Le traitement au plasma pourrait être déterminant face au coronavirus

Publié le 8 avril 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Alors que le nombre de cas d’infectés au Covid-19 a dépassé la barre du million à travers le globe, les scientifiques s’acharnent afin de trouver un remède efficace contre l’infection au virus. Parmi les pistes potentielles, un traitement testé à New York aux États-Unis. Celui-ci consiste en une transfusion de plasma d’une personne guérie vers une personne encore malade. Découvrez-en plus sur cette information relayée par nos confrères de la NBC.

Depuis le début de la pandémie, scientifiques et chercheurs étudient le coronavirus afin de pouvoir trouver un remède. Les enjeux économiques et humains sont exorbitants, d’où l’importance du travail de la communauté scientifique. À New York, un traitement au plasma suscite l’intérêt des chercheurs pour combattre le Covid-19. Son utilisation en France fera également l’objet d’un essai clinique. Décryptage.

Un traitement pas si récent

Le plasma sanguin est le composant liquide du sang. Le plasma d’un patient guéri contient des anticorps qui, selon les scientifiques, pourraient être d’une aide inestimable s’il est transfusé à un malade. L’idée de ce type de traitement ne date pas d’hier. En effet, cette technique aurait été utilisée en 1918 pour soigner la grippe espagnole, mais aussi le SRAS et le H1N1.

Aujourd’hui, c’est à New York aux États-Unis que le Dr Jeffrey Jhang espère qu’un traitement au plasma pourra changer la donne face au coronavirus. En faisant référence à une procédure de tests d’anticorps mise en avant par le Dr Florian Krammer, microbiologiste à la Mount Sinai’s Icahn School of Medicine, le médecin explique à la NBC : « Alors que les autres tests révèlent la présence ou non des anticorps, le nôtre peut aussi mesurer combien il y en a. Et ceci est important, parce que cela nous permet d’identifier les donneurs avec une haute concentration d’anticorps dont le plasma pourrait aider les patients receveurs».

Un essai clinique en préparation

Le transfert de plasma redonne aujourd’hui de l’espoir face à cette crise sanitaire. Un essai clinique du nom de « Coviplasm » est conduit par l’établissement français du sang (EFS) et l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) selon france Info. Le plasma de 200 patients guéris de l’infection au Covid-19 depuis au moins 14 jours sera alors prélevé. L’EFS appellera au volontariat dans les 3 régions suivantes : Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté ainsi qu’en Ile-De-France. Chaque donneur sera prélevé de 600 millilitres de plasma, l’objectif étant d’atteindre 600 unités de 200 millilitres de plasma afin de débuter l’essai clinique selon france Info.

Karine Lacombe, qui sera en charge avec le professeur Pierre Tiberghien, explique à cette même source que tout patient ayant eu des symptômes du coronavirus pourra se présenter pour faire un don, et cela même s’il n’a pas été testé à l’infection. Dans ce cas de figure, le volontaire se fera tester sur place afin de s’assurer de la présence des anticorps. En leur absence, le plasma prélevé ne sera pas utilisé durant l’essai clinique mais servira tout de même en étant ajouté à la réserve de sang de l’EFS selon Karine Lacombe.

Des risques potentiels

Comme pour tout nouveau traitement, il est important de mesurer le risque de complications. Comme le rappelle le docteur Sylvie Briand, directrice du département Préparation mondiale aux risques infectieux à l’OMS : « Avec les produits sanguins, vous pouvez transmettre d’autres maladies ». Un appel à la prudence qui donne du recul. Karine Lacombe assure que plusieurs agents viraux seront testés dans le cadre du prélèvement de plasma. Cette dernière souligne également qu’à moyen terme, des risques de pneumonie inflammatoire sont envisageables mais elle précise toutefois que ces derniers sont présents “sur tous les transferts de plasma, ils ne sont pas propres à cet essai clinique”.

Lorsque celui-ci débutera, l’experte estime qu’il faudra 2 à 3 semaines avant les premières évaluations. Si les premiers résultats sont concluants et qu’aucun effet secondaire nocif n’est observé, ce traitement pourra être élargi vers un nouveau groupe de patients.