Le coronavirus tueur “pourrait toucher 60% de la population mondiale” selon un expert

Publié le 13 février 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Désormais nommé Covid-19, le coronavirus a franchi la barre des 1000 morts ce mardi 11 février avec plus de 1113 décès en Chine et plus de 44.650 cas confirmés. Selon l’OMS, la hausse des cas de transmission hors du pays pourrait annoncer une propagation plus importante de l’épidémie, malgré la cessation de nombreux vols en direction de la Chine continentale et les mesures adoptées par différents pays pour restreindre l’accès aux voyageurs qui en viennent. Au vu de l’ampleur du phénomène, certains experts s’inquiètent quant à son évolution. Le Pr Gabriel Leung, responsable du département de santé publique de l’université de Hong Kong estime que le coronavirus “pourrait toucher 60% de la population mondiale” s’il n’est pas contrôlé. Des propos recueillis par le média britannique The Guardian et relayés par Sudinfo, BFMTV et le New York Post.

Dans un entretien exclusif avec The Guardian, le Pr Leung partage ses inquiétudes quant à la propagation de l’épidémie. Celles-ci auraient pris de l’ampleur suite aux propos de Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, qui a déclaré dimanche dans un tweet que les personnes touchées par le coronavirus sans être passées par la Chine ne seraient “peut-être que la partie émergée de l’iceberg”. Pour le Pr Leung, la question qui se pose est d’en connaître la forme et la taille pour en comprendre les implications.  

Le coronavirus tueur

Un “taux d’attaque” de 60 à 80%

Selon l’épidémiologiste hongkongais, les chiffres seraient alarmants si on se fie à l’hypothèse des experts travaillant sur le sujet, ces derniers ayant estimé que chaque personne contaminée pourrait transmettre le virus à 2,5 autres personnes. Au vu de ces estimations, le “taux d’attaque” serait alors de 60 à 80% sur le plan mondial, un “nombre extrêmement élevé” clame le Pr Leung. 

Toutefois, il ajoute qu’il sera difficile de déterminer avec certitude l’évolution des cas. Dans la suite de son entretien avec The Guardian, ce dernier tient à nuancer les implications de ces chiffres qui pourraient sembler alarmistes, “Est-ce que 60 à 80% de la population mondiale sera touchée ? Peut-être pas. Peut-être que cela se produira progressivement. Peut-être que la létalité du virus s’atténuera parce que ça ne l’aidera certainement pas si tout le monde en meurt, puisqu’il sera tué aussi”. 

Quelles sont les priorités actuelles ? 

Fin janvier, Gabriel Leung avait déjà tiré la sonnette d’alarme quant à cette épidémie, estimant qu’elle risquait de se propager de façon “exponentielle” dans l’empire du Milieu et que “des cas indépendants dans d’autres pays allaient devenir inévitables”, rapporte France 24. Depuis, un scénario redouté par tous s’est concrétisé, à savoir la contamination d’un Britannique à Singapour qui aurait ensuite transmis le virus de manière accidentelle à près de 11 personnes. 

Pour Leung, les priorités actuelles concernent l’évaluation de l’efficacité des mesures mises en place par la Chine pour contenir l’épidémie. Cela inclut les initiatives de santé publique, le confinement ou encore la restriction de la mobilité. “Ces stratégies ont-elles fonctionné en Chine ?” s’interroge l’expert avant de poursuivre “Si oui, pouvons-nous les adopter, ou cela est-il impossible ?”. En effet, il peut être utile de rappeler que les stratégies préventives de l’empire du Milieu ont impliqué le confinement de 56 millions d’habitants, comme le souligne le journal Le Point.

Le coronavirus tueur

Le coronavirus tueur

L’épidémiologiste met en exergue un problème de taille, à savoir la pérennité de ces solutions qui ne sont pas sans imposer de nombreuses restrictions sur la population. Comme il l’explique au Guardian, “Assumons que ces mesures fonctionnent. Combien de temps pouvez-vous fermer des écoles ? Combien de temps pouvez-vous confiner toute une ville ? Combien de temps pouvez-vous empêcher les habitants de se rendre dans un centre commercial ? (…) Ce sont des questions que l’on doit se poser” affirme Leung. Et si le confinement de la Chine ne fonctionne pas, cela signifie que l’on devra faire face à une nouvelle réalité, à savoir que le virus ne peut être contenu et qu’au lieu de continuer sur cette voie, nous devrons œuvrer à atténuer ses effets.