Les femmes vont bientôt pouvoir avoir un bébé sans avoir besoin d’homme d’après un expert en fertilité

Publié le 22 novembre 2018
MAJ le 26 novembre 2024

Les progrès scientifiques dans le domaine de la fertilité ont sans doute pu atteindre beaucoup de choses qui avaient l’air impossibles autrefois en permettant aux couples ayant des problèmes de fertilité ou de conception, de pouvoir expérimenter le sentiment de parentalité. Mais il s’avère que ces avancées ne s’arrêtent pas là et qu’elles prennent une issue pour le moins, inattendue.

Des recherches visant à chambouler l’ordre établi

Le Dr. David Molloy affirme que les progrès technologiques dans le domaine de la fertilité compenseraient l’intervention masculine dans le processus de conception. Une expérience allant dans ce même sens a permis d’obtenir des souriceaux à partir de deux mères en Chine et l’expert australien dit qu’il ne voit pas pourquoi le même exploit serait impossible à accomplir dans le procédé de reproduction humaine.

Actuellement en Australie, les différents comités d’éthique ainsi que des lois spécifiques bloquent toutes les issues devant la reproduction du même processus chez les humains. Mais le Dr. Molloy pense que les mentalités et les perceptions existantes autour du sujet devraient sans doute évoluer avec le temps et que les succès scientifiques se poursuivront et que rien ne peut les arrêter.

Il explique qu’une telle réussite signifie que les couples hétérosexuels où l’homme a un sperme de faible qualité et les couples de femmes pourront avoir leur propre enfant biologique. Il évoque également le fait qu’il serait possible dans un avenir proche de féconder un ovule grâce à un ensemble de demi-chromosomes et une édition génique ciblée.

D’après lui, de telles démarches constituent un réel pas en avant pour la technologique de la fertilité mais il a mis l’accent sur l’importance de prendre très au sérieux les aspects concernant tant la sécurité que l’éthique.

Des expériences qui ont déjà porté leurs fruits

Ces déclarations viennent suite à la naissance de bébés souris à partir de deux mères dans le cadre d’une étude révolutionnaire susceptible de redonner espoir aux couples homosexuels qui ont envie d’avoir une descendance biologique. Des scientifiques de l’Académie chinoise des sciences ont alors réussi à créer 29 souris en bonne santé en se servant de l’ADN prélevé sur deux ovules de souris en l’absence du sperme d’un mâle.

Les jeunes souriceaux ont fini par devenir adultes et ont eu à leur tour des petits en bonne santé. Les scientifiques en charge de cette expérience en ont déduit qu’un jour, la même chose serait possible pour créer des humains dont les parents biologiques sont du même sexe.

D’un autre côté, des souris issues de deux mâles ont pu également voir le jour sauf qu’elles n’ont survécu que 48 heures sans oublier les différentes mutations génétiques qu’elles présentaient telles que des langues anormalement longues ou des corps disproportionnés.

Les chercheurs y sont parvenus en manipulant des cellules souches embryonnaires appelées « haploïdes », il s’agit d’un type de cellule comportant un nombre de chromosomes correspondant à la moitié du nombre habituel.

Robert Norman, spécialiste en matière de reproduction à l’Université australienne d’Adélaïde a dit en commentaire de l’étude : « Le concept reste intriguant pour ce qui est de la reproduction humaine, notamment pour les couples homosexuels… Mais il y a actuellement beaucoup trop d’incertitudes qui font qu’on ne pourra pas être capable de tenter une telle chose avant longtemps. »

En fin de compte, de telles trouvailles restent tiraillées entre l’enthousiasme des uns et le scepticisme profond des autres puisqu’en dehors de la question de la possibilité technique d’y parvenir, plusieurs questions d’ordre éthique se posent et rappellent que le progrès scientifique ne devrait jamais être au-dessus de certaines valeurs morales.