« La crise sanitaire n’est plus la même qu’au printemps » affirme Didier Raoult

Publié le 27 octobre 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Alors qu’il s’inquiétait il y a quelques semaines d’une “mutation” plus virulente du virus, Didier Raoult a de nouveau révélé son opinion sur la crise sanitaire ce jeudi 22 octobre. Sur le plateau de Radio Classique, l’infectiologue marseillais a décrit une situation “moins sévère” que celle observée en mars dernier. Pleins feux sur ses propos.

Il y a quelques jours, le directeur de l’IHU Méditerranée Infection était l’invité de la matinale de Guillaume Durand sur Radio Classique, évoquant son nouvel ouvrage “La science est un sport de combat” ainsi que les nouvelles mesures instaurées par l’exécutif pour contenir l’épidémie. Le professeur qui est souvent à contre-courant de la majorité des avis médicaux déplore la peur et l’affolement du monde occidental face au Covid-19.

« La crise sanitaire n’est plus la même qu’au printemps »

Souvent pointé du doigt pour ses propos polémiques, Didier Raoult fait désormais partie des personnages incontournables de la scène médiatique. Et pour cause, les avis de l’infectiologue marseillais font rarement consensus auprès de la communauté médicale. Interrogé par CNews début octobre, il révélait au micro de Laurence Ferrari son inquiétude au sujet d’une virulence plus importante du coronavirus.

Cette fois-ci, le professeur marseillais estime que la version 4 de l’épidémie de Covid-19 serait plus sévère qu’en juillet, indiquant que “la mortalité était beaucoup plus basse” durant ce qu’il qualifie de “première scène de l’acte 2”. Pour autant, elle serait “moins sévère” qu’en mars dernier, a-t-il indiqué.

L’importance des tests rapides et précoces

Interrogé au sujet du couvre-feu instauré et de la perspective d’un reconfinement en France dans une vidéo mise en ligne par Radio Classique, Didier Raoult évoque une situation sociologiquement “complexe”, soulignant qu’il faudra du temps pour “analyser finement ce que sont les mécanismes politiques mis en place pour contrôler la diffusion de l’épidémie”. Ce qui est “très clair” en revanche pour l’infectiologue, c’est la nécessité de mettre en place des tests rapides et précoces.

Selon lui, c’est d’ailleurs le retard à instaurer des dépistages massifs qui justifierait la surmotalité dans le pays il y a quelques mois. Un retard qui se serait également produit en Amérique et en Angleterre, ce qui est “assez stupéfiant”, indique le Pr Raoult. Il fait également référence à l’isolement des individus contagieux, qui joueraient “un rôle incroyablement important”.

“Le monde occidental est un monde terrifié”

Lors d’un entretien fin septembre avec RTL sur la parution de son livre, le Pr Raoult révélait que “la peur est pire que le mal”, déplorant une panique et un affolement exacerbés face à la situation. L’infectiologue déclarait alors que l’impact social sera plus important que celui de la mortalité “car la peur n’a pas su être gérée”, peut-on lire sur le Figaro.

Au micro de Guillaume Durand, Didier Raoult fait de nouveau référence à cette anxiété qui expliquerait, selon lui, pourquoi les pays occidentaux sont plus affectés par l’épidémie. Le spécialiste des maladies infectieuses qui accusait les hôpitaux de Marseille de lancer des messages alarmistes le mois dernier déplore ainsi “un monde occidental terrifié” et pointe du doigt un “état d’affolement et de peur” révélé par cet épisode viral, soulignant que “quand vous êtes terrifié, vous ne faites que des bêtises”.

Il ajoute que les gouvernements des pays en questions auraient dû focaliser leur attention sur les procédures nécessaires pour mener des tests, hospitaliser les patients et leur trouver des lits, plutôt que de “se précipiter à faire des essais thérapeutiques avec Gilead”. L’infectiologue indique par ailleurs que nous sommes “au bout d’un système” et cite notamment les pays du sud qui auraient, quant à eux, géré la crise sanitaire “sans désespoir, sans mort inexpliquée”. Dans un article sur le sujet, le Figaro rappelle pourtant que le Mexique par exemple compte environ 88 000 décès et que plus de 150 000 morts auraient été recensées au Brésil.