Les afro-américains meurent du coronavirus à un taux beaucoup plus élevé que le reste de la population aux États-Unis

Publié le 13 avril 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Après avoir débuté en Chine à Wuhan, la pandémie de coronavirus s’est propagée en Europe d’abord à travers l’Italie, puis rapidement dans le monde entier. C’est aujourd’hui plus d’1 million de cas d’infections qui sont dénombrés à travers le globe, et près de 90 000 personnes ont trouvé la mort dû au covid-19. Aux États-Unis, le nombre de contaminations a rapidement pris des proportions considérables : il y a aujourd’hui plus de 400 000 personnes atteintes dans le pays de l’Oncle Sam. Le Monde rapporte que c’est la population afro-américaine qui semble plus touchée avec un taux de mortalité élevé. 

Ayant débuté dans la ville de New York, l’épidémie de coronavirus s’est rapidement propagée aux États-Unis. Le pays nord-américain a rapidement été projeté en tête du triste podium des pays les plus infectés par le virus. Alors que les scientifiques et les statisticiens analysent les chiffres des infections, il semblerait selon les premiers résultats que la population noire américaine meure à taux beaucoup plus élevé. Décryptage.

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Des chiffres alarmants

Les chiffres publiés aujourd’hui aux États-Unis ne sont pas encore très clairs. Chaque ville et état a une manière particulière de recenser les cas d’infectés et de morts. New York est selon le nouvel obs, le principal foyer de l’infection du pays.  Mais la ville lumière ne recense pas selon l’ethnicité, pourtant une pratique courante dans le pays. Ce sont donc les statistiques publiées par d’autres villes et états qui dressent un tableau alarmant. À Chicago, la population afro-américaine, qui constitue 33 % des habitants, représente 72 % des décès dus au coronavirus. Ce n’est pas d’ailleurs la seule ville où cette disproportion apparaît : Dans l’état de Louisiane à la Nouvelle Orléans, les noirs représentent 33 % des habitants et 70 % des décédés.

Plusieurs pistes d’explications

À l’antenne de CBS et cité par le nouvel obs, le médecin en chef des États-Unis Jerome Adams déclare : « Nous savons que les noirs sont plus susceptibles d’avoir du diabète, des maladies de cœur et des poumons ». Or nous le savons depuis un certain temps, ces maladies sont à l’origine de complications en cas d’infection au coronavirus.

Pour expliquer la source de ces problèmes de santé, le médecin en chef des Etats-Unis, lui-même afro-américain, ne mâche pas ses mots : « Je l’ai déjà dit, je fais moi-même de l’hypertension. J’ai une maladie du cœur et j’ai déjà passé une semaine en réanimation à cause d’un problème cardiaque. Je fais de l’asthme et je suis pré-diabétique. J’illustre ce que c’est que de grandir pauvre et noir en Amérique. »

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C’est donc bien l’inégalité sociale qui est pointée du doigt par Jerome Adams. Au cœur d’une crise épidémique, le manque de médecins et de ressources se fait durement ressentir dans les quartiers les plus pauvres des villes du pays nord-américain. Ajouté à cela des hôpitaux qui fournissent des services de moindre qualité. Il existe une réelle problématique raciale aux États-Unis où, selon le nouvel obs, les patients de couleur noire reçoivent beaucoup moins de prescriptions d’examens qu’un patient de couleur blanche.

Le président de l’Association américaine de Santé publique (APHA) apporte quant à lui un autre élément de réponse. Il explique : « Cette population fait plus face au grand public. Ils sont plus souvent chauffeurs de bus, ils prennent plus les transports en commun, ils travaillent plus dans les maisons de retraite, les magasins et les supermarchés ». Il serait donc dans ce contexte plus compliqué pour la population afro-américaine de respecter les mesures de quarantaine et de distanciation sociale.