« Pas d’écran du tout avant trois ans » : le cri d’alarme d’un neuropsychiatre pour protéger les enfants
Les outils numériques produisent des effets néfastes chez les enfants et pour cause, leur exposition quotidienne aux écrans peut les soumettre à des complications et des dangers tant sur le plan physique qu’émotionnel. De plus, cette exposition aux écrans à un âge très jeune, notamment avant 3 ans, est encore plus destructrice. Voici ce qu’un neuropsychiatre nous révèle à ce sujet.
Le neuropsychiatre, Boris Cyrulnik, a lancé un signal d’alarme aux parents afin qu’ils interdisent à leurs enfants, l’utilisation des outils numériques avant l’âge de 3 ans voire 6 ans. En effet, ce chercheur estime que l’exposition aux écrans à un âge précoce peut engendrer des dégâts irréversibles au niveau de la santé.
Et vu son expérience à ce niveau, le chercheur a été chargé de la préparation des assises de la maternelle, par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, afin de s’exprimer sur son avis relatif à l’usage du numérique par les enfants en bas âge.
Quels sont les dangers de l’exposition précoce aux écrans ?
Selon le neuropsychiatre, les enfants qui s’exposent continuellement et quotidiennement aux outils numériques peuvent vite être hypnotisés voire enregistrer une addiction à ces objets de la nouvelle technologie. Le téléphone portable en est le premier coupable, puisque d’après le Dr Cyrulnik, il est le plus utilisé et donc capable d’endommager le développement cognitif des enfants surtout lorsqu’ils sont en bas âge.
Outre les conséquences de ces outils numériques sur le cerveau, le Dr Cyrulnik soulève un point encore plus inquiétant et qui a trait au comportement social de l’enfant.
Comment cela est-il possible ?
D’après le Dr Cyrulnik, tous les outils numériques, qu’ils soient sous forme de smartphone, d’un ordinateur ou d’une tablette ne possèdent aucune interaction avec leurs utilisateurs. Cependant, un enfant en bas âge a besoin d’apprendre à sentir son interlocuteur, à lui parler et à interpréter ses gestes ; ce qui n’est pas le cas avec un objet technologique. L’enfant crée ainsi une forme d’attachement à ces objets en éliminant toute sorte d’attractions extérieures. Or cet enfant a besoin d’être en constante relation avec son environnement. Ainsi, avec une utilisation accrue de ces outils, l’enfant n’apprend ni à échanger, ni à se synchroniser avec autrui et se retrouve de ce fait, seul, face à ses pulsions, démuni d’empathie envers les autres.
D’ailleurs, l’exemple du comportement de la plupart des adolescents d’aujourd’hui en est la preuve vivante. A un âge ou l’enfant doit apprendre à interagir avec ses proches et d’autres personnes de son entourage, il conviendrait de lui inculquer plus de contacts réels avec l’humain qu’avec des machines.
Par ailleurs, d’autres effets négatifs relatifs à ces outils technologiques sont à enregistrer, notamment en ce qui concerne le langage, la performance de la vue, l’effort à fournir, la concentration dans les devoirs et les travaux ou encore les résultats scolaires.
En effet, d’après une recherche de l’université de Toronto publiée dans le ScienceDaily, il a été démontré que la longue durée que les enfants en bas âge passent sur les écrans de poche est le principal coupable du retard de leur parole. En effet, la plupart de ces enfants ont tendance à utiliser ces appareils bien avant d’apprendre à parler, ce qui constitue un frein à leur évolution linguistique.
Un autre aspect aussi dangereux pour les enfants est l’effet de la lumière bleue qui peut non seulement affecter la vue de ces enfants mais aussi leur sommeil. En effet, cette lumière bleue est susceptible de réduire la mélatonine qui favorise le sommeil et qui est indispensable au bon développement des tout petits.
Malheureusement, ces appareils portables sont abordables de nos jours et à la portée de tous. Aussi, les directives des services pédiatriques, suggèrent de réduire, voire interdire l’utilisation de ces écrans par les bébés ou les enfants en bas âge qui risquent de perdre leur relation avec leurs proches entrainant leur marginalisation et une diminution de l’empathie pouvant aller jusqu’au trouble du développement.