Le syndrome post-Covid : Ses symptômes – Reste-t-il contagieux ?

Publié le 22 février 2021
MAJ le 26 novembre 2024

Qu’il s’agisse d’une forme légère ou plus grave, l’infection par le Covid-19 peut générer chez certaines personnes, des symptômes qui durent plus longtemps par rapport à d’autres. Ces symptômes constituent ce qu’on appelle le Covid long ou syndrome post-Covid. Qui est concerné par ce phénomène et est-ce qu’il demeure contagieux ?

Fatigue persistante, essoufflement et parfois une oppression thoracique…il s’agit de certains symptômes ressentis par des personnes qui ne se remettent pas facilement d’une infection par le Covid-19. On parle alors de « Covid long ». Claire Andrejak, pneumologue au CHU d’Amiens, nous éclaire sur cette forme de post-Covid constatée par les professionnels de la santé.

Le syndrome post-Covi ou Covid long peut toucher certaines personnes. Source : journaldesfemmes

Le syndrome post-Covid : des symptômes qui durent

Selon la Haute Aurorité de Santé (HAS), la persistance de symptômes du Covid-19 a été constatée chez plus de 20% des patients après 5 semaines et chez plus de 10% des patients après 6 mois. Une période de récupération plus ou moins longue en fonction des patients. Ce phénomène a engendré des interrogations et des inquiétudes aussi bien chez les patients que chez les professionnels de la santé. 

Le Pr Andrejak explique ce syndrome par le fait que le virus aurait des récepteurs au niveau des poumons et peut toutefois causer une inflammation dans d’autres organes, ce qui justifie la durée des symptômes. Selon la spécialiste, les scientifiques n’ont pas une connaissance sur l’histoire naturelle du Covid-19. Au-delà d’un mois après le début des symptômes, si ces derniers persistent, on peut alors en déduire que ce n’est pas normal, mais tout dépend de la sévérité de la maladie.

Quels sont les symptômes du post-Covid ?

A ce propos, la pneumologue déclare que la fatigue demeure l’un des symptômes le plus constaté. Les patients ont du mal à récupérer et ont besoin de se reposer régulièrement. Elle ajoute néanmoins d’autres symptômes tels que :

  • L’essoufflement ;
  • L’oppression thoracique qui apparaît quelques jours, s’estompe, puis réapparaît ;
  • Les troubles de la concentration ;
  • Les troubles de l’odorat et du goût ;
  • Les pertes de mémoire ;
  • Les douleurs articulaires.

Quels sont les critères qui permettent de savoir que l’on fait un Covid long ?

Selon la HAS, trois critères peuvent être déterminants de ce contexte :

  • Avoir présenté une forme symptomatique de Covid-19 ;
  • Présenter un ou plusieurs symptômes, 4 semaines après le début de l’infection
  • Ces symptômes ne peuvent être expliqués par un autre diagnostic

Selon la pneumologue, il est essentiel de consulter un médecin afin d’être sûr qu’il s’agit d’un syndrome post-Covid et non de l’existence d’une autre pathologie.

La durée de ce syndrome pourrait aller de 3, 4 ou 5 mois, comme le souligne la spécialiste. La fatigue ou encore la perte d’odorat peuvent durer plus longtemps. Pour autant, l’état du patient s’améliore progressivement et se sent mieux par rapport aux mois précédents.

Qui peut être touché par ce syndrome ?

Les formes longues du Covid n’affectent pas spécialement les personnes qui ont souffert d’une forme sévère.  La pneumologue rapporte que contrairement aux idées reçues, des patients ayant été hospitalisés ou pas ainsi que des personnes jeunes ont aussi présenté des symptômes persistants.

Mais peut-on demeurer contagieux ?

La spécialiste répond par la négative. Selon elle, la période la plus contagieuse se situe dans les 15 premiers jours après le début des symptômes. En revanche, l’inflammation engendrée par le virus occasionne des symptômes qui durent mais il n’y a plus de présence du virus.

Quel suivi adopter face au prolongement des symptômes ?

La HAS précise qu’une consultation médicale est de rigueur. Toutefois le traitement dépend des symptômes.

  • Pour contrer la fatigue, il est indispensable de maintenir une bonne hygiène de vie en ayant une alimentation équilibrée, un sommeil suffisant et en bannissant les boissons alcoolisées ;
  • Pour l’essoufflement qui dure, la pneumologue indique qu’il faut réapprendre au muscle à travailler sans pour autant effectuer une activité brutalement. Quelques séances chez le kinésithérapeute seront bénéfiques pour réduire l’essoufflement ;
  • Pour contrer l’hyperventilation, encore une fois la spécialiste insiste sur le fait d’être sûr qu’il ne s’agit pas d’une pathologie plus grave. Dans le cas contraire, une séance chez le kinésithérapeute sera indispensable afin de réapprendre à respirer sereinement ;
  • Pour contrer la perte de l’odorat et du goût, la pneumologue explique qu’il faut laisser le temps faire et l’odorat reviendra progressivement.

Cependant, la spécialiste n’omet pas de rajouter qu’un suivi psychologique fondé sur la thérapie cognitivo-comportementale pourrait être utile. Et pour cause, cette nouvelle maladie peut générer de l’angoisse et un mal-être. Et pour cause, une hospitalisation peut être vécue comme un traumatisme chez certains malades.