Pour la première fois, Franck Ribéry explique sa cicatrice au visage

Publié le 20 janvier 2021
MAJ le 26 novembre 2024

Frankenstein, Lascarface… La cicatrice de Franck Ribéry lui a valu de nombreux surnoms. Si le milieu de terrain de l’AFC Fiorentina assume aujourd’hui sa balafre sur le visage, cela n’a pas toujours été le cas. Dans un entretien avec canal+, le footballeur revient sur son enfance et évoque un sujet douloureux : sa cicatrice sur le visage.

C’est l’un des meilleurs footballeurs de sa génération. Le Français Franck Ribéry a su, grâce à son talent, gagner le respect du public et des professionnels du ballon rond. Mais ce qui caractérise Franck Ribéry, c’est aussi sa cicatrice sur le visage. Celui qui a dû vivre avec cette marque depuis l’âge de deux ans estime qu’elle fait aujourd’hui partie de son identité. Pourtant cette caractéristique physique n’a pas toujours été facile à assumer. Devant les caméras de canal+, l’ancien joueur du Bayern de Munich raconte les moments difficiles qu’il a vécu dans son enfance, notamment à cause du regard des autres et des moqueries constantes de ses camarades. 

« Quand tu es jeune et que tu es marqué comme ça, ce n’est pas facile » 

« Regarde la face qu’il a », « regarde cette cicatrice », « il est moche ». Franck Ribéry se souvient encore des railleries des autres lorsqu’ils voyaient sa cicatrice. Si le sportif assume aujourd’hui pleinement l’apparence de son visage, il admet que cela n’a pas toujours été aussi simple. « Quand tu es jeune et que tu es marqué comme ça, ce n’est pas facile. Le regard des gens, les critiques.. Ma famille s’est beaucoup battue pour ça », témoigne l’ancien leader d’attaque des Bleus. 

« C’est ce qui m’a donné ce caractère, cette force aussi »

Franck Ribéry raconte ces moments marquants, sans pour autant se positionner en victime. Le trentenaire originaire de Boulogne-sur-Mer se souvient que son visage attirait l’attention partout où il allait : « Où j’allais les gens me regardaient. Pas parce que j’étais beau, pas parce que je m’appelais Franck, pas parce que je joue bien au football, mais parce que j’avais une cicatrice ». Puis d’ajouter qu’il avait l’impression d’être « Une bête de foire » lorsque les parents de ses camarades de classe parlaient de sa marque sans grande discrétion. Si Franck Ribéry continue de croire que « c’est méchant », il est fier d’avoir toujours résisté à ces critiques : « Même quand j’étais jeune et qu’on se moquait de moi, jamais j’allais dans un coin pleurer ». Des indélicatesses qui ont profondément blessé le joueur Français, mais qui ont également forgé son caractère. Si Franck Ribéry a su réagir avec force, il peut être difficile de faire face à une telle méchanceté, ce qui peut malheureusement mener à des drames. C’est le cas d’un adolescent qui a été hospitalisé suite au harcèlement de ses camarades. 

C’est un accident de voiture qui a causé la blessure de Franck Ribéry 

Si lors de son entretien avec canal+ le joueur ne revient pas sur les circonstances qui ont causé sa blessure, Franck Ribéry doit cette cicatrice à un accident de voiture alors qu’il n’avait que deux ans. A l’arrière d’un véhicule conduit par son père et sans ceinture, il est immédiatement projeté vers l’avant et passe à travers du pare-brise suite à un coup de frein. Un accident qui aurait pu lui coûter la vie. A l’instar de Bethany, une jeune maman qui découvre la mort de son bébé et de son petit ami après un accident de voiture. Heureusement, Franck Ribéry s’en sort 100 points de sutures mais qui lui laisseront une marque à vie. Une cicatrice qui a fait de lui un paria dans son enfance, mais dont il refuse de se débarrasser aujourd’hui.

Comment accepter et assumer ses cicatrices ? 

Interrogée par le Monde, Christèle Decker, psychologue à l’Institution nationale des invalide explique que l’on a souvent tendance à projeter dans le regard des autres ce que l’on pense de nous-même. Et d’ajouter qu’il s’agit « d’une projection agressive. Certaines personnes commencent à interpréter tous les regards comme une agression ». De nombreuses personnes portent les stigmates d’un accident ou d’une maladie. Si ces marques peuvent être à l’origine de complexes, il est pourtant possible de les assumer. Mieux encore, de les magnifier. Elles racontent une histoire, et rappellent souvent à la personne qui les porte que c’est une survivante. Comme cette maman qui a vaincu le cancer et qui pose fièrement pour montrer les cicatrices de sa mastectomie.