Si vous aimez vos enfants, laissez-les apprendre à vivre sans vous

Publié le 10 octobre 2018
MAJ le 26 novembre 2024

Avez-vous déjà entendu parler de « parent hélicoptère » ? Ce terme venu tout droit du Canada et des Etats-Unis désigne un parent surprotecteur qui semble toujours « voler » au secours de son enfant, au moindre problème ou souci et qui est trop impliqué dans ses activités et sa vie quotidienne. Cependant, sur le long terme, cela pourrait avoir des répercussions sur le développement et le comportement de l’enfant.

Quand j’étais enfant, les parents hélicoptères n’existaient pas. Mes parents m’aimaient beaucoup, mais ils n’effectuaient pas constamment leurs rondes et n’étaient pas excessivement impliqués dans ma vie d’enfant. Ils n’ont appris mes notes que le jour où je recevais mes bulletins et n’ont parlé à mes professeurs ou à mes entraineurs que lorsqu’ils  jugeaient cela absolument nécessaire.

Mes parents attendaient de moi que je fasse mes devoirs seul, et que je participe aux tâches ménagères. Ils m’apprenaient à devenir autonome pour que je puisse compter sur moi-même. En même temps, j’ai toujours eu la liberté d’explorer la nature, de courir, de jouer, de développer mes compétences cognitives et d’acquérir une certaine indépendance. 

J’ai su prendre des risques, faire des choses par moi-même, et apprendre de mes succès et de mes échecs. 

Malheureusement, de nos jours, être parent hélicoptère est devenu la norme dans notre société, et cela a des effets désastreux sur la vie des enfants surtout après leur entrée à l’université. 

Aujourd’hui, les parents sont en communication constante avec leurs enfants et sont fréquemment en contact avec les enseignants et les administrateurs de l’école. Beaucoup d’entre eux sont branchés sur des applications pour vérifier les notes de leurs enfants toutes les heures.

A cela s’ajoute les années passées à faire les devoirs de leurs enfants, à leur apporter leur déjeuner à l’école, à constamment discuter avec leurs enseignants et leurs entraineurs… 

« Les parents qui exercent un contrôle excessif sont le plus souvent très bien intentionnés et essaient de soutenir et d’être là pour leurs enfants », a déclaré le Dr Nicole B. Perry, experte en psychologie de l’enfant au Minnesota, d’après les résultats d’une étude.   

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Les recherches ont montré que les enfants qui apprenaient à maitriser leurs émotions avant l’âge de 5 ans étaient moins susceptibles d’avoir des problèmes émotionnels et de comportement à l’âge de 10 ans. Ils réussissaient mieux à l’école et avaient moins de problèmes sociaux et affectifs.

« Cependant, pour favoriser les compétences émotionnelles et comportementales, les parents devraient permettre aux enfants de vivre une gamme d’émotions, de leur donner un espace pour s’exercer et essayer de gérer ces émotions de manière autonome, puis guider et assister les enfants lorsque la tâche devient trop lourde. »

« Nos résultats soulignent l’importance d’éduquer les parents bien intentionnés sur le soutien de l’autonomie des enfants à la résolution des problèmes émotionnels », a déclaré Perry.

L’étude a suivi 422 enfants âgés de 2, 5 et 10 ans.  Des données ont été recueillies à partir d’observations et d’interactions parent-enfant, de la collecte de réponses d’enseignants et d’autoévaluations par des enfants de 10 ans. En regardant les enfants jouer avec leurs parents, les chercheurs ont identifié les parents hélicoptères comme étant ceux qui guident constamment leurs enfants en leur disant avec quoi et comment jouer, s’ils étaient trop stricts ou trop exigeants. 

L’une des conséquences les plus graves d’être enfant d’un parent hélicoptère est le taux d’anxiété et de dépression qui monte en flèche chez les jeunes après leur accès à l’université. 

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Donnez le bon exemple. Parlez toujours à vos enfants de ce qu’ils ressentent, ce qu’ils souhaitent accomplir, ce qu’ils ne comprennent pas… Perry suggère d’identifier des stratégies d’adaptation positives, comme « respirer profondément, écouter de la musique, colorier ou se retirer dans un espace calme ». Et laissez-les être. La plupart des querelles entre les enfants se résolvent d’elles-mêmes et ils s’en remettront dans le temps qu’il vous faudra pour regagner votre banc. Alors, autant rester là où vous êtes.