Les scientifiques viennent de découvrir une cellule qui pourrait détruire « tous les cancers »

Publié le 22 janvier 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Avec près d’un décès sur 6 dans le monde lui étant attribué, le cancer est un véritable fléau. Les chances de guérison étant fortement dépendantes du stade de développement de la maladie, la communauté scientifique travaille sans relâche pour identifier de nouveaux traitements à même d’augmenter les chances de survie de ses victimes. La dernière en date : une cellule qui pourrait cibler et détruire plusieurs types de cancer. L’étude menée par des chercheurs de l’université de Cardiff a jeté un véritable pavé dans la mare et a été relayée par de nombreux médias dont BBC, le Telegraph, l’Express et le Huffington Post.

C’est une découverte impressionnante qui a été publiée dans la revue scientifique Nature Immunology. L’étude menée au Pays de Galles aurait permis d’identifier une molécule pouvant cibler les cellules cancéreuses dans l’organisme. Il s’agirait d’un nouveau type de cellule T, comme l’explique l’Express, et qui serait dotée d’un récepteur ne s’attaquant qu’aux cellules malades chez les patients souffrant d’un cancer. Si les scientifiques voient en cette découverte un “potentiel énorme”, précisons toutefois que des tests n’ont pas encore été menés sur l’humain.

Que dit l’étude ?

C’est à l’université de Cardiff que des scientifiques gallois ont établi cette avancée majeure pour l’immunothérapie. L’étude publiée le 20 janvier stipule que ce type de cellule T pourrait cibler toutes sortes de cancers. Sa particularité étant sa capacité à éviter les cellules saines de l’organisme. Cette action serait due à un récepteur méconnu des chercheurs et qui aurait démontré, suite à des études en laboratoire, une aptitude à tuer des cellules “issues de cancers des poumons, du sein, du côlon, de la prostate ou encore des reins, pour n’en citer que quelques-uns”, d’après le Huffington Post.

Contacté par The Telegraph, l’auteur principal de cette recherche, Andrew Stewell, a déclaré que cette découverte était inhabituelle, “personne ne savait que cette cellule existait”. Il a également confié à la BBC ses espoirs concernant cette trouvaille, puisqu’elle ouvre la voie à une nouvelle possibilité, celle d’un seul traitement, permettant de détruire plusieurs types de cancer. “ Personne n’aurait jamais cru cela possible” a-t-il ajouté en se confiant au média britannique.

Une avancée de taille pour l’immunothérapie

Issues d’un dérèglement du système immunitaire, les cellules cancéreuses se développent rapidement dans le corps. Lorsque cela se produit, les lymphocytes ou cellules T sont responsables de protéger l’organisme de l’infection. Seulement, dans le cas d’un cancer, ces derniers ne parviennent pas à reconnaître le danger lié aux cellules atteintes.

Dans le cadre de l’immunothérapie, il s’agit alors d’injecter un anticorps au patient malade, pour que celui-ci s’attache aux lymphocytes et leur permette de reconnaître les cellules cancéreuses afin d’agir et de protéger l’organisme.

Il existe aussi un deuxième type d’intervention dans le cadre de l’immunothérapie et c’est celui-ci qui serait utilisé si l’étude galloise porte ses fruits sur l’être humain. Au lieu de procéder à des injections, le sang du patient sera prélevé pour que ses cellules T soient génétiquement modifiées afin “d’exprimer le récepteur adéquat”. Il faudra alors procéder à leur multiplication avant de les réintroduire dans le corps.

Des tests sur l’être humain sont encore nécessaires

Au-delà de l’engouement pour cette découverte galloise, il reste tout de même essentiel de retenir que l’étude en est encore à un stade élémentaire et que les tests ont été menée sur des souris et des cellules en laboratoire. Dans un entretien avec la BBC, Lucia Mori et Gennaro De Libero de l’université de Bâle en Suisse considèrent que l’étude présente un potentiel conséquent mais que les recherches sont à un stade encore trop précoce pour établir si la cellule T pourrait agir sur tous les types de cancer.

Toujours dans le même article du média britannique, Daniel Davis, professeur en immunologie à l’université de Manchester rejoint leur avis et confie, “pour le moment, il s’agit d’une recherche élémentaire, loin d’une réelle médication pour les patients”. Toutefois, il souligne également que cette découverte est une avancée de taille pour approfondir “leurs connaissances de base sur le système immunitaire, mais aussi, à l’avenir, pour la possibilité de nouveaux médicaments”.

Awen Gallimore, responsable de l’immunologie au Centre de recherche contre le cancer au Pays de Galles partage quant à lui son excitation dans un entretien avec The Independent, “Si cette nouvelle découverte significative tient la route, elle jettera les bases d’une médecine universelle des lymphocytes T “ avant d’ajouter “C’est vraiment excitant et potentiellement un grand pas vers l’accessibilité des immunothérapies contre le cancer”.

Avant de succomber à l’excitation, il faudra donc patienter pour de futurs tests sur des patients humains, un objectif que les chercheurs souhaitent réaliser d’ici fin 2020, selon le Huffington Post.

Pouvant survenir à tout âge, le cancer regroupe sous son terme générique une pléthore de maladies caractérisées par une prolifération rapide de cellules dites “anormales”. Pour optimiser les chances de guérison face à cette maladie qui fait des ravages, le dépistage précoce se hisse en tête de liste des recommandations de l’OMS.