La Russie affirme avoir développé le “premier” vaccin contre le Covid-19

Publié le 11 août 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Les scientifiques du monde entier sont mobilisés depuis des mois pour éradiquer la menace du virus apparu en Chine. Aujourd’hui, c’est le pays des tsars qui pourrait s’avérer vainqueur de cette course effrénée. A en croire l’annonce de Vladimir Poutine ce mardi 11 août, la Russie a développé le “premier vaccin” contre le coronavirus. L’information a été relayée par Le Monde. 

A l’heure où les contaminations au virus Sars-CoV-2 ont franchi la barre des 20 millions, le monde entier est à l’affût d’une solution permettant de minimiser les dégâts liés à la pandémie. Et selon Vladimir Poutine, elle pourrait bien porter le nom de “Sputnik V”.

La Russie a-t-elle gagné la course au vaccin ?

“Ce matin, pour la première fois au monde, un vaccin contre le nouveau coronavirus a été enregistré” a annoncé Poutine lors d’une réunion en visio-conférence retransmise à la télévision. Il s’agirait du Sputnik V (V pour Vaccin), baptisé ainsi en hommage au satellite soviétique, premier engin spatial à avoir été mis en orbite. Kirill Dmitriev, président du fonds souverain russe impliqué dans son développement a révélé que 20 pays étrangers auraient précommandés “plus d’un milliard de doses”, indiquant que la phase 3 des essais cliniques débutera mercredi.

Nos confrères du Monde expliquent que c’est un vaccin à “vecteur viral” ce qui, en d’autres termes, signifie qu’il utilise un autre virus comme support pour combattre le nouveau coronavirus. Les chercheurs de l’université d’Oxford qui travaillent également sur un projet de vaccin auraient, eux aussi, opté pour cette même technologie

Une mise en circulation prévue pour le 1er janvier 2021

Après deux mois d’essais cliniques chez l’homme, Nikolaï Gamaleïa, le centre en charge du projet basé à Moscou a obtenu une autorisation réglementaire de développement, octroyée par le ministère de la santé russe, ce qui ouvre la voie à une vaccination à grande échelle.

Tatiana Golikova, vice-première ministre en charge des questions de santé espère que celle des personnels médicaux et des enseignants pourra commencer dans les semaines à venir. La mise en circulation du vaccin pour le reste de la population devrait avoir lieu le 1er janvier 2021, selon le registre national des médicaments du ministère de la santé.

Mais si la Russie crie déjà victoire, il faut savoir que les dernières phases d’essais cliniques sont encore en cours pour établir l’efficacité et l’innocuité du vaccin et ce, malgré l’annonce de Vladimir Poutine. En effet, ce dernier a déclaré savoir que le test est “ très efficace”, affirmant même l’avoir administré à l’une de ses filles. Selon le 20 Minutes, il aurait révélé qu’elle n’avait eu qu’un peu de température “et c’est tout”.

L’OMS en appelle à la prudence et à des procédés rigoureux

Jusqu’à présent, des études détaillées des résultats des essais menés en Russie n’ont pas été publiées pour déterminer leur efficacité. Le ministère de la santé a quant à lui affirmé que plusieurs milliers de personnes feront encore l’objet d’essais cliniques, précisant toutefois que la double inoculation du vaccin peut durer “deux ans” et “permet de former une immunité longue”.

Il y a quelques semaines, la Russie annonçait être prête à produire des millions de doses du vaccin et ce, dès le mois de septembre. Une annonce qui avait laissé l’OMS assez sceptique, indique BFM TV.

En effet, l’organisation aurait déclaré n’avoir “rien vu d’officiel”, soulignant que les produits pharmaceutiques doivent impérativement “être soumis à tous les différents essais et tests avant d’être homologués pour leur déploiement”.

Suite à l’annonce de Vladimir Poutine, l’OMS a à nouveau souligné la nécessité de procédures rigoureuses. Tarik Jasarevic, son porte-parole, a réagi en déclarant : “Nous sommes en étroit contact avec les Russes et les discussions se poursuivent. La préqualification de tout vaccin passe par des procédés rigoureux” .