J’ai avorté à 23 semaines, voilà ce que j’ai vécu et que vous devez savoir
Un avortement tardif est l'interruption d'une grossesse entre 14 et 24 semaines. Les avortements tardifs avant 20 semaines sont généralement pratiqués en ambulatoire connu sous le nom de dilatation et d'évacuation. Un évènement tragique qu’une femme peut connaitre, comme le témoigne l’histoire de cette maman !
Charlène et son mari avaient commencé à essayer d’avoir leur deuxième enfant au printemps 2015, et en mai, ils avaient appris que Charlène était enceinte. La famille était tellement excitée, que leur fille parlait même au ventre de sa maman.
À 18 semaines et trois jours, le couple est allé pour faire une échographie, une procédure standard pour s’assurer de la santé et du développement du bébé. Quand le couple est entré chez le médecin, il pensait qu’il allait juste savoir s’il aurait un garçon ou une fille. C’était une fille, Charlène était aux anges.
De mauvaises nouvelles
La technicienne a continué à vérifier le cœur du bébé, ce qui a rendu Charlène très nerveuse. Elle a dit que quelque chose n’allait pas et qu’elle allait chercher le docteur.
Lorsque la technicienne est réapparue avec le médecin, le couple a appris que leur fille avait une épaisse muqueuse blanche sur son ventricule droit, ce qui pouvait être un signe du syndrome hypoplasique du cœur droit, un état très dangereux qui empêche le cœur de se former correctement.
Les médecins ont dit qu’ils ne pouvaient pas offrir à Charlène et son mari un diagnostic officiel parce que le cœur de leur bébé était encore très petit.
À la recherche d’un deuxième avis
Les médecins voyaient la même muqueuse blanche sur le ventricule gauche du cœur du bébé, ainsi que sur la valve mitrale, la partie du cœur qui pompe le sang vers les poumons. Cela excluait le diagnostic précédent de syndrome hypoplasique du cœur droit. Les médecins ont dit à Charlène qu’une complication sur le ventricule gauche était préoccupante et qu’il était impossible de remédier à la propagation de cette muqueuse blanche sur les ventricules droit et gauche.
Le couple a alors décidé d’aller à un autre hôpital pour enfants pour un troisième et dernier avis.
La décision
Le couple voulait prendre la meilleure décision possible pour leur bébé et pour leur famille. Charlène et son mari cherchait désespérément la meilleure solution pour que leur bébé puisse vivre une vie normale après sa naissance. En même temps, ils ont considéré l’option alternative d’avortement. Le cas était particulier car Charlène était à 23 semaines.
Une autre option que le couple a étudiée consistait à accoucher de leur fille aux soins palliatifs périnataux, mais leurs recherches ont révélé que ceux qui s’occuperaient d’elle auraient le pouvoir de décider s’ils devraient la garder en vie malgré tous les désagréments. Et si le couple s’y opposait, il pourrait être accusé de maltraitance ou de négligence et même perdre la garde de leur fille aînée.
Le couple a appris qu’après sa naissance, leur fille aura des difficultés à respirer, ainsi que des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux dus à un manque d’oxygène dans son cerveau. Ce qui ressemblerait à un cauchemar.
La procédure
Finalement, Charlène et son mari ont pris la décision d’effectuer un avortement. La première étape serait de dilater son col, le lendemain, ils «évacueraient» le fœtus pendant que Charlène serait anesthésiée.
Le premier jour de la procédure a commencé par une échographie pour s’assurer que tout était normal et prêt pour l’opération. Ensuite, ils ont administré une dose de digoxine dans l’utérus, ce qui a ralenti et a finalement arrêté le cœur du bébé. Il a fallu environ trois heures avant qu’elle arrête de bouger. Ces heures étaient atroces pour Charlène, elle se sentait complètement dévastée. Ensuite, ils ont inséré les laminaires, ce qui aide le col de l’utérus à se dilater.
La même nuit, les laminaires ont causé beaucoup de crampes à Charlène. Le lendemain, au matin, elle a commencé à ressentir des contractions ce qui lui a permis d’accoucher de sa fille décédée sous anesthésie.
La récupération
Le couple avait sombré dans un profond chagrin plusieurs mois après l’avortement. Après leur départ, la clinique leur a donné un aperçu des empreintes de pas de leur fille, chose que Charlène a beaucoup apprécié. Elle avait l’habitude de tenir ces empreintes et de pleurer parce que c’était pour elle le moyen le plus proche de toucher son bébé.
Après huit mois, le couple s’est senti assez courageux pour commencer à essayer d’avoir un autre bébé. Charlène eu la chance de tomber enceinte rapidement, après neuf mois les choses se sont plutôt bien passées heureusement.
Un avortement après 20 semaines est un événement tragique, et aucune femme qui prend cette décision ne la prend à la légère. Il est d’ailleurs difficile d’imaginer la douleur et le chagrin qui poussent une mère à prendre une telle décision.