de fréquence. Des inquiétudes partagées par les militants « anti-ondes » comme l’explique capital, notamment Pierre Marie Theveniaud, président de l’association nationale pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil. Toutefois, ces affirmations ne font pas l’unanimité. Le journal le Monde y consacre d’ailleurs un épisode dans sa rubrique vidéo avec Les Décodeurs, en expliquant que ces délégations sont « fragiles, voire fallacieuses ». Cet argument reposerait sur le phénomène du Cherry picking, qui consiste à privilégier certaines études au détriment d’autres. Ainsi, en l’absence de consensus scientifique, d’autres recherches doivent être menées afin de confirmer ou d’infirmer les effets des ondes sur la santé.
En France, des expérimentations sont effectuées afin de respecter le seuil d’exposition au public. Toutefois, dans un article publié en février 2019, Libération rappelle que dans son rapport de 2016 l’Anses recommande de « limiter l’utilisation par les enfants des dispositifs électroniques émetteurs ».
Cette situation illustre parfaitement le dilemme auquel est confronté l’Homme aujourd’hui : on vit dans un monde où on doit parfois choisir entre l’innovation et les avancées technologiques, et la préservation de notre santé et de notre planète. La principe de précaution est de mise.