Nous nous dirigeons vers une pénurie mondiale de préservatifs à cause du Coronavirus

Publié le 6 avril 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Face à un risque de contamination élevé durant cette pandémie, les gens font montre de prudence. Et cette dernière est à l’origine d’une potentielle pénurie de préservatifs, une méthode de protection capitale pour les personnes sexuellement actives. Suite à l’arrêt de production des usines en raison du confinement mondial, nous pourrions bien être à court de ce contraceptif. Cette actualité relayée par Bloomberg nous est expliquée par les industriels. 

A plus forte raison en ces temps troubles pour le monde entier, il est capital de se protéger du coronavirus. Pour cela, il est indispensable de respecter le confinement établi par les autorités sanitaires. Mais si cette mesure s’avère salutaire pour la population, elle n’est pas sans entraîner des conséquences sévères pour de nombreuses industries, en l’occurrence pour les fabricants de préservatifs.  La cause ? Un arrêt momentané de la production en raison de l’isolation nécessaire pour endiguer la contamination.

Une diminution considérable de la production

Le plus grand fournisseur de préservatifs met en garde contre une pénurie d’envergure mondiale. En cause : une offre qui diminue de moitié. Pire encore, le stock de cette méthode de protection devrait durer seulement deux mois. Et c’est la société Karex Bhd, qui fabrique près d’un de ces dispositifs sur 5, qui en témoigne. Cette entreprise n’a redémarré ces usines que vendredi après une semaine entière de fermeture. Les effectifs ont baissé de 50% en raison du confinement qui s’impose en temps de pandémie. Une situation inquiétante lorsque l’on sait que la production a lieu en Chine et en Inde, des pays à la population importante qui sont fortement touchés par le Covid-19.

Une demande exponentielle

Si cette actualité est particulièrement inquiétante, c’est surtout parce que la demande est croissante.  Et pour cause, cette dernière augmente à « deux chiffres », selon les industriels. Une nouvelle qui alarme étant donné le besoin important croissant en préservatifs motivé par le confinement et le manque de volonté d’avoir des enfants en ce temps hostile et incertain. Une analyse soutenue par Goh Miah Kiat, directeur général du groupe de production de ce moyen de prévention des maladies.

5 milliards de préservatifs produits dans le monde

Le groupe Karex a le monopole industriel en matière de préservatifs puisqu’il fournit des marques comme Durex ainsi que sa propre gamme spécialisée aromatisée. La production ? 5 milliards de ces petits morceaux de latex indispensables pour se protéger des maladies sexuellement transmissibles (MST). La compagnie exportait dans plus de 140 pays. Et cet approvisionnement sera encore plus difficile à cause de la fermeture des frontières dans le monde entier. « Je dirais que c’est une situation sans précédent. Nous n’avons jamais vu une telle perturbation » précise le directeur de la très grande entreprise. Puis d’ajouter : « Nous payons toujours nos travailleurs avec des salaires complets. Mais les travailleurs ne viennent plus que la moitié du temps. Il y aura donc certainement une augmentation du prix des préservatifs ». Une inflation qui pourrait rendre plus difficile l’achat de ce dispositif indispensable aux personnes sexuellement actives.

Coronavirus et vie sexuelle

Selon l’OMS, la voie sexuelle ne permet généralement pas de transmettre les coronavirus, “ce qui signifie qu’il n’est pas forcément plus dangereux d’avoir un rapport sexuel que de se taper dans le dos, par exemple”, précise le Parisien. Il est néanmoins recommandé de se laver “avant et après” un rapport sexuel, ainsi que de “porter un préservatif”, conseille la mairie de New York.

Toutefois, au vu des mesures de confinement et de distanciation sociale établies, le contact physique, qui implique notamment un rapport sexuel, est déconseillé. Le but étant de respecter les barrières mises en place par les autorités sanitaires pour limiter les risques de contamination au Covid-19. En outre, il est utile de rappeler que pendant la période d’incubation, une personne peut être contaminée sans en ressentir les symptômes, augmentant les risques pour son partenaire. A savoir que cette période peut durer jusqu’à deux semaines.