Péridurale : Avantages et inconvénients d’un accouchement sans douleurs

Publié le 6 juin 2021
MAJ le 26 novembre 2024

Heureusement, grâce aux progrès de la médecine, les femmes ne sont plus obligées d’accoucher dans la douleur. Pour éviter de souffrir à cause des contractions liées à l'accouchement, les mamans peuvent avoir recours à la péridurale. Une injection utilisée dans 77% des accouchements par voie basse en France. Quels sont les avantages et les inconvénients de cet acte médical ? On vous répond.

Les douleurs de l’accouchement peuvent être si intenses que cela nécessite une anesthésie pour soulager la future maman. Connue sous le nom de péridurale, cette piqûre épaisse est insérée dans le dos des femmes enceintes pendant le travail afin de calmer la douleur. Si certaines femmes ne jurent que par cette analgésique pour mettre au monde leur enfant, d’autres sont plus sceptiques. Et pour cause, si cette pratique atténue les souffrances, elle ne serait pas sans inconvénients. 

Anesthésie péridurale : un acte médical 

Également appelée épidurale, l’analgésie péridurale est un acte médical qui consiste à injecter à la maman un anesthésique local avec l’aide d’une aiguille, entre les vertèbres et la dure-mère. Cette technique d’anesthésie permet de soulager les douleurs ressenties par la future maman pendant l’accouchement. Réalisée par un médecin anesthésiste réanimateur, elle peut également être administrée en préopératoire avant une césarienne et permet de bloquer la transmission de la douleur qui résulte de la contraction de l’utérus. A savoir que cette perfusion n’est pas réservée uniquement aux femmes, et peut être utilisée pour les hommes au niveau du bas de l’abdomen pour d’autres interventions chirurgicales. 

Quel est le déroulement de cette anesthésie locorégionale ? 

L’anesthésie épidurale est la méthode analgésique la plus efficace pour soulager la douleur du travail obstétrical. Dans la plupart des pays, une consultation chez un médecin anesthésiste est effectuée quelques semaines avant le jour J. Pendant l’intervention, les médecins anesthésistes procèdent à l’insertion du produit anesthésique à l’aide d’une aiguille stérile dans une région à proximité de la moelle épinière, qu’on appelle espace péridural. Le praticien place ensuite un cathéter qui va permettre d’administrer l’analgésique pendant toute la durée de l’accouchement.  Et pour cause, l’utilisation répétée d’anesthésique élimine la douleur ressentie. A contrario, plus la quantité d’anesthésiques est moindre, plus la mère pourra ressentir des contractions et être plus active pendant le travail. Ainsi, des doses importantes de péridurale peuvent diminuer la capacité à pousser et entraîner dans un certains cas le recours aux forceps ou à la ventouse. C’est pourquoi il est possible pour la femme de doser elle-même la quantité d’analgésiques qu’elle reçoit en utilisant une pompe à perfusion.  

Injection péridurale Source : istock 

Quels sont les avantages de la péridurale ? 

La péridurale permet de mettre fin à l’injonction biblique : “ tu enfanteras dans la douleur”. Cette technique obstétrique réduit considérablement la fatigue liée aux contractions douloureuses et favorise une meilleure récupération après l’accouchement. Sans entamer la lucidité de la maman, cette anesthésie topique diminue l’intensité des contractions qui peuvent survenir pendant le travail et assure un meilleur relâchement de l’utérus. La péridurale est administrée à toutes les femmes qui décident d’y avoir recours tant que leur état de santé le permet.  Ce procédé est tout indiqué dans les cas de grossesses difficiles qui peuvent entraîner une souffrance importante lors de l’accouchement. Cela permet de limiter le stress de la maman et d’éviter d’éventuelles complications. Si cette technique se fait dans la grande majorité des cas sur demande de la patiente, il arrive dans certains cas que l’équipe médicale juge de sa nécessité si le travail est trop avancé même si la maman n’en fait pas la demande. Dans d’autres cas, la péridurale peut être refusée si la mise au monde est proche. C’est le cas de cette femme qui, après 40 heures de travail, a demandé une péridurale. Pour réaliser cet acte médical, la présence d’un obstétricien, d’une sage-femme et d’un anesthésiste est indispensable. 

Quels sont les inconvénients de la péridurale ? 

L’effet analgésique disparaît quelques instants après le retrait du cathéter et cette technique interventionnelle ne présente aucun risque pour le bébé.  Parmi les principaux inconvénients de cette anesthésie, les effets secondaires que peut ressentir la maman après avoir accouché, notamment une lourdeur au niveau des jambes, une baisse de la tension artérielle ou un dos douloureux. Des maux de tête peuvent également être ressentis par la patiente après l’accouchement, en particulier s’il y a eu un passage du cathéter dans l’espace rachidien. Comme susdit, si le produit anesthésiant est trop dosé, accoucher sous péridurale peut causer une perte des sensations qui empêchent la maman de savoir quand et comment pousser. Cela peut allonger la durée du travail et ralentir la descente du bébé. Si elles sont extrêmement rares, des complications suite à ce type d’anesthésie peuvent également survenir. Le GHMF explique que l’anesthésie péridurale peut, dans des cas exceptionnellement rares, être à l’origine de convulsions, de problèmes respiratoires, d’hématomes, de réactions allergiques ou d’une infection dans la zone où a été placé le cathéter. Auquel cas, un traitement antibiotique ou une intervention chirurgicale d’urgence sont nécessaires. 

Péridurale : quelles sont les contre-indications  ? 

Si cette anesthésie locale est un dû pour toutes les futures mamans, il existe quelques contre-indications qui empêchent de recevoir cet anti-douleur notamment une allergie aux agents anesthésiques. Les patientes qui souffrent de certaines maladies neurologiques peuvent également se voir refuser cette injection. Si la maman présente une infection sur la partie du corps où a lieu la piqûre ou si elle souffre de fièvre le jour de l’accouchement, la péridurale est également proscrite. Le surpoids ou une malformation de la colonne vertébrale peuvent également empêcher la pose du cathéter. C’est pourquoi une consultation chez le médecin anesthésiste est indispensable dans les semaines qui précèdent l’accouchement afin qu’une prise de sang soit effectuée afin de s’assurer que les conditions de santé de la maman sont favorables à cette anesthésie. 

Pourquoi certaines mamans refusent d’accoucher sous péridurale ? 

Alors que 77% des femmes en France demandent d’accoucher sous anesthésie pour soulager leurs douleurs,  certaines mamans souhaitent mettre leur bébé au monde sans péridurale. Comme susdit, la péridurale diminue les sensations et empêche la maman de ressentir les contractions et de savoir comment et à quel moment pousser pour aider son bébé à sortir. Beaucoup préfèrent donc ne pas avoir recours à cette technique afin de faciliter les mouvements du bassin et d’accélérer la sortie du bébé.  D’autres mamans évoquent le souhait de vivre pleinement chaque sensation de l’accouchement dont la perception sensorielle est diminuée par l’injection d’un anesthésiant local. D’autres encore préfèrent éviter les risques d’effets secondaires qui peuvent durer plusieurs après l’accouchement et empêcher la maman de se déplacer normalement. 

Y-a-t-il des alternatives à la péridurale ? 

Les mamans qui ne souhaitent pas avoir recours à ce procédé analgésique peuvent diminuer les douleurs pendant le travail en ayant recours à d’autres techniques. Dès le début de la grossesse, la future maman peut se préparer à mieux vivre cette expérience avec des méthodes naturelles tels que l’hypnose, la sophrologie ou la pratique du yoga prénatal qui permet de mieux gérer le stress et détendre le corps. Il existe également une technique appelée la stimulation nerveuse transcutanée qui permet de soulager les souffrances lors du travail grâce à un appareil qui aide à bloquer la douleur en émettant un faible courant électrique indolore. Ce dernier stimule également la libération d’endorphines, des hormones à l’effet analgésique. Enfin, certaines mamans décident d’avoir recours à l’acupuncture. Avec l’accord de l’équipe médicale, un acupuncteur peut être accueilli en salle de travail afin d’aider la maman à mieux gérer sa douleur.