Des robots sexuels pour « soigner » les pédophiles

Publié le 24 janvier 2018
MAJ le 26 novembre 2024

L’innovation a permis bien des progrès, dans divers domaines, qui ont amélioré la vie de tout un chacun. Parmi ces innovations, on distingue l’innovation de produit, de procédé, de commercialisation ou encore d’organisation.

Mais jusqu’à quelles limites peut-on parler d’innovation ? C’est ce que l’on se demande lorsque l’on découvre que les pédophiles vont recevoir ceci !

L’alternative contre les actes pédophiles

Une nouvelle approche est en cours de débat concernant les actes pédophiles depuis la Sex Robot Conference de Londres. En effet, un philosophe a mis en avant la possibilité que les pédophiles disposent de « robots sexuels enfants » afin qu’ils ne s’attaquent plus aux vrais enfants. En outre, un autre philosophe, Marc Behrendt, de l’Université de Belgique, est venu appuyer cette alternative car d’après ses dires, il serait inévitable de faire face à cette possibilité surtout qu’actuellement, le fait d’apprendre à un pédophile à contrôler ses pulsions sexuelles ne fonctionne pas, ou du moins jusqu’à une certaine limite. Il ajoute également qu’un robot sexuel, c’est-à-dire une machine dotée d’une intelligence artificielle avancée et conçue pour aider sexuellement les humains, ne dispose pas encore d’une conscience et qu’on ne peut donc pas parler d’acte immoral. Il souligne aussi le fait qu’aujourd’hui les enfants ne sont pas protégés contre les prédateurs sexuels et qu’il ne faut pas limiter le champs de recherches pour traiter ces troubles psychiatriques. D’après lui, l’utilisation de robots sexuels associée à des thérapies et sous une supervision médicale, afin d’éviter les actes répréhensibles des pédophiles, est dans l’intérêt collectif de la société.

Cependant, d’autres avis divergent, notamment celui de David Levy, l’auteur du livre « Love and Sex with Robots » qui indique que le fait de permettre aux pédophiles d’utiliser des robots sexuels pour leurs propres fantasmes pourrait les inciter davantage à la concrétisation de leurs pulsions sexuelles, à la dépravation et donc aggraver les choses.

En parallèle, la professeure d’éthique des robots, Kathleen Richardson, de l’Université de Montfort, a lancé une campagne contre les robots sexuels avec l’un de ses confrères suédois, Erik Biling. Ils affirment que l’apparition de robots sexuels affectera les relations humaines tout en renforçant l’image d’objets sexuels des femmes et des enfants.

La gestion et la prévention d’actes pédophiles n’est donc pas encore statuée. En outre, pour lutter contre ces agressions sexuelles sur mineurs, il faut tout d’abord comprendre ce qu’est la pédophilie.

La pédophilie, un trouble psychiatrique

De manière générale, la pédophilie est définie comme étant une attirance ou préférence sexuelle d’un adulte envers les enfants. À cela s’ajoute, en psychiatrie, une réalité du fantasme, c’est-à-dire qu’un pédophile éprouve une excitation sexuelle pour un corps d’enfant pré-pubère sans qu’il ne passe forcément à l’acte. En outre, trois types de pédophiles sont distingués dont :

  • Les pédophiles qui ont un attrait exclusif pour les enfants.
  • Les pédophiles qui ont un attrait préférentiel pour les enfants mais qui peuvent être excités par des adultes.
  • Les pédophiles qui ont un attrait secondaire pour les enfants, c’est-à-dire qu’ils ont des relations sexuelles avec des partenaires adultes mais que dans un contexte exceptionnel, ils peuvent ressentir une attirance pour un enfant.

À noter qu’il existe sensiblement plus d’adultes susceptibles d’être excités par des enfants qu’on ne le croit. En effet, lorsque durant une fête de famille, un adulte de la famille commente la tenue féminine d’une enfant en disant qu’elle fera des ravages quand elle sera grande, on constate que le cerveau de l’homme peut imaginer la petite fille comme une femme. Par conséquent, l’attrait pour les enfants ne prend pas toujours la forme que nous pensons, bien que le passage à l’acte soit déterminant dans le trouble psychiatrique et répréhensible du pédophile.

Actuellement, aucune cause précise ne permet d’affirmer comment et pour quelles raisons le passage à l’acte pédophile s’effectue. Toutefois, certains facteurs de risques poussent à ces abus sexuels. Généralement ces facteurs sont une personnalité instable, impulsive et immature, le fait d’avoir déjà subi des agressions sexuelles pendant l’enfance, une puberté marquée par l’inhibition et la frustration ainsi qu’une complication du passage vers une sexualité adulte. De plus, lorsque trois facteurs de risques sont réunis dont l’agression subie, l’adolescence difficile et la personnalité problématique, le mélange est dramatique.

Par conséquent, un pédophile dangereux est un individu qui s’autorise à agresser quelqu’un alors qu’il voit bien qu’il n’est pas d’accord. C’est pourquoi, le travail thérapeutique des psychiatres s’axe sur deux aspects principaux : aider le sujet à mieux identifier ses fantasmes  et travailler sur la relation à l’autre.