Pourquoi il faut apprendre aux enfants à être heureux, pas être perfectionnistes

Publié le 10 août 2018
MAJ le 26 novembre 2024

Lorsque nous élevons nos enfants, nous avons souvent tendance à vouloir qu’ils soient parfaits et fassent les choses exactement et comme nous estimons qu’elles doivent être faites. Nous relevons ainsi leurs erreurs et leur faisons part de nos critiques. Cette manière de faire avec eux peut paraître anodine, car au fond, nous ne voulons que leur bien. Elle représente cependant un réel danger pour leur développement. Ces enfants risquent de développer une voix intérieure faisant écho à la nôtre, les appelant à toujours exceller. Or, la recherche de la perfection peut être handicapante et est souvent une entrave au bonheur.

La perfection ne mène pas forcément au bonheur

Attendre d’un enfant la perfection, c’est lui imposer une charge immense. 

Etre exigeant, c’est aussi condamner l’enfant à vivre d’innombrables échecs, car aucun être humain n’est exempt de défauts et personne n’est capable de toujours tout réussir parfaitement.

En inculquant aux enfants un idéal perfectionniste, nous avons toutes les chances de les rendre tristes, insatisfaits et frustrés. Que vaut-il mieux ? Cela ou des imperfections, certes, mais une meilleure confiance en soi, de la joie et de l’entrain ? 

La triste histoire de Quintus Sulpicius Maximus

A Rome, l’on peut visiter une tombe un peu spéciale. Elle est surmontée d’un monument et voici ce que l’on peut y lire :

« Ci-gît Quintus Sulpicius Maximus, fils de Quintus, de la tribu Claudian, résidant à Rome, qui a vécu 11 ans, 5 mois et 12 jours. Lors du troisième concours quinquennal, entre 52 poètes grecs, il obtint les grâces du public en raison de son grand talent à un si jeune âge.» 

Ce qui fait de cette histoire un drame, c’est que cet enfant, qui avait des dons extraordinaires pour la poésie, fut emmené par ses parents à de nombreux concours de littérature et de poésie où le jeune homme avait à participer face à des adultes.

On dit qu’il mourut d’épuisement, peu de temps après avoir échoué à cet ultime concours, évoqué sur le monument qui fut érigé en son souvenir. Il n’était pas parvenu à satisfaire les attentes de ses parents. 

L’histoire de ce jeune homme permet d’illustrer à merveille les conséquences désastreuses que peut avoir une attitude trop exigeante de la part de parents vis-à-vis de leurs enfants. 

Vouloir le meilleur pour ses enfants nous fait souvent oublier leur bien-être

L’enjeu de l’éducation des enfants est d’en faire des individus sains d’esprit et avançant avec confiance dans le monde, relevant les défis et allant de l’avant. Si nous sommes si obsédés par leur perfection, c’est sans doute parce que nous voulons le meilleur pour eux. Or, cette obsession tourne l’attention des enfants vers l’avenir, délaissant leur bonheur présent. Nous les enfermons non seulement dans nos propres désirs, mais nous les vouons à se sentir enfermés, frustrés, et bloqués.

Comment favoriser le bonheur de nos enfants ? 

1. Veiller à notre langage et à l’attitude que nous avons envers eux

Les enfants apprennent par mimétisme. Quels que soient notre attitude, notre langage, notre façon d’être, nos enfants les imiteront. Si nous sommes une personne critique et très stricte avec nous-même, même en étant « cool » avec nos enfants, ces derniers peuvent inconsciemment nous imiter et s’appliquer cette attitude stricte et critique à eux-mêmes.

2. Soyons prudents en ce qui concerne les attentes que nous projetons sur eux

Sachons reconnaître les efforts des enfants et ne gâchons pas tout en recherchant sans cesse la petite bête. Lorsque nos enfants réussissent une chose, complimentons-les et félicitons-les. Mettre l’accent sur ce qu’ils auraient pu faire mieux est contre-productif. Rendons-nous à l’évidence : personne n’agit de manière parfaite. D’autre part, ce n’est pas en nous focalisant sur le négatif que l’on favorise le progrès, mais en encourageant et en valorisant les progrès accomplis jusque-là.

3. Permettons-leur aussi d’échouer

Montrons à nos enfants qu’une erreur, ce n’est pas la fin du monde ! Apprenons-leur à se dépasser en dédramatisant les échecs. Valorisons l’effort fourni et non le résultat. Ainsi, ils ressentiront moins d’appréhension et auront la liberté de se tromper. Ils se lanceront plus facilement et cela les encouragera à recommencer. 

La peur de l’échec est dangereuse car elle est handicapante et elle détruit la confiance en soi.

Les enfants ne sont pas des machines. Ils ont leurs propres émotions, leurs propres désirs et leurs propres aspirations. Soyons tolérants, compréhensifs et sachons récompenser les efforts de nos enfants.

S’il ne devait y en avoir qu’un seul, l’antidote au perfectionnisme serait certainement d’être heureux, avec eux, des succès de nos enfants, des grands comme des plus petits.