Invité sur un plateau, le professeur Christian Perrone accuse l’état et les laboratoires pharmaceutiques

Publié le 18 juin 2020
MAJ le 26 novembre 2024

« Y’a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ? » Tel est le nom de l’ouvrage de Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches. Cette question qui interpelle,interroge sur la gestion dramatique de la Covid-19 en France. Et le professeur, invité sur un plateau de télévision fait là d’étranges révélations. Cette actualité troublante nous est relayée par nos confrères du site Europe 1

« Covid-19, l’union sacrée de l’incompétence et de l’arrogance ». Pour parler de la gestion de crise de l’Hexagone, Christian Perronne n’y va pas de main morte et donne même des faits frappants concernant la létalité de cette pandémie sur le territoire.

Christian Perronne

Des erreurs françaises

Dans son ouvrage, il dénonce les erreurs dramatiques du gouvernement qui ont coûté la vie à des dizaines de milliers de Français. Comme Didier Raoult, il défend l’administration de la chloroquine, qui, comme dans certains pays, aurait pu endiguer les conséquences dramatiques du coronavirus.

Pour lui, la crise aurait pu être amortie si ceux qui gouvernent étaient préparés et les experts médicaux plus proactifs. Pire encore, Christian Perronne dénonce une corruption entre les laboratoires pharmaceutiques et des professeurs. Une accusation en filigrane de son ouvrage qui évoque des objectifs commerciaux plutôt que sanitaires.

« Ils savaient parfaitement qu’il n’y avait pas de masques »

En ce qui concerne la prise en main de cette pandémie, Christian Perronne parle également de la polémique des masques. « D’abord en 2011 j’avais signé un rapport au nom du Haut conseil de santé public à destination des autorités, pour dire comment gérer les masques.

Quelques mois après on a dit : les masques ne servent à rien, poubelle. Ils savaient parfaitement qu’il n’y avait pas de masques » explique l’expert. Ensuite, il parle d’une commande tardive effectuée seulement le 30 janvier.

Et ce n’est pas le seul grief que nourrit le professeur à l’égard des actions gouvernementales pour réagir à cette menace pandémique.

Christian Perrone1

Aucune préparation

Si Christian Perronne a écrit cet ouvrage, c’est pour s’indigner contre des mensonges graves. Il explique qu’en ce qui concerne une maladie infectieuse, on ne peut jamais savoir ce qui va se passer mais qu’il faut être prêt.

Seulement, la France ne l’était pas et n’a pas pu être réactive pour les masques et les tests. « C’est pour cela qu’on a été obligé de confiner toute la France » regrette le médecin en chef. Puis d’ajouter :  « D’autres pays, plus futés, ont pris de bonnes décisions.

Il y avait des masques, des tests pour isoler les gens ». L’homme fait également le parallèle avec l’Allemagne qui a eu une longueur d’avance face au pays voisin.

Des cas de corruption

On l’aura compris, Christian Perronne a dénoncé la passivité du gouvernement quant à la gestion de l’urgence sanitaire. Mais il ne s’arrête pas là puisqu’il parle de véritables unions sacrées entre laboratoires et professeurs du conseil scientifique.

Révolté face à cette situation, il explique qu’il n’est pas possible de toucher des dizaines de milliers d’euros et de sièges dans une commission pour donner des avis. « C’est une faute grave » martèle le lanceur d’alerte. Egalement ancien président de la commission spécialisée sur les maladies transmissibles du Haut Conseil de la santé publique, celui-ci avait l’habitude d’inviter ses confrères à parler de leurs conflits d’intérêts en fonction du débat du jour.

Si l’un d’entre eux était en difficulté, il ne participait pas à la discussion. Le représentant regrette qu’aujourd’hui une telle déontologie ne s’applique plus dans cette crise mondiale.