Les personnes intelligentes préfèrent rester seules d’après la science
Si vous êtes intelligent, vous préférez être seul. Du moins, c'est ce que prétend une étude récente du British Journal of Psychology qui a été relayée par le magazine Au féminin. La question à laquelle les psychologues de l'évolution Norman Li et Satoshi Kanazawa cherchaient à répondre est de savoir pourquoi une vie est bien vécue et comment l'intelligence, la densité de population et l'amitié peuvent affecter notre bonheur.
Les psychologues ont émis une théorie pour le moins déconcertante, selon laquelle le mode de vie de nos ancêtres constitue la base de ce qui nous rend heureux dans les temps modernes. En effet, les situations et circonstances qui auraient augmenté la satisfaction de la vie de nos ancêtres dans l’environnement ancestral pourraient encore augmenter notre satisfaction de la vie aujourd’hui.
Les premières conclusions ont montré que plus une personne est entourée par ses amis et ses proches, plus elle se sent heureuse et satisfaite.
Mais il y avait une exception
Ces corrélations ont été inversées lorsque les résultats des personnes intelligentes ont été analysés. En d’autres termes, lorsque ces personnes passent du temps avec leurs amis, cela les rend moins heureuses.
L’étude réalisée a été menée sur 15 000 personnes âgées de 18 à 28 ans et a confirmé que les personnes intelligentes n’avaient pas besoin de socialiser et de fréquenter les gens régulièrement pour ses sentir bien.
Mais pourquoi ces personnes intelligentes n’étaient-elles pas vraiment heureuses quand elles étaient entourées de proches parents et d’amis ? Il peut y avoir de nombreuses explications, y compris celle-ci, donnée par Carol Graham, une chercheuse qui étudie les aspects économiques du bonheur. « Les résultats ici suggèrent (et il n’est pas surprenant) que les individus dont les compétences cognitives sont élevées ont moins de chance de passer autant de temps à socialiser car ils se concentrent sur un autre objectif à plus long terme ». Il est également possible que cela s’explique par le fait que ce genre de personnes aime bien régler ses affaires et problèmes de manière autonome et par soi-même au lieu de faire appel aux autres.
La théorie du bonheur de la savane
Bien que de nombreuses personnes soient les plus heureuses en présence des membres de la famille et des amis, les personnes plus intelligentes sont plus heureuses lorsqu’elles sont seules.
Les chercheurs Norman P. Li et Satoshi Kanazawa ont étudié la « théorie du bonheur de la savane ». Celle-ci stipule que nous réagissons aux circonstances de la même manière que nos ancêtres, ayant évolué psychologiquement en fonction des besoins de nos ancêtres à l’époque où l’humanité vivait dans la savane.
L’effet négatif de la présence de nombreuses personnes est plus prononcé chez les personnes d’intelligence moyenne. Les chercheurs ont suggéré que nos ancêtres étaient plus en mesure de s’adapter à des groupes plus importants dans la savane grâce à une plus grande flexibilité stratégique et à une ingéniosité innée. Ainsi, leurs descendants se sentent moins stressés par les environnements plus urbains d’aujourd’hui.
Pourquoi exactement les gens intelligents préfèrent-ils être seuls ?
L’intelligence, comme d’autres compétences de survie, est basée sur le principe de l’adaptation. Ceux qui se sont bien adaptés aux défis posés ont trouvé plus facile de les résoudre eux-mêmes ; éliminant ainsi le besoin de compagnie. C’est pourquoi les personnes très intelligentes prospèrent en milieu urbain et migrent fréquemment des zones rurales vers les zones urbaines car elles ne souffrent ni de dépression ni de chagrin comme leurs homologues lorsqu’elles doivent se passer de compagnons proches dans les villes et les centres urbains.
Les personnes intelligentes ne sont pas forcément solitaires
Le fait que les personnes intelligentes n’aient pas besoin de rester dans des groupes très soudés ne signifie pas qu’elles sont incapables de créer des liens d’une véritable amitié. C’est simplement qu’elles sont mieux adaptées pour vivre dans des populations denses avec peu de contact étroit. Cela ne signifie pas qu’elles ne valorisent pas et ne forment pas des liens significatifs. Les solitaires sont tout simplement des personnes qui peuvent se débrouiller seules.