L’humanité a tué 83% de tous les mammifères sauvages et la moitié de toutes les plantes d’après les chercheurs

Publié le 10 août 2018

Le réchauffement climatique auquel notre planète et par la même occasion l’être humain, a affaire, a également des répercussions considérables sur les écosystèmes. Entre disparition de certaines espèces animales et destruction progressive de la faune et de la flore, ce sont tout autant de conséquences désastreuses directement causées par l’activité humaine, responsable d’environ 63 % du réchauffement climatique de la planète.

Une étude publiée dans les Comptes rendus de l’Académie nationale des Sciences des États-Unis « La répartition de la biomasse sur Terre », a croisé les données de plusieurs centaines de travaux, qui ont permis aux chercheurs d’apporter une estimation complète et globale du poids de chaque catégorie d’être vivants sur la planète. Ainsi, les 7,6 milliards d’hommes ne représenteraient que 0,01% de toute la biomasse terrestre, les bactéries représenteraient 13% de la biomasse totale, les plantes 83% et toutes les autres formes de vie représentent 5% du poids total de présence sur Terre.

Les activités de l’homme ont nui à la flore et à la faune

En dépit de ces estimations, et de la faible proportion de l’être humain, celui-ci a considérablement contribué par ses activités et sa conduite, à causer la disparition progressive, voire complète de certaines autres formes de vie sur Terre. En clair, l’être humain tend à détruire depuis des millénaires la faune et la flore et aurait causé l’extinction de 83% de tous les mammifères sauvages et de la moitié de toutes les plantes, comme le rapporte les chercheurs de l’étude.

Parmi les oiseaux préservés par cet anéantissement dans le monde, 70% sont des poulets et d’autres oiseaux d’élevage. Et parmi les mammifères restés dans le monde, 60% sont du bétail, 36% des porcs et 4% seulement sont des animaux sauvages. Les mammifères marins, quant à eux, ont régressé de près de 80% au cours du siècle dernier, selon l’étude.

« C’est vraiment frappant, notre place disproportionnée sur Terre », a déclaré Ron Milo, professeur à l’Institut Weizmann des sciences en Israël, qui a dirigé l’étude. « Quand je fais un puzzle avec mes filles, il y a généralement un éléphant à côté d’une girafe à côté d’un rhinocéros. Mais si j’essayais de leur donner un sens plus réaliste du monde, ce serait une vache à côté d’une vache à côté d’une vache et ensuite d’un poulet. »

On estime même que près de la moitié des animaux sauvages a disparu au cours des 40 dernières années. Nombre de scientifiques considèrent que la biodiversité est face à une véritable extinction de masse.

Destruction des écosystèmes par les activités humaines

Toujours selon l’étude, ce déséquilibre saisissant entre les animaux domestiques et sauvages est imputable à l’agriculture industrielle, à la forte exploitation de ressources et à l’expansion des civilisations humaines, qui détruisent tous les écosystèmes de par leurs activités favorisant ainsi, entre autres, les émissions de gaz à effet de serre et l’augmentation de la concentration de ceux-ci naturellement présents dans l’atmosphère et qui contribuent aisément au déclin et à l’extinction de certaines espèces animales.

D’autres études ont également commenté le déclin des animaux et des plantes. Par exemple, des scientifiques ont récemment affirmé que la Terre connaît sa sixième vague d’extinction massive, avec des milliards de populations animales en danger dans le monde.

D’ailleurs, ce déclin n’est nullement en voie de s’atténuer en l’état actuel des choses. Une autre étude publiée dans la revue Sciences  menée par des chercheurs de l’Université d’East Anglia à Norfolk au Royaume-Uni et de l’Université James Cook en Australie, a démontré que si les températures à la fin du siècle augmentent de 3,2 °C aux niveaux préindustriels, les espèces du règne animal pourraient perdre jusqu’à la moitié de leur aire de répartition géographique.

Quel comportement adopter pour un renversement de situation ?

Pour lutter contre le réchauffement climatique et parallèlement la destruction des écosystèmes, il faut avant tout restreindre les émissions de gaz à effet de serre. Pour ce faire, il faudrait réduire sa consommation énergétique, mieux se nourrir en évitant les produits qui ont une trop grosse empreinte carbone comme les viandes rouges, optimiser l’utilisation des ressources et éviter le gaspillage alimentaire entre autres. Sans oublier de se tourner vers les énergies renouvelables et d’éviter les énergies fossiles. En clair, adapter le mode de vie humain à une notion de développement durable et cela passe par une transformation de fond de la société mondiale.  

Ron Milo a en tout cas déclaré : « J’espère que cela donnera aux gens une perspective sur le rôle très dominant que l’humanité joue maintenant sur Terre » et cette phrase prend ici tout son sens.

Une modification simple de nos gestes au quotidien, pourrait progressivement inverser cette tendance de destruction pour le moins « dramatique » pour n’importe quel être ou espèce vivante sur Terre.