Les femmes qui ont un bébé après 30 ans vivent plus longtemps

Publié le 17 septembre 2018
MAJ le 26 novembre 2024

La grossesse est non seulement un tournant crucial dans la vie d’une femme mais en plus de cela, elle peut affecter sa santé pour diverses raisons et de plusieurs manières. Tout dépend donc du moment où la grossesse à lieu ainsi que des conditions dans lesquelles l’accouchement a pu se dérouler. Mais des experts en fertilité semblent avoir fait la découverte d’un fait capable de nous faire prendre conscience de l’importance de l’âge auquel une femme met au monde son premier bébé.

Tandis que l’âge moyen de maternité au Royaume-Uni atteint les 30 ans, ce qui est également le cas en France, les experts en fertilité ont depuis toujours tâché de prévenir les femmes contre le fait de retarder la grossesse car cela pouvait réduire drastiquement leurs chances de concevoir. Mais une nouvelle étude réalisée par des scientifiques de l’Université de Coimbra au Portugal serait capable d’apporter une bonne nouvelle aux mères plus âgées, les rassurant par la même occasion.

Quel est le rapport entre la première grossesse et la longévité d’une femme ?

Les chercheurs se sont donc penchés sur les données liées à l’espérance de vie des mères, ayant dépassé la soixantaine dans plus d’un pays européen ainsi que l’âge où elles ont eu leur premier enfant. 

Et d’après un article paru dans le Journal of Public Health, les femmes qui sont devenues mères plus tard dans la vie avaient plus de chances de vivre plus longtemps que celles qui ont eu le premier accouchement dans la vingtaine. Le rapport de l’étude met aussi l’accent sur le fait que plus une femme retardera sa grossesse plus elle sera susceptible de voir sa longévité augmentée, surtout en ce qui concerne le tout premier enfant.

Une autre étude, publiée dans Menopause Journal  a au même titre démontré que les mères qui avaient accouché à 33 ans ou plus étaient trois fois plus susceptibles d’avoir des marqueurs d’ADN relatifs à la longévité comparées à celles qui ont eu une grossesse alors qu’elles étaient plus jeunes. Sachant qu’aucune des deux études que nous avons citées ne donne d’explication sur le facteur qui fait qu’une femme puisse vivre plus longtemps si elle commence à avoir des enfants à un âge assez tardif.

Lord Winston, un expert en fertilité, pense que cela peut s’expliquer par le simple fait que les femmes qui ont des enfants plus tard ont généralement tendance à être plus aisées et éduquées. Elles ont, par conséquent, une espérance de vie plus longue car elles peuvent accéder à un mode de vie plus sain et des soins plus appropriés. Ce qui signifie qu’au final, le rapport entre accouchement et longévité féminine est plutôt indirect.

Mais il y a le revers de la médaille

L’âge moyen auquel une femme devient mère au Royaume-Uni et en France est de 30 ans. Sachant qu’une naissance sur 25 au Royaume-Uni concerne des femmes ayant dépassé le seuil de la quarantaine. En France, ces accouchements dits « tardifs » arrivent chez 1 femme sur 20, ce qui veut dire que ces cas y sont plus fréquents.

Mais la réalité de ces grossesses repoussées jusqu’à un âge avancé fait que les spécialistes dans le domaine de la fertilité ont depuis toujours averti les femmes qui souhaitaient repousser le plus loin possible leur première grossesse en leur expliquant qu’elles étaient susceptibles de se retrouver sans progéniture, les chances de conception d’un bébé étant plus élevées durant la vingtaine et par conséquent de plus en plus réduites au-delà.

Dr. Geeta Nargund, professeure en chef de la fertilité au National Health Service britannique, a insisté sur le fait que la Grande-Bretagne fait désormais face à ce qu’elle a qualifié comme étant une « bombe à retardement de la fécondité » car beaucoup de femmes ne sont pas conscientes des risques et des complications qu’implique une grossesse tardive.