Un médecin meurt du coronavirus après avoir travaillé sans gants
La pandémie du coronavirus a chamboulé la vie de millions de personnes à travers le monde. Avec près de 250 000 cas et plus de 10 000 décès, le bilan humain est lourd et ne cesse de progresser. Parmi les zones les plus touchées du monde, l’Europe subit de plein fouet la crise pandémique. L’Italie plus particulièrement est le pays le plus touché du vieux continent. Les ressources et le système hospitalier italiens sont mis à rude épreuve. Nous apprenons aujourd’hui la mort d’un médecin italien qui, à cause de la pénurie d’équipement sanitaire, s’est retrouvé amené à exercer sa profession sans gants et a contracté le coronavirus. Découvrez cette information relayée par nos confrères de Cnews et Euronews.
La progression du Covid-19 en Europe a été d’une grande vitesse, c’est pour cette raison que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) aurait déclaré que celle-ci était le nouvel épicentre de la maladie. Le pays le plus touché en Europe reste l’Italie où les médecins ainsi que le corps soignant sont à bout. En février, l’un d’entre eux confiait devoir travailler sans ses gants.
Pénurie de gants pour les médecins
C’est à l’hôpital de Codogno dans le Nord du pays en Lombardie où travaillait le docteur Marcello Natali. Codogno est d’ailleurs la première commune à avoir été infectée par le coronavirus en février dernier. Le médecin de 57 ans a commencé à montrer des signes d’infection et a été transféré à l’hôpital de Milan suite à des complications sévères. Le docteur Marcello Natali ne souffrait pourtant d’aucune maladie grave avant d’avoir été infecté par le virus qui nous vient de Chine.
C’est en fin février qu’une interview du médecin réalisée par Euronews et citée par Cnews dévoilait que le médecin travaillait sans gants. La raison est très simple : il n’y en a plus. Le médecin lombard est obligé d’être au contact de personnes infectées malgré la pénurie d’équipement sanitaire.
C’est le 18 mars que Marcello Natali décède de son infection, marquant la quatrième mort dans la région d’un médecin à cause du coronavirus.
Le système sanitaire italien à bout
C’est aujourd’hui plus de 41 000 cas atteints du coronavirus qui se confirment en Italie, un chiffre qui ne cesse d’augmenter et qui met à l’épreuve un système hospitalier à bout de forces. À l’image de la photo virale d’une infirmière écroulée parue dans le quotidien Corriere Dela Sera, le système hospitalier italien peine à gérer la crise pandémique du coronavirus.
Le décès de Marcello Natali met à jour une situation alarmante. Relayée par CNews, celle-ci est décrite par Paola Pedrini, secrétaire régionale de la Fédération italienne des médecins généralistes, interviewée par Euronews : « Nous avons reçu quelques masques, quelques paires de gants, rien d’autre. Un masque qui doit durer une demi-journée nous sert une semaine entière », avoue-t-elle.
Même son d’alarme donné par Guidoni Marinoni, président de l’Ordre des médecins de la province de Bergame : « On peut parler de guerre. On a été totalement laissés à l’abandon ». Cité par franceinfo, il dénonce aussi une situation « dramatique » où les médecins et les hôpitaux censés former la première ligne de défense contre l’infection sont en manque urgent de ressources. Cette situation peut, selon Paola Pedrini, accélérer la progression du virus en Italie : « Si une personne ‘’normale’’, testée positive, peut contaminer deux individus. Un médecin malade, peut lui transmettre le virus à au moins dix personnes ».
En ce temps de crise, c’est la Chine qui effectue un geste de solidarité exemplaire en envoyant des experts ainsi que de nombreux équipement afin de venir en aide à l’Italie selon Radio France Internationale. Le ministre des Affaire étrangères chinois aurait déclaré : « Le peuple chinois n’oubliera jamais le soutien précieux apporté par l’Italie quand la Chine traversait les moments les plus difficiles dans sa lutte contre le virus ».