“Je ne suis pas Georges Floyd, ni le policier qui l’a tué.” : un message puissant envoyé par un policier noir à lire par tous

Publié le 17 juin 2020
MAJ le 26 novembre 2024

Le 25 mai 2020, Georges Floyd, un Afro-américain âgé de 46 ans, a été tué par un policier blanc dans la ville de Minneapolis. Dès lors, les États-Unis ont vécu une vague de manifestations dénonçant un racisme toujours existant dans le pays. Des voix se sont levées de part et d’autre de la planète pour condamner cet acte qui a valu la vie d’un citoyen américain. Au milieu de cette déferlante de colère, certains ont développé une haine contre les policiers. Dans un témoignage émouvant publié sur la plateforme Love What Matters, un policier noir partage ses pensées alors que les critiques contre les autorités fusent en ce moment.

Suite à la mort tragique de Georges Floyd, une véritable haine contre les policiers s’est propagée aux États-Unis et dans d’autres pays du monde. Derek Chauvin, un des officiers présents sur les lieux du crime, a été accusé de meurtre. Ce dernier avait laissé son genou sur la nuque du mis en cause, engendrant une mort par asphyxie. Pointé du doigt pour ce comportement inhumain qui aurait coûté la vie à un citoyen américain, l’homme a été sujet à de multiples critiques. Dès lors, un mouvement de colère contre les autorités s’est manifesté.

Un officier de police tente de diffuser un message poignant

Suite à ces événements qui ont bouleversé les États-Unis, les autorités de police ont subi moult préjugés. Plusieurs personnes ont dénoncé un abus de pouvoir, une violence exacerbée et un racisme infondé.

policier etats unis

Mais Sadaka Kedar, officier de police afro-américain habitant dans l’État d’Albany à New York, a tenu à remettre les pendules à l’heure. Pour lui, les actions d’un homme ne doivent pas définir la nature des autres. Sadaka est un homme de couleur qui défend la loi et tente de faire bonne usage de son statut de policier. Pour véhiculer son puissant message, il a rédigé un texte plein de sens sur Facebook. “Je suis un homme noir. Je suis un officier de police. Mais je ne suis pas Derek Chauvin. Et je ne suis pas George Floyd. Je suis moi”, a écrit l’officier. Il se décrit comme “compatissant” et clame sa bonté et sa générosité.

sadaka kedar

Contrairement à certains qui abusent de leur statut pour soumettre des innocents à de la torture, l’homme explique qu’il se dévoue à protéger les plus faibles. Pour justifier ses propos, il a évoqué certaines expériences vécues dans le cadre de sa fonction, notamment son intervention lorsqu’une femme a appelé les autorités pour signaler que son bébé de quatre mois ne respirait pas.

policier enfant

Il s’est alors présenté en compagnie des ambulanciers pour réanimer l’enfant. “Par la grâce de Dieu, ce bébé est maintenant au jardin d’enfants, joyeux et brillant”, a révélé Sadaka Kedar. “Je suis père, mari, fils, frère, neveu, cousin, ami … Alors pourquoi voulez-vous me blesser ou me tuer ?”, a-t-il exprimé sur sa publication. Mettre tous les officiers de police dans la même catégorie revient à nier l’unicité de leurs valeurs, de leur éducation et de leur comportement.

polices new york

“Aux alentours de Noël, j’achète des chapeaux, des gants et des cartes-repas avec mon propre argent et je les distribue. Je prépare également des repas chauds et je les donne à la Mission de la ville et dans un immeuble de logements sociaux pour personnes âgées”, a confié l’officier de police. En sus, l’homme a expliqué qu’il passait du temps auprès des jeunes et se souciait de sa communauté. Pour conclure son texte émouvant et espérer mettre fin aux stéréotypes qui pèsent sur les policiers, il a déclaré “Je suis moi. Je ne suis pas comme Derek Chauvin. Je ne te traiterai JAMAIS comme Georges Floyd. Et il y en a beaucoup plus comme moi.”

Les policiers victimes de stigmatisation ?

Après la mort de Georges Floyd, plusieurs Français ont manifesté contre le racisme, en évoquant l’affaire d’Adama Traoré, un jeune homme décédé dans l’Hexagone quelques années auparavant. Si la famille du défunt évoque une “interpellation trop musclée” de la part des forces de l’ordre, explique Le Monde, les experts médicaux ne semblent pas unanimes quant à la cause exacte de sa mort. Suite à la dénonciation des violences policières, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avait annoncé la suspension immédiate des fonctionnaires pour “chaque soupçon avéré d’actes ou de propos racistes.”

Malheureusement, les policiers n’ont pas apprécié cette formulation qui remet en doute leur travail. Dans certaines villes, des fonctionnaires de police ont pointé du doigt cette stigmatisation dont ils sont victimes et ont protesté en jetant leurs menottes. “Les mots ne sont pas assez forts.

C’est un ras-le-bol général. On nous empêche de faire notre travail correctement”, a exprimé Franck, un policier de la Loire. “Quand on est policier de terrain, on sait très bien que tout le monde n’a pas envie de se faire interpeller. Alors à des moments on n’a pas le choix que d’utiliser la coercition”, a-t-il ajouté.