« Mon mari m’a trompée : dois-je le laisser entrer dans la salle d’accouchement ? »

Publié le 24 décembre 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Si généralement, l’infidélité est perçue comme un acte irrationnel qui met à mal certains principes de base, cette pratique est malheureusement de plus en plus courante. En effet, les tentations extérieures sont multiples et les moyens de communication facilitent le passage à l’acte. “Mon mari m’a trompée : dois-je l’autoriser à entrer en salle d’accouchement ?”. Telle est la question posée par une internaute aux membres de la communauté Mamas Uncut.

Une relation de couple repose sur certaines valeurs cruciales. La confiance, la complicité et la communication sont autant de principes qui garantissent la stabilité et la continuité d’une relation. Mais il arrive parfois que l’un des conjoints succombe à la tentation et entretient une relation d’adultère. Lorsque la femme est enceinte et qu’elle apprend cette terrible nouvelle, l’infidélité peut prendre des proportions démesurées. La colère, la tristesse et les doutes peuvent accabler la future mère. Or, on sait que l’état émotionnel de la mère peut affecter le bébé. Face à l’infidélité de son homme, une membre anonyme de la communauté Mamas Uncut a demandé des conseils aux autres membres.

Une femme se demande si son mari infidèle doit entrer en salle d’accouchement

Après avoir découvert que son mari avait une liaison, une femme enceinte se pose moult interrogations. La future mère, qui doit accoucher dans un mois, se demande si l’homme mérite d’entrer en salle d’accouchement. Alors qu’elle a le cœur brisé, elle sait que sa présence durant ce moment singulier pourrait être difficile à supporter. Toutefois, elle considère que puisqu’il s’agit du père du bébé, ce serait potentiellement injuste de le priver de cet événement si spécial. “Même si je ne veux pas qu’il soit en salle d’accouchement, c’est le père. Aussi blessant et inconfortable que cela puisse être, j’ai toujours le sentiment qu’il devrait être autorisé à voir la naissance de son enfant”, confie-t-elle. Alors que l’accouchement est un moment émouvant pour certains pères, la femme ne sait pas quelle décision prendre. Dans ce sens, elle s’adresse aux membres de la communauté Mamas Uncut pour leur demander si elle devrait ignorer sa peine et accepter son mari en salle d’accouchement.

La maman trahie a reçu des avis mitigés

En posant cette fameuse question à la communauté Mama Uncut, la femme ne s’attendait pas à recevoir autant de réponses. “Ça dépend entièrement de vous, vous devez être à l’aise et aussi détendue que possible durant l’accouchement et si sa présence vous cause du stress ou de la colère, ne l’acceptez pas”, a déclaré un membre de la communauté. Parmi ceux qui défendent cette idée, certains insistent sur le fait que l’accouchement est une épreuve délicate et que la femme n’a pas besoin d’un stress supplémentaire. “C’est vous qui faites tout le travail et l’accouchement est épuisant à la fois physiquement et émotionnellement”, a rappelé une personne. Pour d’autres, malgré le comportement inapproprié de l’homme, il doit assister à l’accouchement puisque c’est le père de l’enfant.

Le papa doit-il assister à l’accouchement ?

François St Père, docteur en psychologie au Québec, explique à Doctissimo que plusieurs raisons peuvent inciter l’homme à tromper sa partenaire durant la grossesse. Parfois, cette période entraine une baisse de la libido chez la femme ou encore une incapacité à s’adonner à des relations sexuelles à cause du ventre arrondi de la future mère. Si certaines femmes ont du mal à faire l’amour durant la grossesse, il peut arriver que ce soit l’homme qui ressente une baisse du désir. “Parfois, c’est l’homme qui se sent moins attiré par ce corps qu’il ne reconnait plus. Il peut également redouter de faire mal au fœtus”, indique le docteur. Dans certains cas, l’homme ne parvient plus à trouver sa place ou peut ressentir une panique si la grossesse n’a pas été planifiée. Par ailleurs, la peur d’avoir de nouvelles responsabilités peut pousser un conjoint à vouloir assouvir ses besoins sexuels avant l’arrivée du bébé. Si certaines femmes tentent de pardonner à leur homme infidèle, d’autres n’y arrivent pas. L’infidélité est souvent vécue comme une épreuve très difficile, et l’est encore plus lorsque la partenaire est enceinte. Ainsi, avant de prendre la décision de laisser un conjoint infidèle assister à l’accouchement, il est conseillé de faire une mise au point et de se poser les bonnes questions. La femme doit chercher à comprendre ce qui a pu pousser son partenaire à la tromper. Une communication ouverte et bienveillante est requise pour analyser les besoins de chacun. Par ailleurs, comme l’explique Nathalie Lancelin, psychologue spécialisée en périnatalité, la présence du père en salle doit émaner d’un commun accord entre la femme et son conjoint. Elle ne doit entrainer aucune pression. Le père se doit de soutenir et de sécuriser sa partenaire durant cette épreuve. Or, les ressentiments et les émotions négatives sont susceptibles d’accentuer la douleur. Dans ce sens, si un conjoint a été infidèle, la femme se réserve le droit de prendre la décision de ne pas l’accepter en salle d’accouchement si elle pense que son état émotionnel s’en verra affecté. Par ailleurs, pour passer outre l’adultère, l’aide d’un professionnel peut être de mise afin d’engager le dialogue au sein du couple et de se libérer de ce fardeau psychologique.