Un médecin propose de soigner l’homosexualité avec l’homéopathie

Publié le 16 août 2018
MAJ le 26 novembre 2024

L’homosexualité par définition, désigne une forme de monosexualité caractérisée par une attirance sexuelle ou par l'existence de sentiments amoureux envers une personne ou un corps du même sexe. Très longtemps considérée comme une abomination ou pathologie mentale, l’homosexualité est encore dans certains pays passible de prison, voire de peine de mort.

En France, ce n’est qu’en 1990 que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a officiellement retirée de la liste des maladies mentales.

L’homosexualité chez les personnes qui la vivent, n’est jamais simple à reconnaître ni à vivre car elle représente une minorité au sein de la population et qu’elle est même pour les plus ouverts d’esprits, spéciale et peut être
« contre-nature ». Il y a encore quelques décennies en France, elle était interdite et condamnée pour outrage aux bonnes mœurs. Elle est encore à l’heure actuelle punie de prison dans une centaine de pays, et de mort pour certains d’entre eux ! La majorité des cultures blâment et condamnent l’homosexualité, en particulier l’homosexualité masculine.

Même si dans l’ensemble, elle est relativement bien acceptée par la société française, la réalité concernant l’homosexualité est plus complexe. Une certaine forme d’incompréhension et d’homophobie sont bien palpables et les avis à propos de la place des homosexuels dans la société divergent au sein de la population.

Un médecin français veut traiter l’homosexualité par l’homéopathie

Le Docteur Jean-Yves Henri, médecin généraliste français, acupuncteur et homéopathe basé en Suisse vient de scandaliser la toile et fait les choux gras de la presse en suggérant via son site internet Integrated Medicine, de traiter l’homosexualité à l’aide de l’homéopathie.

Il y explique clairement que « l’homosexualité n’est pas une pathologie, mais un symptôme particulier (choix de vie) de patients « border-line » (personnalités intéressantes par ailleurs). Il se trouve que la matière médicale homéopathique comporte des remèdes agissant sur l’exacerbation des symptômes ». Ce remède est un traitement type autant pour une femme qu’un homme.

Toutefois, les associations de lutte contre l’homophobie sont indignées par de tels propos de la part d’un Médecin, et précisent que si le Dr Jean Yves Henri propose un traitement même homéopathique, cela veut dire que l’homosexualité est considérée comme une pathologie. Selon ces associations, « considérer l’homosexualité comme une maladie est une idée encore très tenace, ancrée dans la mentalité. Ces stéréotypes doivent être combattus car ils nourrissent l’homophobie », dénonce Joël Deumier, président de l’association SOS homophobie.

Risques de crises identitaires

Jöel Deumier estime que « Si un jeune pense que son homosexualité relève de la pathologie, il risque de s’isoler. Nier son identité sexuelle, c’est nier qui on est. Cela peut conduire à l’échec scolaire par exemple, ou pire, au suicide. En effet, Le taux de suicide chez les jeunes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) est trois à sept fois plus élevé que dans le reste de la population.

De même, le Docteur Charles Bentz, président du syndicat national français des médecins homéopathes, condamnant également les allégations Docteur Jean-Yves Henri, rejoint Jöel Deumier dans ses propos.

Autant dire que cette « alternative médicale » proposé par Jean-Yves Henri aura provoqué une onde de choc chez les internautes, les associations de lutte contre l’homophobie et le corps médical. D’ailleurs celui-ci s’intéresse aussi bien au traitement de l’homosexualité, que du fétichisme, de la masturbation, ou encore de la nymphomanie. D’ailleurs, en 2011, une association de médecins allemands proposait également un traitement homéopathique afin de « soigner » l’homosexualité…

Quand l’homosexualité était une maladie mentale

L’homosexualité a longtemps était considérée comme une sorte d’abomination et pathologie psychiatrique jusqu’en 1973 aux Etats Unis. Elle faisait même office de similarité avec la schizophrénie ou la dépression lors des diagnostics médicaux.

A une certaine époque remontant aux origines de notre humanité, la sexualité était assujettie par la religion, et tout acte sexuel hors procréation était estimé comme un pêché, puni par la loi. Ce n’est qu’au XIXe siècle que la médecine en pleine essor s’empare de la question de la sexualité et que des études sur la question commencent à voir le jour.

Freud s’est vivement axé sur la sexualité en générale et en particulier sur l’homosexualité. Il balaye d’emblée la théorie de la dégénérescence argué par Richard von Krafft-Ebing, médecin aliéniste. Si pour Freud, l’homosexualité ne relève pas forcément d’une maladie, il ne valide pas pour autant l’homosexualité comme un comportement sexuel normal.

Des thérapies de conversion ont même été mises en pratique dans certains pays anglo-saxons, afin de renverser la vapeur et modifier l’orientation sexuelle d’une personne homosexuelle en se basant sur le fait que l’homosexualité est avant tout une affaire de choix, ou une anomalie génétique contre-nature et non une orientation sexuelle naturelle.