Les troubles anxieux sont causés par l’exposition aux violences psychologiques d’après les psychologues

Publié le 1 juin 2018
MAJ le 26 novembre 2024

Lorsque nous sommes victimes de violences psychologiques, nous devons faire face à des paroles ou des gestes ayant pour but de nous blesser, nous déstabiliser. De cette manière, la personne violente pourra exercer un contrôle sur nous afin d’entretenir son besoin de supériorité. Toutefois, ce genre de violences psychologiques engendre de réels troubles anxieux et des problèmes de santé non-négligeables. Explications.

S’illustrant sous la forme d’humiliations, de menaces, d’interdictions, de gestes violents, de paroles blessantes… la violence psychologique touche n’importe quelle personne, sans faire de distinctions d’âge, de race ou de genre. D’ailleurs, elle fait des victimes dans tous les domaines dont les milieux familiaux, relationnels, professionnels. Cependant, le fait d’être exposé à des violences psychologiques engendre des problèmes physiques et psychiques, et notamment des troubles anxieux. 

Les différents troubles anxieux 

Les troubles anxieux sont classés dans plusieurs catégories, à savoir : le trouble anxieux généralisé, les phobies spécifiques, les attaques de panique, le trouble panique avec ou sans agoraphobie, la phobie sociale, l’état de stress post-traumatisme (ESPCT) ainsi que le trouble obsessionnel compulsif (TOC). À noter que selon la Mayo Clinic, un établissement de soins américains à la réputation mondiale, les troubles anxieux les plus courants sont : 

  • L’agoraphobie, c’est-à-dire la peur d’être dans un lieu (grands espaces, voitures, restaurants, étages) où il serait compliqué d’être secouru, de demander de l’aide ou de s’échapper. 
  • Le trouble panique ayant une cause médicale s’illustre par le fait de souffrir de crises de panique liées à un problème physique ou à une maladie. 
  • Le trouble d’anxiété généralisé se caractérise par le fait d’être constamment inquiet, sans que cet état d’inquiétude puisse être contrôlable.
  • Le mutisme sélectif est le fait de ressentir une incapacité à parler dans des situations particulières, alors que l’apprentissage du langage est acquis et maitrisé en temps normal. 
  • Le trouble d’anxiété de séparation, soit l’inquiétude excessive d’être séparé d’un proche ou d’un parent. 
  • Le trouble d’anxiété sociale, ou phobie sociale, correspond à la peur excessive du rapport à l’autre (regard de l’autre, jugement, critique, rejet). 

Généralement, ces troubles anxieux se développent à la suite de violences psychologiques.

Le lien entre troubles anxieux et violences psychologiques 

En effet, selon une étude réalisée par Muhammad Gadit, travaillant au Département Psychiatrie de l’Université Mémorial de Terre-Neuve (Canada), à propos des agressions verbales et de l’impact sur le développement des troubles mentaux, les enfants et les adultes confrontés à de l’abus verbal dont la critique, le dénigrement, le blâme, l’insulte, l’humiliation ou la moquerie souffrent davantage de troubles du langage, d’anxiété, de dépression, de comportements agressifs et autodestructeurs, notamment par la consommation de drogue. De même, au niveau anatomique, des lésions cérébrales sont visibles. 

D’après une étude de Aisling Chaney, du Département de Radiologie du Trinity College (Dublin) et en partenariat avec le Département de Psychiatrie de la même Université, la maltraitance infantile affecte la structure cérébrale à l’âge adulte. Ainsi, les patients souffrant de trouble dépressif majeur ont un volume de matière grise moindre au niveau de l’hippocampe mais il est augmenté au niveau du cortex préfrontal et orbitofrontal, contrairement aux personnes n’ayant subi aucun traumatisme émotionnel ou physique. À noter que :

  • La matière grise contient les corps cellulaires des neurones, 
  • L’hippocampe fait partie du cerveau et joue un rôle pour la mémoire et le passage des informations à court terme, 
  • Le cortex préfrontal se trouve à l’avant du cerveau et est impliqué dans les émotions et les troubles de l’humeur, 
  • Le cortex orbitofrontal se trouve également à l’avant du cerveau mais il est, pour sa part, impliqué dans la prise de décision, le système de récompense et les réactions émotionnelles. 

Par conséquent, les violences psychologiques et physiques subies durant l’enfance impactent le développement du cerveau, ce qui augmente les risques de souffrir à l’âge adulte de troubles anxieux dont la dépression majeure. 

Il va sans dire que d’un point de vue psychique et physique, les violences psychologiques sont étroitement liées avec le développement des troubles anxieux. Ainsi, il est essentiel de se prémunir face à ces agressions en prenant conscience de leurs formes diverses et courantes, en entretenant des relations saines et surtout en demandant de l’aide le plus tôt possible afin de briser le cycle de la violence psychologique, c’est-à-dire en ne reproduisant plus les comportements qui permettent à l’autre d’abuser de nous.