La deuxième vague de coronavirus : les signes qui inquiètent les médecins et les scientifiques

Publié le 10 juillet 2020
MAJ le 26 novembre 2024

A ce jour, le nouveau coronavirus a entraîné plus de 550 000 décès dans le monde. Toujours en circulation, il fait l’objet de nombreuses hypothèses et pour cause, les pays tentent de se préparer à tous les scénarios afin d’éviter des bilans plus lourds. Parmi ces derniers, la probabilité d’une deuxième vague n’est pas écartée par certains scientifiques. Même si elle ne peut être prédite avec exactitude, nos confrères de BFM TV révèlent que la multiplication des cas dans certaines régions laisse penser qu’une reprise de l’épidémie est possible.

Depuis que la France a entamé son déconfinement le 11 mai, de nombreuses spéculations fusent au sujet de la résurgence du virus. Pour des spécialistes tels que Karine Lacombe,  cheffe de service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine de Paris ou encore le professeur Didier Raoult de l’IHU de Marseille, il est peu probable que le Covid-19 revienne en force. Mais pour d’autres, cette hypothèse ne paraît pas si surprenante au vu de certains signes récents.

Une multiplication des cas dans certaines zones

C’est en Mayenne que la situation fait l’objet d’une surveillance accrue. Depuis peu, le département a été classé en “situation de vulnérabilité” en raison de cas qui se sont multipliés, à l’instar de Mayotte et de la Guyane. Selon nos confrères de l’Obs, ce serait le premier département de métropole sujet à une telle attention depuis que la population s’est déconfinée avec un dépistage de masse prévu pour la semaine prochaine.

En effet, Mayenne est confrontée depuis une quinzaine de jours à un accroissement soudain de la circulation du virus. “Entre le 25 et le 30 juin en Mayenne, le nombre de nouveaux cas positifs au Covid-19 est passé de 54 à 109 puis de 109 à 219 entre le 30 juin et le 6 juillet”, indique cette même source, soulignant que c’est cette multiplication qui serait à l’origine des inquiétudes des autorités sanitaires, laissant penser que le virus circule plus activement.

De son côté, Pierre Blaise, Directeur du projet régional de santé de l’ARS déclare qu’un premier impact commence à se faire ressentir sur le système de santé “puisque le taux de passage aux urgences pour suspicion de Covid est remonté à 3,6% et hier soir, on a eu deux nouveaux cas en réanimation », a-t-il indiqué.

La crainte d’une deuxième vague

Si certains scientifiques la pensent peu probable, c’est avec grande conviction que le professeur Pierre-Louis Druais a annoncé sur les plateaux de LCI n’avoir “aucun doute” quant à une deuxième vague de coronavirus.

Le médecin membre de la Haute Autorité de santé (HAS ) et du conseil scientifique a fait part de ses inquiétudes au sujet du 14 juillet, tirant la sonnette d’alarme sur une reprise de l’épidémie. Face à un certain relâchement observé parmi les citoyens, le professeur estime la résurgence du virus inéluctable. “La seule problématique encore inconnue c’est quand et comment » souligne le médecin qui évoque les mois d’octobre novembre dépendamment du comportement adopté par les Français.

L’importance d’une “conscience collective”

En effet, pour Pierre-Louis Druais, il est essentiel de ne pas baisser la garde, rappelant par la même occasion que “le virus n’est pas inactif et qu’il circule si nous sommes, dans des situations de circulation nous aussi, sans mettre en place les mesures barrière ». Le médecin pointe également du doigt le fait que de nombreuses personnes ne respectent pas la distanciation sociale.

“On voit trop en ce moment de personnes qui sont regroupées avec des distances qui ne sont pas respectées, pire encore avec l’absence de masque », déplore le membre de la HAS, soulignant par ailleurs que « quelque soit l’âge de ces personnes (…), il est fondamental que le respect de ces mesures barrières soit mis en place et que ce soit une conscience collective. »

En faisant référence au département de la Mayenne, il évoque également le cas de l’Allemagne qui montre que le “virus fait la fête comme les Français continuent à le faire”. Le médecin confie son inquiétude au sujet du 14 juillet, déclarant avoir été “atterré de voir comment, sur la période de la fête de la musique, le non-respect de ces mesures était en place”.