Pouvez-vous tomber enceinte alors que vous l’êtes déjà ? Cette femme a trouvé la réponse et c’est choquant

Publié le 1 janvier 2018
MAJ le 26 novembre 2024

La gestation pour autrui est une pratique sociale de procréation. La mère porteuse est inséminée par des embryons, puis tombe enceinte. Le fœtus se développe dans son ventre mais à sa naissance il sera remis au couple de commanditaires, appelés parents intentionnels. Telle est l’histoire de cette mère porteuse qui est tombée enceinte en même temps que sa grossesse (GPA) en cours.

Interdites en France, prise en charge en Israël, dérégulée en Asie du Sud-Est… les pratiques en matière de gestation pour autrui sont très variées selon les pays. Néanmoins, cette technique de procréation médicalement assistée se présente comme une solution pour les couples souffrant de certains problèmes de fertilité.

Un phénomène extrêmement rare qui entraîne une double grossesse

Jessica Allen, 31 ans, avait accepté d’être une mère porteuse pour un couple chinois, mais quelque chose de vraiment étrange s’est passée qu’elle n’avait pas imaginé arriver ! 
Jessica, originaire de Perris, en Californie, avait rencontré le couple chinois à travers une agence de gestation pour autrui. Le processus de maternité de substitution a été lancé très rapidement et en avril 2016, les médecins ont utilisé la procédure de FIV (fécondation in vitro) pour implanter l’embryon dans l’utérus de Jessica.

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Jessica est tout de suite tombée enceinte, mais au cours de sa sixième semaine de grossesse, elle a appris qu’elle portait un deuxième bébé. Cette mère porteuse pensait que l’embryon du couple s’était scindé en deux pour former des jumeaux.

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Mais le choc ne s’est pas arrêté là pour Jessica. Un mois après avoir donné naissance aux deux bébés, elle a constaté que les jumeaux n’étaient pas identiques du tout. La maman a remarqué que les deux bébés avaient l’air radicalement différent. Ses doutes ont été confirmés après le test ADN qui a révélé qu’un bébé était l’enfant du couple chinois tandis que l’autre était le propre bébé de Jessica. 

Il s’est avéré qu’il s’agissait de ce que l’on appelle la superfétation, un phénomène assez rare, seulement 10 cas répertoriés dans la littérature médicale. C’est  l’apparition d’une nouvelle grossesse dans un utérus qui contient déjà une grossesse en développement. Jessica était tombée enceinte de son mari au moment que sa grossesse issue de la fécondation in vitro était en évolution.

Qu’est-ce que la superfétation ?

La superfétation est une grossesse rare dans laquelle une femme tombe enceinte alors qu’elle porte déjà un enfant dans son ventre. 
Dans le cas d’une grossesse normale, de nombreux processus biologiques interviennent qui empêchent une femme de tomber enceinte une deuxième fois pendant la grossesse en cours. Le corps libère des hormones qui arrêtent temporairement l’ovulation, un ‘mucus’ vient en action qui se développe dans le col de l’utérus, ce qui empêche les spermatozoïdes de se déplacer vers l’utérus, et la muqueuse de l’utérus change, ce qui rend difficile l’implantation d’un autre embryon. 

Mais dans le cas d’une superfétation, l’ovulation ne s’arrête pas. Le Dr Saima Aftab, directeur médical à l’hôpital pour enfants Nicklaus explique que  dans la superfétation, une femme continue d’ovuler après avoir été enceinte, et ses ovaires libèrent un autre ovule qui est ensuite fécondé, ce qui entraîne une deuxième grossesse. Il est important de noter qu’avec la superfétation, les deux fœtus ont des âges gestationnels différents.

Elle a ajouté que ce phénomène peut ne pas être détecté parce que les deux fœtus sont si proches qu’ils sont simplement considérés comme des jumeaux. Il est également difficile de savoir si les procédures de fécondation in vitro sont un facteur de risque de ce phénomène.

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La bataille pour obtenir la garde de son propre enfant

Lorsque Jessica a réalisé que l’un des deux bébés était le sien, elle était ravie. Mais le chemin à parcourir était chargé de difficultés car elle s’est retrouvée mêlée à une bataille judiciaire alambiquée avec l’agence de substitution pour obtenir la garde de son fils, qui n’était pas légalement son enfant à la naissance.

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Jessica a refusé de donner son propre fils à l’agence pour le faire adopter, c’est ainsi que l’agence Omega Family Global a exigé 18 000 $ en guise d’indemnisation.

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Cependant, après une lutte juridique difficile, Jessica et son mari Wardell Jasper ont réussi à obtenir la garde de leur fils, Malachi, en février 2017, qui a maintenant 10 mois.

Dr Aftab note que malgré la rareté du cas d’Allen, les médecins doivent approfondir les recherches afin de mettre à jour les différents cas de figures de ce phénomène. Ainsi les prochains cas seront faciles à détecter et à prendre en charge. Les organisations de mères porteuses doivent aussi prendre en considération ce phénomène pour éviter d’avoir recours au tribunal le cas échéant.